AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 118 notes
5
8 avis
4
10 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis
"Ma mère était capable de voir à l'intérieur des gens, d'y devinait du verre brisé. Elle discernait les éclats de verre dans leur corps et les bouteilles pleines de larmes."

Balles perdues de Jennifer Clément, un titre qui dormait depuis plusieurs années dans ma bibliothèque, et je crois que l'on est proche du coup de 💚.

Pearl vit depuis toujours dans sa voiture avec sa mère, dans un camp de caravanes en Floride. Elle partage sa vie entre la décharge à ciel ouvert située juste à côté, le lac aux crocodiles et les considérations existentielles de Margot (sa mère donc). Dans ce petit monde parfait, il y a aussi le trafic d'armes, la peur de la protection de l'enfance (elle n'a pas de certificat de naissance) et Eli, un vadrouilleur qui chamboule le coeur de sa mère.

Balles perdues, bien que parfois un peu utopique (c'est ce que l'on aime aussi), est comme un sac de sucre et de farine (je vole la comparaison à Jennifer Clément). C'est doux et parfois excessif. Ça parle d'une culture bien éloignée de la nôtre, de l'importance du domicile, des armes.

Balles perdues, c'est le livre que l'on a vu nulle part sur les réseaux, et c'est bien dommage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
J'ai été assez troublé par « Balles perdues » de Jennifer Clement.
C'est l'histoire de Pearl, petite fille puis adolescente en Floride. Elle vit avec sa maman dans une voiture garée sur le parking visiteur d'un camping qui abrite quatre ou cinq caravanes. Situé à proximité d'une décharge, bordé par une rivière infestée d'alligators et longé par une autoroute, l'endroit ne fait pas rêver pas plus que la misère de leur existence. Pourtant l'enfant et sa mère sont parvenues à s'y construire un monde très personnel et qui est comme une bulle dans cet environnement plutôt glauque et dans lequel les armes à feu sont omniprésentes : tirs à l'aveugle dans la rivière pour se débarrasser des alligators, opération de recueil des armes par le pasteur qui habite l'une des caravanes, nettoyage de ces armes dans une autre caravane, etc. C'est dans cette bulle qu'un homme, un protégé du pasteur, débarque dans la vie de la mère. A la faveur, si j'ose dire, d'un drame que je ne raconterai pas Pearl quitte cet endroit mortifère et se retrouve dans un foyer d'accueil où elle passe des moments qu'on peut qualifier d'heureux puisqu'elle devient même amoureuse, mais son passé, les caravanes, les armes à feu finissent par la rattraper. Elle s'enfuit et c'est un autre drame qui conclut le livre.
Cette histoire est racontée à la première personne par Pearl. C'est son point de vue sur les gens et les choses qui est transcrit par l'auteure. Et c'est bien entendu de là que provient le malaise : la brutalité infinie de ce qu'elle vit, le trafic d'armes, les meurtres, la pauvreté, sont vus et décrits du point de vue d'une petite fille ou d'une adolescence que ne protège évidemment pas les chansons d'amour qu'elle chantonne avec sa mère ou les proverbes sentencieux débités mécaniquement par un autre personnage féminin.
Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre étonnant.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai découvert cette auteure au hasard d'une librairie. J'ai été séduit par l'histoire qui se passe en Floride où Pearl, une adolescente, vit avec sa mère dans une voiture, aux abords d'un camp de caravanes. Cet équilibre va basculer quand Pearl prend conscience qu'un trafic d'armes existe autour d'elle, alors que sa mère s'enlise dans une relation ambigüe avec un mystérieux Texan.

Très beau roman rendu lumineux par la plume de l'auteure, malgré le sujet tragique qui dénonce les trafics d'armes aux États-Unis et montre l'impact social et économique que cela génère au sein de la population. Une écriture fluide auréolée d'un souffle magique d'empathie. Un cri d'alarme. Un de plus !

Ce roman vous touchera en plein coeur.
Commenter  J’apprécie          00
L'automne est la période que j'affectionne le plus pour lire, et vous ? Les feuilles des arbres prennent une couleur tout à fait sublime, le café est chaud et votre plaid ne demande qu'à être utilisé pour lire un bon livre. 🍁

