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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Terre sous les ongles est écrit à la deuxième personne du singulier, exercice difficile s'il en est. Ça fonctionne. La langue est âpre, dure, mais efficace. Cela parle du père, qui est parti en France pour y être ouvrier, puis réussit à faire venir sa famille. Ça parle de l'enfance dans la pauvreté — une pauvreté banale, qui ne peut pas porter le nom de misère.Du rapport du narrateur à la langue et, par là, à ses origines.

Tout cela, le personnage se le remémore durant la longue route qui le conduit de Paris à Cadix. Dans le coffre, un étrange chargement qui périme trop vite. Et c'est une fuite effrénée — en avant ou en arrière — vers un but qui ne dit pas son nom. La Terre sous les ongles m'a surtout intéressée par sa réflexion sur la langue — langue d'origine versus langue d'emprunt. Cette dernière apparaît comme un moyen de sortir de l'aliénation, mais c'est aussi l'arme des classes dominantes ; elle représente à la fois l'espoir d'une fuite et la culpabilité latente du reniement de quelque chose. C'est, enfin, l'instrument, le vecteur d'une violence, réelle et symbolique, qui affleure au fil du récit : Tu l'aimes, cette langue, tu l'aimes virile, tu aimes l'entendre, tu aimes regarder ses nerfs quand ils sont à vif, et leur crissement aigu est la plus belle des musiques.

Rien que pour cette réflexion, La Terre sous les ongles vaut le coup qu'on s'y attarde. Cependant, j'ai ressenti une certaine frustration une fois arrivée à la fin : le livre est fort, il vous crie aux oreilles, mais la fin m'a semblé un peu en demi-teinte par rapport à l'intensité de l'ensemble. Comme dans un tableau, les lignes de fuite pointes toutes vers quelque chose, mais ce quelque chose me semble un peu moins réussi que tout le reste, comme un peu flou. J'ai envie d'y voir — mais c'est subjectif — un petit défaut de construction. Je reste cependant curieuse des prochains travaux de l'auteur.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Une narration à la deuxième personne qui s'adresse à un homme filant sur l'autoroute en direction du sud-ouest : Bordeaux, Bayonne, puis l'Espagne, jusqu'à Cadix. Dans le coffre de sa voiture, un paquet qui « cogne au moindre virage. » On comprend vite que ce voyage signe une rupture avec le quotidien, un retour vers le pays du père. Ce père qui a fui le franquisme pour venir s'installer en France avant de pouvoir y accueillir sa famille. Les chapitres alternent le présent dans l'habitacle de la berline et le passé de l'histoire familiale. de stations-service en bars de province, de parkings de supermarché jusqu'à l'océan, le conducteur se rend là où "la terre se termine", là où il pourra enfin livrer son colis et lui redonner sa liberté...

Une réflexion sur l'immigration, l'intégration, la langue, la misère, l'identité, la précarité,certes mais aussi une heure (pas plus) d'ennui et d'impression de déjà lu 100 fois
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