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3,47

sur 246 notes
Alex a vingt-deux ans et elle est L'invitée de Simon, riche quinquagénaire qui l'a emmenée dans sa maison de Long Island. Là, l'été touche à sa fin et Alex profite de la plage et dérobe les cachets antidouleur de son hôte pour mieux supporter la réalité clinquante d'un monde où elle n'a en fait pas sa place.
Nous découvrons rapidement qu'Alex analyse chaque faits et gestes des gens qui l'entourent pour mieux s'adapter à leurs désirs et les manipuler.  Cette tension  permanente est très coûteuse émotionnellement, même si Alex a appris à se dissocier dans certaines situations trop humiliantes ou violentes. Un soir, elle commet un faux-pas , est chassée par Simon.
La jeune femme refuse d'admettre la réalité des faits et seule, sans ressources, sans amis, menacée par une connaissance qu'elle a trahie et volée, comme elle le fait avec chacun, elle se persuade que Simon l'accueillera dans une semaine lors de sa fête du Labor Day. Lui reste alors à trouver de quoi subsister dans ce microcosme de gens riches qui vivent dans l'entre-soi et se croient en sécurité.
Emma Cline peint avec subtilité et férocité ce monde cossu où la violence est sourde. La dérive d'Alex , qui passe on a envie de dire d'une main à une autre, d'un milieu social à un autre, est teintée tout à la fois de mélancolie et de tension. Un climat subtil et dérangeant qui fait de ce roman une expérience troublante.
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Alex, 22 ans, vit à Long Island chez Simon, un homme qui a le double de son âge, dans sa luxueuse villa. Elle profite de sa richesse et lui profite de sa jeunesse. Mais au cours d'un dîner chic, elle fait une gaffe et Simon la renvoie en ville, direction la gare et le train pour New York. Alex décide au dernier moment de rester dans le quartier résidentiel, sans argent ni logement.

Entre son ex qui la harcèle au téléphone et l'espoir de se remettre avec Simon dans quelques jours pour le Labor Day, Alex vit au jour le jour, dans un état second, s'anesthésiant aux antalgiques et à l'alcool. Squatteuse et opportuniste, elle est invitée nulle part, mais parvient quand même à se loger et à manger. Elle profite des gens qu'elle rencontre, en tout égoïsme. Elle a son jeune âge et ses charmes pour elle et n'hésite pas à proposer un peu de sexe contre de la nourriture, une baignade en piscine ou quelques médicaments volés dans la salle de bain.

C'est un roman d'atmosphère très étrange. Une errance flottante à travers la psyché embrumée de cette jeune fille paumée. le contraste est saisissant. Alex est démunie mais elle côtoie des milieux huppés, des intérieurs cossus et des paysages magnifiques. La chaleur et le soleil sont omniprésents, teintant de jaune poudré ses aventures.

Au fil des pages, on se demande si elle va échapper à son ex agressif et si Simon voudra bien d'elle. Un certain suspens naît mais retombe, peut-être à cause de quelques longueurs. Il ne faut pas attendre de rebondissement ni de résolution, on divague, on se laisse balader par Alex et ses mensonges et l'on vit cette vie de rêve par procuration, en réalisant vite que ces gens riches ne sont pas plus heureux qu'elle.

Le portrait grinçant d'une jeunesse dorée désabusée et de la classe bourgeoise américaine. On pense à Sofia Coppola ou à Bret Easton Ellis.

On retrouve l'écriture captivante et le talent de Emma Cline, c'est d'une justesse incroyable. J'ai préféré «The Girls» dans lequel on retrouve quelques thèmes  : la jeunesse, la marginalité et l'emprise.
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Alex, jeune femme de 22 ans erre de maison en maison à la recherche d'une âme bienveillante qui voudra bien lui fournir le gîte et le couvert et même un peu plus ! Elle semble fuir un passé, dans lequel , kleptomanie, drogue et drague semblent être des standards de comportement qui l'accompagnent. On suit avec sympathie et surprise ses pérégrinations et les quelques indices qu'elle sème comme les cailloux du petit poucet pour retrouver son chemin, mais lequel ?
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Arrivé au terme du livre, je ressens le besoin de relire les 10 premières pages. C'est qu'il s'agit de la présentation d'Alex, le personnage principal. Ce n'était pas très clair mais ayant lu les 300 pages restantes avec des éléments supplémentaires c'est devenu limpide. Pourquoi n'avoir pas donné ces éclaircissements plus tôt ?

Etats unis.
Deux mondes s'opposent.

