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Je me suis plongés dans les pages de "Dolores ou le Ventre des chiens" sans rien attendre de particulier et j'ai été énormément surprise par ce récit au point qu'il reste difficile de mettre des mots sur l'intensité de ce que j'ai ressenti. Dès les premiers instants de la lecture, l'auteur a su tisser une toile complexe et immersive, m'entraînant sans relâche dans une traque haletante. L'histoire de Dolorès Leal Mayor, accusée d'assassinat après avoir semé la discorde à travers le pays, m'a captivée dès le début. L'évocation d'une épidémie de meurtres a conduit Antoine Petit, un jeune psychiatre déchiré par ses propres démons, à entreprendre une mission complexe dans un centre pénitentiaire isolé au coeur des Alpes. Là, au fil des entretiens avec Dolorès, s'est déroulé un ballet psychologique aussi intense que déroutant. le roman m'a fait l'effet d' une fable contemporaine, d'une plongée profonde dans les méandres de la violence alimentée par l'oppression et d'une exploration audacieuse des fissures de la société. La narration, imprégnée d'une noirceur poignante, résonne comme un écho de colère, d'accablement et de doutes entre les deux protagonistes. Un livre qui continuera de résonner en longtemps.
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Alexandre Civico, je le croise sur les réseaux sociaux depuis quelques années maintenant. J'ai fait connaissance avec sa plume en lisant Atmore, Alabama paru en 2019 chez Actes Sud dans leur collection Actes Noirs. Il a fallu attendre 5 ans avant de le relire, c'est long mais ça en valait le coup parce que Dolorès n'est pas une femme comme les autres.
Dolorès c'est une icone malgré elle, un modèle qu'il ne faudrait pas suivre et pourtant…
Dolorès c'est une fille très seule, remplie à ras bord de haine et de colère contre les hommes, en particulier ceux qui suent le fric.
Dolorès c'est une détenue discrète et pourtant…
Dolorès c'est une figure de proue mais elle ne comprend pas pourquoi.
Une psy cocaïnomane va tenter de la cerner et tout deux vont jouer au chat et à la souris.
Dolorès c'est un excellent roman noir avec deux personnages qui offrent un roman choral original, intrigant.
Dolorès c'est la plume d'Alexandre Civico, celle que j'avais aimé dans le précédent. Un texte au bout duquel vous aurez bien du mal, finalement, à vous faire une opinion tranchée sur Dolorès.
Les hommes ne méritent pas leur sort mais ce qu'ils représentent, le capitalisme, le fossé qui séparent les classes, l'utilisation des femmes comme seul objet sexuel, l'argent qui achète tout sauf la vie, tout ce qui fait ce qu'ils sont le mérite.
Un court roman, une novella, à découvrir chez Actes Sud au rayon Littérature générale.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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L'écriture d'Alexandre Civico est sèche, sans complaisance et d'un poétisme réaliste qui enchante par son absence de vernis. Il dépeint des personnalités abîmées dès la racine, sans issue ou porte de secours parce que leur lucidité sur la nature salement humaine ne leur offre aucune opportunité, aucun salut acceptable sans un minimum d'aveuglement qu'ils se refusent.
Finalement, ils subissent et réagissent en victime qu'ils sont et veulent rester, leur quête de dégoût absolu aboutit à l'horreur, celles des pensées, celles des actes.... Zélie s'accroche à un espoir impossible, Antoine se déteste sans détour, Dolores subit sa vie, sa rage, et d'autres femmes imitent son écho de violence qui a plus de sens que la voix(e) originelle. Quant à Pedro, il ne sait vivre sa révolution que par procuration.
Je ferme ce livre sans vraiment savoir si je l'ai apprécié, sans vraiment m'être attachée à ces gens trop conscients d'une misère sociale, d'un machisme dégoûtant, d'un capitalisme aveugle, bête et méchant et... trop ignorants du reste qui n'y a pas sa place. Parce que la bienveillance existe aussi. Ce livre remue la m.... Finalement, c'est peut-être l'effet recherché.
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Une chronique de Margot, sur Aire(s) Libre(s).
En cette rentrée hivernale, beaucoup de livres savent attirer les regards. Dolorès ou le ventre les chiens, en fait partie. le titre, déjà. Puis la couverture, qui semble nous parler avec des yeux charbonneux mais perçants. La quatrième de couverture annonce à son tour une fureur éclairée.Que faire d'autre que se jeter à corps perdu, sans jeu de mots, qui a lu peut vérifier, dans ce roman qui a déjà l'air de jongler avec les certitudes et les travers le la société ? Étonner, détoner, détonner, détrôner. Ce roman est absolument surprenant, et c'est réel compliment, une catharsis ciselée sur le réel dominateur et puissamment capitaliste. Un dialogue entre les êtres qui ne sont rien mais savent, puisque n'ayant plus rien à perdre, que seul le feu réveillera(it) leur condition humaine écrasée.
Dolorès est une jeune femme qui n'est rien dans la masse humaine. Mais, oui, elle a un beau cul, elle sait séduire, notamment des « gros pleins de fric » incarnant la domination et les violences subies par les femmes. Dans son esprit.
Dolorès n'a jamais été victime d'agression majeure : “Je ne suis rien. Je n'ai pas été violée, je n'ai pas été abusée, je n'ai pas eu faim. Vous pensez qu'il faut avoir été violée pour porter le viol, abusée pour ressentir l'abus, avoir eu faim pour être assourdie par le cri des ventres creux ?” Mais la fureur, la fièvre.
On entre de plein fouet dans l'arrestation de Dolorès : une porte volant en éclats après quelques coups sonores de semonce. le regard des hommes est là. Et Dolorès, sulfureuse, clairvoyante, révélatrice.

