Ces braves bourgeois de Prato qui reçoivent du ciel, c'est bien le cas de le dire, une forte somme d'argent, veulent en faire quelque chose, mais ne savent pas bien quoi ; ils s'érigent en assemblée générale, nomment des commissions,mais trouvent toujours moyen de faire de l'opposition, jusqu'à ce qu'ils se soient décidés à prendre l'avis d'un seul et à s'en remettre à son autorité. On reconnaît bien ici,quoique dans un ordre de faits de bien moindre importance, la voie suivie par toutes les républiques italiennes pour arriver à se donner un maître : témoignage de méfiance et d'impuissance que nous aurons encore l'occasion de constater autre part.
Après un séjour de deux années à Ostie, Giuliano revint à Florence et se trouva immédiatement chargé de la construction d'une église à laquelle il sut donner le caractère d'une création originale et l'importance d'une oeuvre d'art de premier ordre...
Cette église, située à Prato, et appelée la Madonna delle Carceri, a une histoire fort curieuse qui mérite d'être rapportée; c'est un exemple frappant de ce que devait être la genèse de bon nombre de fondations pieuses au moyen âge.