- Celui des super ou hyper riches, condescendants au mieux car le plus souvent pour eux vous n'existez pas.
- le monde d'Alex. Celui des petites jeunes femmes, ici Alex vient d'avoir 22 ans, issues d'on ne sait où et d'on ne sait quoi mais qui veulent grimper en usant de leurs, corps, jeunesse et beauté. Bien sûr, la majorité échouera, n'est pas Pretty Woman qui veut.
De plus moralement discutable même si les super ou hyper riches le sont également ( moralement discutables).

Ajoutons au portrait d'Alex.

- un brin parano.
- un brin voleuse
- un brin malhonnête. Fait payer ses notes de restaurant par le quidam voisin de table, ses loyers impayés que les colocs se débrouillent. Résultat, éjectée d'un peu partout lorsqu'elle est découverte.

L'histoire.
Alex, 22 ans, qui rame en eau trouble, rencontre Simon. Quinquagénaire riche qui a besoin d'une poire pour la soif.
Cela tombe bien pour Alex car rejetée de partout et en bisbille avec Dom petit malfrat mais amoureux dont elle a piqué les économies toxiques, ouf, il était temps de prendre le large.
Vie de princesse chez la maison de vacances de Simon, mais suite à un impair, il la met dehors. Parano, vous disai je, Simon devant organiser une fête une semaine plus tard, elle se dit que c'est une mise à l'épreuve de Simon et qu'elle doit revenir pour ladite fête.

S'en suit un road-movie dans l'attente du dénouement.

Donc.

Un titre, l'invitée qui ne colle pas à moins que nous ne soyons dans de l'ironie et du cynisme.

Un livre cousu main américain où tout est à sa place et rien ne dépasse.

Un côté thriller avec montée en tension mais aussi des longueurs à nous alanguir.

Et une fin genre digestif tord boyau.

Cela tombe bien, la phrase de la fin, ainsi que j'aime à les citer.
: maintenant.

Cela tombe bien vous disai je,
- maintenant
- à vous de lire.
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Putain mais ça, ça m'a captivé dès les premières pages ! Et c'est sûrement dû aux questions qu'on se pose quant aux décisions prise par la protagoniste tout du long.

Alex, une jeune femme de vingt-deux ans, valse d'un endroit à l'autre en détruisant les liens qu'elle arrive pourtant à tisser très facilement.

Fuyant une relation et un ex toxique as fuck, elle passe le mois d'août avec un nouveau compagnon auprès de qui elle cherche une « sensation de sécurité », Simon, dans sa maison de Long Island, tout en l'observant méticuleusement afin de pas se faire foutre dehors.

Mais après une décision malavisée, Alex se retrouve expulsée et livrée à elle-même. Simon n'ayant eu aucun courage de lui dire que c'était fini, elle garde l'espoir de se faire pardonner et de revenir dans ses bonnes grâces.

Au cours de la semaine suivante, elle s'immisce dans la vie d'autres habitants de l'île en attendant de retrouver Simon le jour de Labor Day.

Roman hyper addictif, que j'ai dévoré en une journée !

Alex est un personnage aussi complexe que fascinante. Elle prend des décisions impulsives sans se carrer des conséquences pour elle, ni pour les autres. Elle titille inconsciemment les limites de son entourage jusqu'à ce que ça se retourne contre elle, jusqu'à l'exclusion irrémédiable.

Pourtant Alex n'est pas malveillante, elle essaie seulement de survivre en utilisant son physique à son avantage, tout en gérant ses blackouts comme elle peut.

En revanche, la plupart des personnes qu'elle rencontre veulent absolument obtenir quelque chose d'elle (son cul, mostly) et j'ai nettement apprécié ce renversement de perceptions.

L'écriture d'Emma Cline est impeccable ; au sens sans reproche. D'ailleurs j'avais adoré Harvey et The Girls. Dans L'invitée, elle explore le monde très fermé des nouveaux riches et de ceux qu'ils emploient pour maintenir leur mode de vie sans heurts.

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A partir de quel moment une invitée devient-elle indésirable ?
Lorsqu'il s'agit d'une jeune femme qui sert de faire-valoir à un homme riche, la moindre maladresse justifiera d'être renvoyée sur un claquement de doigt.
C'est ce qui arrive à Alex, l'invitée d'Emma Cline, une jeune femme qui monnaye sa compagnie en échange d'un séjour chez les ultra-riches. Alors qu'elle passe des vacances chez Simon, un séduisant quinquagénaire, Alex espère avoir trouvé la perle rare qui assurera son avenir , d'autant plus qu'elle est harcelée au téléphone par un mystérieux Dom et indésirable auprès de ses anciens colocataires. Mais parce qu'elle a commis un impair au cours d'une soirée, Simon lui demande de partir.