« le flic-enfant regardait mes cuisses du coin de l'oeil, gêné comme un adolescent devant le décolleté un peu trop lâche de la mère de sa copine. J'ai rabattu un pan du manteau dont ils m'avaient recouverte pour le priver de la vue. J'ai imaginé un instant ce qui se tramait sous sa casquette. À portée de main, une chair rose, appétissante, interdite. Il devait bander à regret. J'étais Méduse, ou Circé, ou les sirènes de L'Odyssée. Bref, une salope. »
Elle est accusée d'avoir assassiné une dizaine d'hommes après les avoir séduits. D'avoir ouvert partout dans le pays une brèche épidémique, déclenché une vague de fureur chez les femmes, victimes du capitalisme et de son patriarcat.

« Il était PDG d'une très grosse entreprise et possédait ce visage rond et luisant des jouisseurs chez qui le ventre est l'écrin de l'âme. »
La suite :



Lien : https://aireslibres.net
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Dolorès ou le ventre des chiens est un court roman de moins de 200 pages, un roman noir qui traite de l'expression de la révolte des femmes face au patriarcat tout-puissant.

Il y a deux personnes dans le récit, tous les autres étant finalement accessoires, et quasiment un seul décor qui compte : le parloir de la prison, le lieu de la "confrontation".

Dolorès et Antoine s'y rencontrent malgré eux. Dolorès la meurtrière, le symbole bien malgré-elle de la révolte des femmes, qui emprisonnée, est en attente de jugement. Les autorités craignent ce qu'elle représente et elle est mise au secret en prison. Quant à Antoine, c'est un psychiatre déchu, de par ses choix de vie et également, on peut même lire entre les lignes tout simplement : un mauvais psychiatre. Désabusé par la vie, il ne survit, plus qu'il ne vit. Il n'est là que dans un seul but discréditer, Dolorès.

Leur rencontre est l'opportunité pour Dolorès de s'exprimer enfin de vider sans détour, toute la noirceur qu'elle a emmagasiné, à un Antoine presque imperturbable.

En marge de ces rencontres au parloir, il y a aussi les retours dans le passé, qui expliquent le cheminement qui l'a conduite là où elle en est arrivée.
Ce n'est que finalement à la fin qu'on se rend compte qu'ils sont finalement semblables, deux personnes dégoûtées par la vie.

L'écriture est très incisive, les phrases sont courtes, les chapitres courts voire très courts ; cela renforce un sentiment d'urgence.
L'écriture d'Alexandre Civico colle parfaitement au récit, c'est très réussi de ce point de vue là, et même si finalement, j'ai trouvé que le récit ne répond pas à tous les enjeux que je croyais deviner dans le quatrième de couverture, j'ai apprécié ma lecture. J'ai trouvé que ça n'allait pas assez loin, que les motivations et la colère n'étaient pas assez exploitées.
Si Dolorès est à vif, sa colère ne trouve pas réponse, et Antoine reste un récepteur passif de la colère et des motivations de l'héroïne, ça m'a frustrée.
Si Dolorès m'a touchée, Antoine lui ne m'a fait ni chaud ni froid.
Et même si j'ai bien aimé l'épilogue du livre, il est tout de même un peu trop sympathique et c'est hautement improbable que cela puisse arriver de manière si facile. Il contraste avec le reste du livre bien plus sombre. Je pense qu'un épilogue plus sombre aurait mieux convenu.

