AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Melpomene125


Une relecture idéale pour moi en cette période de l'année. J'ai reçu La Maison des autres en cadeau de Noël 1992 pour mes presque treize ans. Ce très beau présent m'a fait découvrir un écrivain contemporain, Bernard Clavel, auteur de la Grande Patience dont le quatrième et dernier tome, Les Fruits de l'hiver, a obtenu le prix Goncourt en 1968.

Je me suis très vite passionnée pour ces quatre ouvrages car Bernard Clavel avait le talent d'écrire pour petits et grands, de sept à soixante-dix-sept ans, comme il est coutume de dire. Il avait d'ailleurs confié à une journaliste dans Bernard Clavel, qui êtes-vous ? qu'il trouvait que la langue est belle quand elle s'adresse à tout le monde. Je partage pleinement cet avis. Henri Troyat avait un talent similaire, je pense entre autres à des textes comme Youri, Aliocha et La Gouvernante française qui m'ont fait découvrir la révolution russe. Ce n'est pas donné à tout le monde de savoir captiver à la fois les enfants et leurs parents, d'écrire aussi pour la jeunesse sans que ce soit pour autant catégorisé « young adult », anglicisme oblige.

Ce n'est pas la révolution russe que m'a fait découvrir Bernard Clavel avec La Maison des autres et La Grande Patience mais la Seconde Guerre mondiale. Bernard Clavel est, dans cette fresque historique, le peintre d'une époque, celle de sa jeunesse et de la vie de ses parents. Cette époque était celle de mes grands-parents (leur jeunesse) et de mes arrière-grands-parents. Ainsi se fait la transmission en famille, grâce à l'art du conte oral ou écrit.

Plusieurs chroniques de mes amis m'ont donné envie de redécouvrir son oeuvre. La Maison des autres évoque les conditions de vie difficiles des apprentis en 1936 à travers l'histoire de Julien Dubois âgé de quatorze ans qui deviendra le jeune homme du Coeur des vivants plongé au coeur de la Seconde Guerre mondiale et l'homme accompli des Fruits de l'hiver que ses parents ont hâte de revoir. Celui qui voulait voir la mer et Les Fruits de l'hiver sont davantage axés sur la vie des parents de Julien pendant l'Occupation. le personnage de Julien est grandement inspiré de la vie de Bernard Clavel.

Bernard Clavel est un écrivain qui n'a jamais renié ses origines modestes et qui a eu le courage de refuser la légion d'honneur car son père, qui avait fait la Première Guerre mondiale, ne l'avait pas eue. Un père et une mère qui ont inspiré Les Fruits de l'hiver et qui, comme beaucoup d'hommes et de femmes de cette génération, auraient bien mérité cette décoration.

Un écrivain à lire, relire et pourquoi pas offrir un de ses livres en ces périodes de cadeaux.

« L'homme qui n'a point été apprenti est un grand enfant » Alain.

« Dans une société sage, chaque humain devrait faire un temps de service parmi les pauvres. Ainsi saurait-il demeurer leur frère dans la fortune. » Thyde Monnier.

(Épigraphes de la Maison des autres.)
Lien : https://laurebarachin.over-b..
Commenter  J’apprécie          9527



Ont apprécié cette critique (86)voir plus




{* *}