Balles perdues de Jennifer Clement est un livre de la rentrée littéraire. Un livre que j'ai plutôt bien aimé même si il faut avouer qu'il y avait parfois quelques incohérences dans le récit. Pearl et sa mère vivent dans une Mercury sur le parking d'un camp de caravanes. Mère et fille partagent cet espace réduit en espérant, un jour, pouvoir partir vivre dans une vrai maison. En attendant elles se sont crées un quotidien fait de chansons d'amour, de porcelaine et de poésie. Mais c'était sans compter sur la venue d'Eli et ses belles paroles... le destin de la mère et de la fille va basculer de la poésie au trafic d'armes... de la vie à la mort 📚
Commenter  J’apprécie          00
Dans une Floride pauvre, l'entrée d'un camp de caravanes, une vieille Ford Mercury. C'est là que vivent Pearl quatorze ans et sa mère Margot un peu naïve, un peu rêveuse mais quelque fois lucide sur la nature humaine. La gamine n'a connu que ce seul toit, arrivée quand elle était encore bébé quand sa mère adolescente avait fui une famille bourgeoise, un père intransigeant et rigide, pour l'élever seule. Au delà de cette relation fusionnelle, Pearl a tissé des relations avec Avril May une autre ado, fille du sergent Bob, un vétéran de guerre et de Rose une infirmière, et avec Ray et Corazon, un couple de Mexicains. Avec le pasteur Rex, les relations sont plus difficiles, entre prêches en plein air et rachat d'armes à feu pour sauver le monde, son attitude reste ambiguë.
Ce fragile équilibre va exploser avec l'arrivée d'Eli qui séduit Margot, qui va délaisser sa fille, et vendre ses dernières valeurs pour aider un amant en qui elle n'a même pas confiance. Eli s'installe peu à peu dans la Mercury, trafiquant avec le pasteur Rex, éloignant toujours un peu plus la jeune ado.

Balles perdues est un roman d'apprentissage où Jennifer Clement s'attache à décrire une relation mère-fille fusionnelle qui, malgré une vie matérielle difficile, rend heureuse cette gamine, auprès d'une mère aimante mais trop fragile affectivement. Un roman où elle décrit ce camp où se sont retrouvés les exclus du système - les blancs pauvres - ou ceux qui l'ont refusé, un microcosme à la fois protecteur et dangereux où armes à feu sont échangées comme des ingrédients de cuisine et c'est le danger qui va triompher et verra le départ de la gamine.
Balles perdues est un roman à la fois tendre et poétique mais qui dépeint une réalité sordide entre trafics d'armes, de meth et autres drogues. Un terrain vague entre décharge et caravanes bricolées où va s'épanouir avant de fuir une petite gamine intelligente qui devra quitter sa mère qui n'a pas toujours su la protéger.
Un roman tendre, poignant et effrayant.
Commenter  J’apprécie          290
Pearl a quatorze printemps, le teint diaphane, les cheveux blonds comme les blés, elle a cessé de grandir depuis ses onze ans et ressemble à un petit ange égaré qui aurait échoué dans un camp de caravanes floridien où elle partage une Mercury avec une mère aussi attachante que paumée.

Adolescente intrépide, Pearl va à l'école, respire l'air vicié de la décharge toute proche et vole des cigarettes aux autres membres du camp qu'elle fume en cachette avec sa meilleure amie Avril May au bord de la rivière infestée par des alligators.
Sa mère travaille comme femme de ménage dans un hôpital pour vétérans, elle a fui la haute société à dix-sept ans, emportant quelques souvenirs et son bébé et n'a plus quitté le camp de caravanes depuis, musicienne et rêveuse, elle construit dans sa voiture reconvertie en logement de fortune un monde de poésie et d'amour pour sa fille.
L'arrivée d'Eli, un texan au passé trouble et au sourire enjôleur va briser le quotidien de Pearl tandis que les armes à feu affluent toujours plus nombreuses, recueillies par le pasteur Rex qui vit et officie dans le camp, dans le cadre d'une opération douteuse de lutte contre la violence armée.

Dans sa première partie, le roman nous saisit par l'effet de contraste entre la misère dans laquelle évoluent Pearl et sa mère et le bonheur aussi lumineux que fragile qui emplit leur quotidien. Jennifer Clement marche sur un fil et réussit à créer un monde où la poésie l'emporte sur la misère, où les rêves sont plus forts que la réalité, où un ange de quatorze printemps évolue en apesanteur parmi les laissés pour compte d'une certaine Amérique.

Aussi soudaine qu'impitoyable la violence fait irruption, Pearl quitte en un instant les rivages enchantés de l'enfance et doit faire face au mélange de noirceur et de folie qui emplit le coeur des hommes. Dans cette seconde partie, Jennifer Clement ne laisse jamais sombrer son héroïne, l'horizon s'est obscurci mais la jeune adolescente ne renonce pas, la poésie du monde n'a pas disparu, Pearl continue de fumer des cigarettes à la chaîne en contemplant un magnolia couvert de fleurs blanches qui commencent à faner.

« Balles perdues » est un livre étrange et rare qui ne saurait être résumé à une dénonciation de la prolifération des armes à feu, c'est un livre qui nous parle des oubliés de l'Amérique, de la magie de l'enfance, de la force des rêves, de la beauté d'une musique oubliée, du goût acidulé des cigarettes qui apaisent les affolements du coeur, et surtout du courage intrépide d'un ange diaphane qui refuse de se perdre au coeur des ténèbres.
Commenter  J’apprécie          120
L'histoire de Pearl, jeune adolescente, et sa mère Margot, qui vivent de rien dans une voiture échouée au fond d'un camping glauque.

Derrière leur relation fusionnelle, une histoire personnelle complexe et le choix de la liberté, fût elle au risque de la pauvreté et des risques de la marginalisation.

