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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D'entrée, à la fin du premier paragraphe, Bernard Clavel nous met sous pression. La narratrice, Simone ne déclare-t-elle pas : « Au fond, si je n'avais pas été aussi fatiguée, les choses se seraient peut-être passées autrement ». On imagine le drame.
D'autant que la narratrice n'est autre qu'une prostituée que Léandre, un montagnard genre homme des bois à « ramenée » à la maison après une soirée très arrosée ; d'habitude, de ce genre de sortie, il rapporte un chien…

Une bien belle histoire que peu d'écrivains sont capable de tourner sans tomber dans le mélo : Léandre est marié, mais Marie, sa femme est stérile… Et Roger, le voisin : quel rôle jouera-t-il dans cette histoire aux senteurs de coupes de pins à flan de montagne, de châtaignes grillées et de vents neigeux. Et Marcel, le maquereau en colère qui ne décolère pas depuis la perte de son gagne-pain ?

« Qui m'emporte », un des premiers écrits de l'auteur (le troisième, deux ans avant « Malataverne ») publié en 1958 et réédité à de nombreuses reprises sous le titre « le tonnerre de Dieu », du nom de son adaptation au cinéma en 1964 par Denys de la Patellière avec Jean Gabin et Michèle Mercier dans les rôles principaux de Léanre et Marie.

Un petit livre qui se lit en deux heures sans respirer tant le talent de Clavel est grand à maintenir le lecteur en haleine.
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C'est l'édition de 1958 que j'ai lue, trouvée par hasard parmi d'autres vieux livres d'occasion lors de mes déambulations. Je n'avais encore jamais rien lu de l'auteur, il me semble, mais j'ai tout de suite été attiré par la photo noir et blanc de Gabin sur la couverture. le résumé de la quatrième de couverture a fini de me convaincre. Cette photo des années 50 est révélatrice pour moi d'une époque, que je n'ai pas connue, mais qui a pourtant bercé toute mon enfance. Je ne me souviens pas avoir vu ce film mais je l'imagine bien comparable à ceux que j'ai vus, avec Gabin ou d'autres acteurs lors de rediffusions télévisuelles ultérieures. Je me suis tout de suite immergé dans la résignation et la rancoeur de ce pauvre Brassac que la vie n'a pas épargné. Marie, Simone, Roger, sont aussi autant de rescapés de la vie, avec leur passé mal digéré qui les empêche d'envisager leur existence sous un meilleur angle. le veulent-ils, d'ailleurs ? Clavel les englue dans un environnement hostile, une nature qu'il faut affronter, un isolement terrible, qui pourtant ne leur enlève pas leur humanité enfouie et la possibilité d'un avenir meilleur pour Simone. Pour cette jeune prostituée ramenée par Brassac, ce sera peut-être un départ pour une nouvelle vie. Peut-être. Clavel sait nous faire partager les déboires et les espérances de ses personnages. Ce livre est véritablement envoûtant. L'intrigue se résume à peu de choses et pourtant c'est tout un monde que l'auteur dépeint, d'une écriture simple, mais qui sait nous émouvoir. Un auteur à redécouvrir.
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Il ne faut pas toujours une histoire tortueuse, une intrigue complexe pour trouer le cul émotionnellement. Tout en retenue, plein de non-dits ou de non-écrits qui densifient ce livre, comme autant de pages cachées, ce qui est d'autant plus fort.
Touche à la filiation, la détresse, l'enfance, les chiens, l'adoption, le silence, le calme.
Evidemment, on voit Gabin. J'ai eu aussi dans ma tête Vitalis et ses aMimaux qui recueille Rémi, Sans famille. Quelque chose comme ça. Quelque chose d'une profonde nostalgie triste qui cherche sa lumière.
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Brassac est saoul quand il rencontre Simone, hébétée de sommeil et prostituée à Lyon. Il veut l'emmener chez lui où l'attend sa femme, Marie. Simone se laisse faire et le suit, incapable de réagir et de penser.
Simone se retrouve dans une ferme en pleine campagne et va redécouvrir le bonheur oublié des joies de son enfance passée auprès de sa grand-mère. La relation tendue entre Brassac et Marie en raison d'un lourd secret va subir un bouleversement avec la venue de cette jeune femme.
Fidèle à lui-même, Bernard Clavel nous emporte dans un univers rustique mais chaleureux où les gestes ont plus d'importance que les mots. le décor est taillé à la serpe, beau et rude à la fois. Les émotions sont constamment présentes et d'autant plus fortes qu'elles se manifestent dans des silences ou des paroles qui claquent comme des sentences.
Tout cela est profondément humain et sonne juste. C'est une musique qui allie beauté du spectacle et humanité des personnages. Dès le départ, on se sent comme bercé par un rythme envoûtant qui jamais ne nous lâche. C'est une poésie continue faite de regrets et d'espoir, de nostalgie et d'amour.
Le film de Denys de la Patellière, avec Jean Gabin dans le rôle de Brassac fut un formidable succès. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu. Pourtant j'éprouve maintenant le profond désir de le faire, tant ce roman m'a touché.

Michelangelo 2014
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Roman qui nous emporte dans une tranche de vie d'un couple perdu dans la campagne, dans un hameau abandonné par presque tous les habitants. Des jours meilleurs sont prévus.
Livre très vite lu mais émouvant car toujours d'actualité.
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