Merci aux éditions actes-sud et à Babélio pour cette découverte. J'ai passé un bon moment.
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Dans ce roman noir, il y a Dolorès Leal Mayor, accusée d'avoir assassiné une dizaine d'hommes. Elle est en mandat de dépôt dans une prison sécurisée. Et puis il y a Antoine Petit, un jeune psychiatre, fraîchement diplômé, qui carbure à l'alcool et à la cocaïne. Il a été mandaté par un juge pour expertiser la jeune femme et de la déclarer irresponsable, afin d'éviter un procès. Dolorès est une tueuse en série qui en talons hauts, jupe courte et maquillage excessif, travaille pour des salons auto comme hôtesse et pour aguicher des vicelards plein aux as, parce qu'ils ont le fric, ils peuvent tout acheter, la voiture et l'hôtesse avec ! Quand Dolorès a trouver le bon pigeon, elle accepte de se faire payer un verre et plus si affinité, sauf qu'avec elle, ça finit toujours en bain de sang. Elle n'a aucune revendication, aucun remord, juste que « le porc méritait d'être grillé. Parce qu'il était un porc, parce qu'il était un poids dégueulasse, écrasant un monde qu'il regardait comme un amas de cafards. ». Après lui, il y en a eu d'autres, jusqu'au moment où la presse s'empare du sujet et en fait une « tueuse anti-ploucs à Rolex ». Et puis d'autres femmes vont commencer à l'imiter, les meurtres se succèdent. Pourtant, Dolorès se refuse d'être une icône, d'être « le déclencheur d'une hystérie collective ». Elle décide de commettre son dernier homicide, se faire arrêter et ainsi stopper l'hémorragie qu'elle a déclenché malgré elle. Mais rien ne se passera comme elle l'avait prévu. Au fur et à mesure des pages, on avance à travers le récit de Dolorès dans un monde de plus en plus noir, glauque. Au passage, la vie carcérale est remarquablement décrite sans exagération ni censure. L'histoire laisse peu de place à Antoine et pourtant, et même s'ils ne sont pas du même côté du plexiglass dans la salle de consultation médicale, ils ont un point commun : le dégoût d'une société qui ne leur correspond pas, « une rage sans paroles, intime », que lui compense par la chimie et l'alcool, elle par ses passages à l'acte. La plume de l'auteur est cinglante, acérée, presque étouffante. Les chapitres sont courts, écrit à la façon d'un compte à rebours qui avancent au cours des entretiens et nous amènent vers un dénouement qui va surprendre plus d'un lecteur et qui m'a laissé un goût amer ! Un roman d'une forte intensité émotionnel que je ne peux que vous conseiller de lire.
Merci à la Masse Critique de janvier et aux @Éditions Actes Sud.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Dolores/Antoine, Antoine/Dolores… ainsi va ce récit dans lequel deux personnages outranciers (l'une est psychopate et s'est trouvée bien malgré elle propulsée comme icone d'un mouvement « post me too » ; l'autre est cocaïnomane, cynique et désabusé ; l'une est une meurtrière en série, l'autre psychiatre, expert en la circonstance) s'opposent/se confrontent/se rencontrent… Un dénouement en forme de happy end apocalyptique… Et pourtant, si ce livre n'était qu'un miroir à peine déformant de nos turpitudes, de la déglingue de notre société, de nos angoisses ?
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J'ai adoré ce livre, je l'ai lu durant un voyage en train, quelqu'un me l'avait conseillé, depuis il est passé par de nombreuses mains, j'attends qu'on me le rende pour le prêter à nouveau. Histoire de violence, mais que, un duo une femme et un psy qui va lui rendre visote en prison, après le dernier de ces faits. Je n'en dit pas plus, mais ce face est envoutant et malgré la dureté, une belle rencontre avec les protagonistes, et ce n'est pas un polar habituel non plus
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J'ai découvert la plume d'Alexandre CIVICO lors de ma lecture de “Atmore Alabama” l'an passé. J'avais totalement succomber au style de l'écriture de l'auteur.

