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sur 279 notes
Une relecture idéale pour moi en cette période de l'année. J'ai reçu La Maison des autres en cadeau de Noël 1992 pour mes presque treize ans. Ce très beau présent m'a fait découvrir un écrivain contemporain, Bernard Clavel, auteur de la Grande Patience dont le quatrième et dernier tome, Les Fruits de l'hiver, a obtenu le prix Goncourt en 1968.

Je me suis très vite passionnée pour ces quatre ouvrages car Bernard Clavel avait le talent d'écrire pour petits et grands, de sept à soixante-dix-sept ans, comme il est coutume de dire. Il avait d'ailleurs confié à une journaliste dans Bernard Clavel, qui êtes-vous ? qu'il trouvait que la langue est belle quand elle s'adresse à tout le monde. Je partage pleinement cet avis. Henri Troyat avait un talent similaire, je pense entre autres à des textes comme Youri, Aliocha et La Gouvernante française qui m'ont fait découvrir la révolution russe. Ce n'est pas donné à tout le monde de savoir captiver à la fois les enfants et leurs parents, d'écrire aussi pour la jeunesse sans que ce soit pour autant catégorisé « young adult », anglicisme oblige.

Ce n'est pas la révolution russe que m'a fait découvrir Bernard Clavel avec La Maison des autres et La Grande Patience mais la Seconde Guerre mondiale. Bernard Clavel est, dans cette fresque historique, le peintre d'une époque, celle de sa jeunesse et de la vie de ses parents. Cette époque était celle de mes grands-parents (leur jeunesse) et de mes arrière-grands-parents. Ainsi se fait la transmission en famille, grâce à l'art du conte oral ou écrit.

Plusieurs chroniques de mes amis m'ont donné envie de redécouvrir son oeuvre. La Maison des autres évoque les conditions de vie difficiles des apprentis en 1936 à travers l'histoire de Julien Dubois âgé de quatorze ans qui deviendra le jeune homme du Coeur des vivants plongé au coeur de la Seconde Guerre mondiale et l'homme accompli des Fruits de l'hiver que ses parents ont hâte de revoir. Celui qui voulait voir la mer et Les Fruits de l'hiver sont davantage axés sur la vie des parents de Julien pendant l'Occupation. le personnage de Julien est grandement inspiré de la vie de Bernard Clavel.

Bernard Clavel est un écrivain qui n'a jamais renié ses origines modestes et qui a eu le courage de refuser la légion d'honneur car son père, qui avait fait la Première Guerre mondiale, ne l'avait pas eue. Un père et une mère qui ont inspiré Les Fruits de l'hiver et qui, comme beaucoup d'hommes et de femmes de cette génération, auraient bien mérité cette décoration.

Un écrivain à lire, relire et pourquoi pas offrir un de ses livres en ces périodes de cadeaux.

« L'homme qui n'a point été apprenti est un grand enfant » Alain.

« Dans une société sage, chaque humain devrait faire un temps de service parmi les pauvres. Ainsi saurait-il demeurer leur frère dans la fortune. » Thyde Monnier.

(Épigraphes de la Maison des autres.)
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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La vie d'un apprenti boulanger soumis à un patron dur dans une petite ville du Jura dans le milieu des années 30.
La découverte de la vie dans tous ses aspects : l'amour, la politique, l'amitié, le travail, l'art, la mort, la solidarité, la comédie humaine, ...
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J'ai lu "La Maison des autres" adolescente et c'est sans doute principalement pour cette raison que je me suis sentie très investie dans le récit de l'apprentissage de Julien, futur boulanger-pâtissier, que l'auteur situe quelques années avant qu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

L'apprentissage professionnel de Julien se double de son apprentissage personnel, un chemin initiatique qui lui permet d'éprouver émois amoureux balbutiants et puissance de l'amitié, le tout dans le contexte laborieux de l'artisanat de bouche.

L'écriture de Bernard Clavel m'avait vraiment charmée ; elle est très accessible, notamment au jeune lectorat. Par la suite, je n'ai pas eu l'occasion de lire la suite de "La Grande patience" mais ça ne reste que partie remise.
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Relecture,dans le cadre du Challenge solidaire, du premier tome de la saga La grande patience.

L'histoire est celle d'un jeune garçon qui , en 1937, devient apprenti pâtissier et va, pendant deux ans, subir les exigences, les colères, la brutalité d'un patron vantard et fainéant et les minauderies paternalistes de son épouse. Lit infesté de punaises, travail harassant, horaires à rallonge, pratiquement pas de congés....il ne fait pas bon être apprenti dans ces années 30 où le syndicalisme est encore mal connu , voire inconnu dans certaines branches comme ici celle des « métiers de bouche », laissant leurs employés à la totale merci de patrons sans scrupules.