Malgré leur situation économique difficile, les deux femmes restent unies dans l'adversité et vivent dans l'insouciance et un bonheur relatif, jusqu'à l'arrivée d'Eli, un homme mystérieux qui, en séduisant Margot, met à mal leur équilibre fragile. Vers une descente aux enfers?

L'histoire, qui aborde le sort réservé aux laissés pour compte aux USA, et le trafic d'armes, est intéressante, mais aurait certainement pu être plus approfondie ; et même s'il s'agit d'un parti pris original, je n'ai pas accroché au style trop poétique, un peu ampoulé à mon goût pour être réaliste, et au rythme un peu lent. A lire quand même, pour se faire sa propre idée!
Commenter  J’apprécie          00
Superbe...

Pearl (14 ans , en parait 8...).
Signe particulier : vit dans une voiture avec sa mère sur le parking d'un camp de caravanes en Floride...
Voilà...
Le "décor" est posé, on sait qu'on est chez les plus démunis des démunis américains....
Et elle ne se plaint pas de sa vie Pearl, elle adore sa mère qui fait des ménages dans un hôpital et qui l'a eu trop jeune. Elle ne connaît que cette vie, sa mère ayant fugué, enceinte, de la maison familiale à bord de sa Mercury, ( cadeau de ses parents pour ses 16 ans ). De son passé , on apprendra qu'elle vient d'une famille bourgeoise, et qu'il y a des vestiges de cette vie, plein le coffre (porcelaine de Limoge, argenterie, collier de perles...) .
Pearl s'est accommodée de cette vie avec bonheur, faisant avec une copine plus âgée, de ce camping, un terrain de jeux formidable, composant avec le danger, là juste devant ses yeux. C'est une gamine , terriblement attachante , à la fois lumineuse , terriblement aguerrie et profondément naïve, à l'image de son physique d'adolescente-enfant.
Un couple mère-fille bouleversant , un amour pour "toujours", jusqu'à ce qu'un homme mystérieux débarque dans le camp. Il n'y a pas que les balles qui sont perdues, dans ce roman, il y a aussi les baffes, que l'on voudrait distribuer à certains adultes et au système.
Un livre profondément original qui dénonce, qui enfonce et qui laisse le lecteur démuni , KO devant tant de misère sociale, tant d'injustices, tant de violence , tant de vies gâchées et tant de beauté dans l'écriture et le style.
Car si Pearl est si juste, si naïve et percutante dans ces réflexions , c'est grâce à des mots divinement choisis, pesés au millimètre près.
Quand la poésie et l'humour dénonce la précarité et le trafic d'armes aux USA, notre coeur fait boum et laisse à terre , pleins de Balles perdues...
Coup de coeur 2020...

Challenge Plumes féminines
Challenge Multi défis
Commenter  J’apprécie          600
Pearl a 13 ans; elle tient son nom de sa pâleur et de ses cheveux presque blancs. Elle habite avec sa mère une voiture sur un terrain de camping à l'abandon. Pearl ne connait rien d'autres que les quelques habitants des caravanes, l'école et la douceur de sa mère. Cette dernière a grandi dans une riche famille, elle en garde encore de beaux objets dans le coffre de sa voiture, mais elle a fui avec son bébé, après l'avoir caché quelques mois dans l'armoire de sa chambre. Cette mère ressemble à un enfants, elle est dévouée aux autres, voire attirée par leurs souffrances. C'est ce qui va causer sa perte, quand elle va se rapprocher d'Eli, un homme arrivé de nulle part, souffrant et doux, en fait trafiquant d'armes. Son arrivée signe la fin de 'insouciance pour Pearl et la fin des illusions pour le lecteur: le camping de marginaux est en fait un haut lieu de traffic d'armes et le pasteur (en est-il vraiment un?) les rachète soit-disant pour aider ses fidèles à changer de vie... une belle histoire d'amour mère-fille mais aussi une dénonciation des ravages des armes aux USA et de l'indifférence aux sort des pauvres... qui peut mener tout droit à la catastrophe
Commenter  J’apprécie          10
C'est à travers les yeux de Pearl, petite fille élevée dans une voiture par sa mère fugueuse, que nous plongeons dans cette histoire où tout semble détraqué. "Balles perdues" nous absorbe dans une relation douce aux mots magiques et à l'imagination salvatrice. La relation fusionnelle de cette mère et son enfant est pleine de courage, de force et de poésie malgré la dureté du monde. A la fois cruelle et tendre, cette histoire sublime des personnages abimés à la destinée cabossée. Jennifer Clement nous décrit l'air de rien une Amérique profonde aux côtés des laissé-pour-compte. Loin de la Floride de la carte postale, l'auteur nous confronte au dysfonctionnement d'un pays entre problèmes des armes à feu, inégalités sociales ou marginalisation d'êtres humains démunis. A la fois lumineux, par le caractère de cette jeune fille optimiste, et sombre, par le monde qui l'entoure, "Balles perdues" est comme une chanson d'amour triste et belle.
Lien : https://plumeetpellicule.wor..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (253) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}