Naïve que j'étais, je pensais que j'avais lu le meilleur livre de cet auteur….Quenini …. Cet ouvrage ci, m' as mis une belle claque littéraire dont je repense encore souvent malgré les semaines qui me séparent de ma lecture .

Dolorès est une femme très spéciale . Malgré ses actes horribles, on va se prendre totalement d'affection pour elle et suivre l'évolution de son histoire à travers ses rdv avec son psychologue cocaïnomane lors de sa détention .

Deux protagonistes à fort tempérament, aux vies avec chacun leurs dépendances , leurs folies, pour un excellent roman choral .

Les actes de Dolorès nous font également réfléchir sur l'impact de la richesse de certains hommes qui sont convaincus de pouvoir tout obtenir grâce à cela.

Accrochez vous car cette lecture est sombre et très dure . Merci à l'auteur pour ce roman noir intense qui fut un véritable coup de coeur.
Lien : https://lafeebleue.org
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Dolorès Leal Mayor vient d'être arrêtée pour le meurtre d'une dizaine de personnes, chaque fois des hommes riches, ivres des possibilités offertes par leurs ressources financières, mais avec qui elle n'entretenait aucun lien. Depuis, la vendetta de Dolorès a engendré des vocations, incitant d'autres femmes à se dresser contre les symboles masculins du pouvoir, faisant d'elle l'ennemie publique numéro 1. Antoine Petit, psychiatre cocaïnomane, a été nommé par le juge d'instruction pour déterminer le profil psychologique de Dolorès, non pas parce qu'il est le meilleur, mais parce qu'il fera ce que la société souhaite : trouver une explication à ces gestes, qui ne remette pas en cause l'ordre établi.

À partir de cette trame, Dolorès ou le ventre des chiens, le quatrième roman d'Alexandre Civico, pourrait se déployer autour de longues conversations entre Dolorès et Antoine, pétries de réflexion sur l'état de la société. Il n'en est rien, car le livre se déroule déjà dans le monde d'après : un monde rendu à l'incommunicabilité, un monde où toutes les cartouches ont déjà été tirées, où toutes les pistes pour améliorer la situation ont déjà été explorées. C'est un monde fracturé que raconte Alexandre Civico. Une société sans issue, où les citoyens et citoyennes sont obligés de choisir entre se taire – subir la vie avec l'autodestruction pour seul avenir – et partir en guerre contre le système, laissant s'exprimer la violence après l'échec de toutes les voies diplomatiques. Qu'ils marchent dans le rang (Zélie, la petite amie d'Antoine), qu'ils fuient la réalité (Antoine), qu'ils matérialisent leur mal-être (Dolorès), qu'ils recréent un système dans le système (Marion, la codétenue de Dolorès) ou qu'ils vivent par procuration (Pedro, ami du grand père de Dolores et ancien révolutionnaire, qui a combattu le fascisme espagnol), tous les personnages de Dolorès ou le ventre des chiens sont dans une impasse. « Juste la vie dégueulasse qui palpite et vrombit comme un essaim de mouches à merde », comme le dit Antoine.

Les femmes discernent dans l'action de Dolorès une révolte contre le patriarcat. Pedro y voit l'ultime chance d'un aboutissement de la révolution contre les puissants. Les institutions étatiques, quant à elles, y perçoivent les symptômes de la folie – ou du moins espèrent que la justice tranchera en ce sens. Peu importe la vérité de Dolorès, personne ne l'écoute, tout le monde plaque sur elle ses projections, ses conceptions, que la jeune femme est parfois obligée d'endosser.

Tout est politique. Toutes les causes sont politiques. Mais la difficulté de vivre a atteint pour ces personnages un tel stade que le sujet n'est plus là : « Vous ne comprenez pas. Un discours politique construit. C'est une connerie. Il n'y a que des cris. Ce corps, le corps des femmes est un palimpseste des gestes, des douleurs », dit Dolorès.

Sans complaisance, sans cynisme ou saillies gratuites, Alexandre Civico définit les contours de cette fissure et l'impossibilité apparente d'une réconciliation sociale. Il décrit à merveille combien Antoine, bourgeois blasé et drogué, archétype au sein de la littérature française, croit être le héros de ce récit, alors que c'est bien le nom de Dolorès qui apparaît sur la couverture du roman. C'est d'ailleurs peut-être le message ce texte sombre, intelligent et rugueux : si l'on veut s'en sortir collectivement, nous devons nous décentrer. Ne plus penser que nous sommes les héros de nos propres vies.
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