On sait que cette histoire est autobiographique : comme son héros Julien, Bernard Clavel est entré à 14 ans en apprentissage à Dole chez un pâtissier. de cette expérience il dira plus tard :
« Mon patron était un vrai salaud, et pendant deux ans ce fut un enfer. C'était un avorton que j'aurais pu coucher d'une gifle, mais à cette époque le patron c'était le patron et on la fermait. »

Heureusement pour Julien/Bernard, il n'est pas seul dans cet enfer et le roman offre une belle galerie de portraits, des autres employés à l'oncle pêcheur et confident. Amitiés, solidarité, premiers émois amoureux, ces années seront capitales dans la formation du futur écrivain , alors que la guerre approche à grands pas.


J'étais curieuse de voir si ce roman que j'avais beaucoup aimé adolescente me plairait encore aujourd'hui.

Verdict : si l'écriture m'a semblé un peu « plate » au début de ma lecture, je me suis vite attachée aux personnages et j'ai trouvé ce roman très intéressant comme témoignage de la vie ouvrière dans les années 30. On est dans le roman réaliste, au plus près de cette classe populaire que Clavel connaît bien, avec des personnages bien campés et des dialogues enlevés. Les descriptions sont tellement précises qu'on a l'impression d'être dans le «  laboratoire » nous aussi et de sentir les croissants chauds !
Auteur d'une littérature populaire, au bon sens du terme, un peu oublié aujourd'hui, Bernard Clavel mérite qu'on le redécouvre.
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Le décor de fond de ce joli conte initiatique se situe à la fin des années 30, et est planté sur le spectre de la première guerre . La difficile intégration d'un jeune apprenti dans le monde du travail n'est qu'un prétexte pour faire ressurgir des bouleversements bien plus profonds de cette période particulièrement compliquée de l'histoire.

Pour peu qu'on en ait de l'empathie, on s'attache à ce personnage, on partage ses premières découvertes, ses déceptions et on vit par procuration les bouleversements qui le pousseront à grandir bien plus vite que les années qu'il cumule...

Je ne sais ce que réservent les autres tomes de cette saga, mais là il y a déjà de quoi nourrir les lecteurs les plus affamés.


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Ce livre nous fait découvrir un quotidien, celui de Julien, 14 ans, qui démarre un apprentissage en patisserie en 1937. 2 ans, durant lesquels nous allons accompagner ce garçon dans cet apprentissage, celui de son métier mais également de la vie avec ses bons côtés tels la camaraderie entre ouvriers et les moins bons quand il lui faut supporter les brimades d'un patron profiteur.
Julien va se construire sous nos yeux et on en redemande tellement cette lecture est agréable. Bernard Clavel est un conteur, il a ce talent de nous faire rentrer dans ce quotidien, de croquer ces instants de vie. Avec lui, on sent l'odeur des croissants sortant du four. Mais c'est plus que cela, un univers nous est offert, celui de la condition ouvrière entre les deux guerres, l'exploitation des apprentis par les patrons. de nombreux éléments historiques sont également présents avec le front populaire, le syndicalisme à cette époque puis l'entrée en guerre de la France.
Bonus à mon niveau, l'action se situe à Dole dans le Jura, ville où je suis né. Je visualisais donc d'autant plus les lieux et les rues citées.
On quitte Julien à regret mais ce roman étant le premier d'une tétralogie constituant "La grande patience", je pense que je ne vais pas résister et enchaîner directement avec le deuxième tome "Celui qui voulait voir la mer".
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Peut-on être un grand écrivain et en même temps un écrivain populaire, c'est-à-dire toucher (dans tous les sens du terme, atteindre comme émouvoir) tous les types de public, toutes les classes sociales, avec un même souci de qualité littéraire ? La réponse est : oui, bien sûr ! Les exemples sont innombrables : dans le passé Victor Hugo, Alexandre Dumas, Jules Verne (et des centaines d'autres), et plus près de nous des exemples aussi probants que Marcel Pagnol, Henri Troyat ou Bernard Clavel.
Il y eut en France, dans les années 60 et 70, un petit noyau d'écrivains (qui par hasard se retrouvèrent à l'Académie Goncourt), Bernard Clavel, Robert Sabatier, Hervé Bazin, François Nourissier, Michel Tournier ou Françoise Mallet-Joris, qui justement présentaient cette caractéristique d'être à la fois d'excellents prosateurs, et en même temps d'être bien perçus par une majorité de lecteurs, et non pas seulement par une « élite ».
Bernard Clavel (1923-2010) est un auteur dont le succès ne s'est jamais démenti : principalement par ses romans, mais aussi par ses contes, ses nouvelles, ses essais et ses poèmes. C'est surtout dans le domaine romanesque qu'il s'est illustré : trois grandes sagas : « La Grande Patience » (1962-1968), « Les Colonnes du ciel » (1976-1981) et « le Royaume du Nord » (1983-1989) ; et une bonne vingtaine de romans dont « L'Espagnol » (1959) …
« La Grande patience » contrairement aux autres sagas, est un cycle romanesque en grande partie autobiographique qui se situe essentiellement dans le Jura et la Franche-Comté (pays natal de l'auteur), mais également dans le Sud-Ouest (région tarnaise).
Nous sommes en 1937. Julien Dubois, 14 ans, part en apprentissage chez un pâtissier de Dôle (Jura). C'est le début d'un douloureux apprentissage, avec un patron, Petiot (comme le docteur, et pas plus intéressant), injuste, violent, feignant, la femme du patron, minaudière et faussement maternelle, les autres apprentis, les autres employés, et les clients. Une vie rendue difficile, par les conditions de travail (il n'y avait pas de statut d'apprenti, à cette époque), malgré l'attrait du métier. Heureusement en compensation, il y a l'amitié (André) et même l'amour (premiers émois avec Hélène) … Julien s'endurcit, et au bout de ses deux ans d'apprentissage, il peut revenir à Lons-le-Saunier chez ses parents. Mais nous sommes à la veille de la guerre.
Roman d'apprentissage donc, où l'on découvre le jeune Julien/Bernard faire ses armes dans la vie. Professionnellement, sentimentalement, il en bave, mais tout devient expérience. Et comme il n'est pas bête, il tire profit de ces leçons que lui donnent les contrariétés de l'existence – mais aussi ses bonheurs. Clavel dresse un tableau vivant de cette avant-guerre provinciale, où les mentalités qui se heurtent expliquent un peu le cataclysme à venir, malgré l'insouciance affichée. Clavel, pacifiste en l'âme, pose les premiers jalons de ses convictions, qu'il développera dans les volumes suivants, au coeur de la tourmente.
Description d'une classe ouvrière où Julien découvre une forme de solidarité, et se forge une conscience politique, « La maison des autres » (c'est-à-dire tout ce qui est en-dehors du cocon familial) se veut donc le creuset où se constitue en partie la personnalité de Julien/Bernard. Mais il est un autre aspect du roman à ne pas négliger, c'est l'hommage profond de l'auteur à sa terre natale : « Et lorsqu'on me d'évoquer le Jura, ce n'est jamais à un département que je pense, mais d'abord à une palette - ces monts d'un bleu inimitable sur quoi pèse un ciel souvent très dense, aux nuances d'une infinie richesse ». On se souvient en effet que la première vocation de l'auteur était d'être peintre : finalement, il l'est doublement, par le pinceau, et par la plume…

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La maison des autres, ce n'est que le début d'une grande fresque régionale, dans une époque d'avant-guerre, au temps où les jeunes entraient en apprentissage comme ils seraient entrés en religion. Bernard Clavel est inimitable (et c'est tant mieux !) pour décrire la vie d'une région, les sentiments des personnages, leurs difficultés, leurs moments de joie... et leur travail, toujours leur travail... tout les rend attachants et respectables. du beau roman qui donne envie d'ouvrir déjà le prochain tome.
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En Octobre 1937, Julien Dubois, 14 ans, commence son apprentissage en pâtisserie dans la maison des autres celle de Petiot, à Dole. Il va alors commencer non seulement l'apprentissage d'un métier mais aussi celui de la vie, avec les premiers émois amoureux, l'amitié. On découvre avec lui la dureté du travail, durant cette période difficile de l'avant guerre, Julien et les autres employés sont exploités par un patron agressif, en faisant des journées interminables ou il y a toujours une course à faire, toujours du travail au laboratoire. Mais il découvre aussi la solidarité entre les ouvriers avec le second, avec Maurice qui lui apprend à resquiller des croissants ou à sortir en cachette le soir pour aller (ou non) faire de la boxe, et surtout avec le chef qui sera toujours là pour le soutenir.
C'est aussi le début des syndicats, et grâce à son oncle, Julien comprend qu'il est exploité mais que se soit avant ou après son adhésion au syndicat, sa vie à la pâtisserie devient pire qu'avant.
Quand on quitte Julien à la fin du roman et de son apprentissage, il est devenu un homme, un bon pâtissier, mais la vie elle ne sera plus pareil, la guerre est déclarée.

C'est un roman qui se lit très vite, la lecture est agréable et très vivante.
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La maison des autres est le premier tome d'une série de quatre livres , et l'ensemble forme "La grande patience".
Et il en faut de la patience à ce petit Julien!
L'histoire se déroule en 1938 , et l'on suit un tout jeune adolescent qui part en apprentissage chez un pâtissier. Il va donc y passer ses jours et ses nuits en compagnie d'autres camarades , avec un patron abusif !L'homme profite des gens , ne compte pas leurs heures ,et à cette époque on ne répondait pas au patron , qui se permet même de les frapper!
Le roman est vraiment bien écrit on vit avec Julien , s'imagine ce qu'il peut ressentir , ses liens avec chaque personne , l'apprentissage du boulot mais aussi de la vie !!C'est très vivant , humain , Bernard Clavel sait raconter la vie des petites gens !
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