Cette violence en sourdine d'une classe sociale ultra-privilégiée est terrifiante.
" Alex représentait une sorte de meuble social inerte : seule sa présence était requise, aux dimensions et aux formes d'une jeune femme. Rester assise sur sa chaise et hocher la tête était tout ce qu'on lui demandait."
L'opinion publique a tendance à condamner ces femmes ( ou ces hommes) qui manipulent de pauvres victimes riches afin de profiter de leur argent. Mais face au mépris de Simon, on peut s'interroger sur l'identité de la proie et du prédateur.

Emma Cline mène son récit en focalisation interne, en immersion dans la tête d'Alex mais sans jamais livrer d'indices sur la personnalité ou le passé de la jeune femme. On ne la connaît qu'à travers le temps de la narration et dans son espoir de reconquérir Simon pour échapper à un passé récent plutôt encombrant.

Pendant les 5 jours avant les "retrouvailles" avec Simon, Alex va jouer avec de plus en plus de difficulté son rôle de parasite. La brume dont elle s'entoure, à grand renfort d'anti-douleurs, ne suffit plus pour supporter la marchandisation de son sexe et les humiliations qu'elle subit. Elle continue, parce qu'elle n'a pas d'autre solution, à mettre en scène son physique en échange de protection et de privilèges, mais elle ne parvient plus à séduire les bons interlocuteurs.
"La plupart des gens préféraient la fiction. Alex avait appris à la leur offrir, à les attirer avec une vision d'eux-mêmes, reconnaissable mais augmentée de dix degrés, amplifiée et améliorées." Mais la recette ne fonctionne plus.

En mode survie plutôt qu'en mode conquérante, la jeune femme a perdu sa capacité à donner aux autres ce qu'ils attendent d'elle, à se réinventer pour séduire. C'est pourquoi elle devra se contenter de l'assistant personnel d'un millionnaire avant de devoir charmer un enfant et sa nourrice, puis un adolescent en conflit avec sa famille.

Roman d'atmosphère, " L'invitée" dépeint l'errance d'une jeune femme qui a échoué à trouver sa place et qui se retrouve comme un fantôme dans sa propre vie.
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J'avais adoré le premier roman d'Emma Cline !
Ce nouveau roman, c'est un tout et un rien, je dirais un cheminement. L'ambiance y est tendue et percutante.

On y suit encore une fois une jeune fille dévastée et empreinte de liberté qui crèche chez un riche de Long Island. Elle commet une erreur et se trouve mise à la porte sans aucun endroit où aller.

Alex est donc fauchée et accro aux antidouleurs mais ne reculera devant rien pour s'incruster…

Même si le roman déroute et laisse une empreinte collante auprès du lecteur, c'est un roman, pour ma part, d'une grande virtuosité.
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J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Emma Cline, dont j'ai particulièrement aimé "The Girls" (2016), pour cet autre roman qui met également en scène une certaine jeunesse américaine en perdition à travers le personnage d'Alex. Alex a vingt-deux ans et souffre d'un orgelet récurent…et c'est à peu près tout ce qu'on sait d'elle de manière tangible et concrète tant elle maintient un voile de brume autour de sa vie et de son histoire. Ce qu'on ne tarde pas à comprendre, sans qu'elle ne l'admette jamais, c'est qu'elle fréquente des hommes riches qui subviennent à ses besoins et la couvrent de cadeaux luxueux.

C'est d'ailleurs la fin de l'une de ses aventures qui précipite cette histoire. S'engage alors un lent compte à rebours puisque six jours après avoir été mise à la porte, Alex prévoit un retour triomphal dans les bras de l'homme qui l'a repoussée. Après l'avoir vue remodeler son personnage pour lui plaire, en vain, nous la suivons dans ses errances de plage en gare alors qu'elle s'invente des amis pour nouer des relations factices et joue de ses charmes pour se mettre de jeunes hommes dans la poche…

J'ai apprécié le choix de l'autrice de ne pas brandir de grande revendication mais de simplement décrire une certaine Amérique blanche et riche qui évolue dans des palaces ornés d'oeuvres d'art au bord de l'océan et dans laquelle les mères entraînent leurs filles à devenir des « totems domestiques » (p. 147). D'Alex, il nous est dit qu'« elle avait l'habitude de s'effacer, de faire comme si les choses qui étaient en train de se produire n'étaient, en fait, pas en train de se produire » (p. 214), un destin tragique dont on ne peut détourner le regard tant elle s'enferme dans un fantasme qui vaut celui qu'elle donne aux hommes qui posent les yeux sur elle.
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Une lecture qui nous accroche d'emblée avec cette ambiance inquiétante et ce personnage en perdition, à la dérive.

Alex, cette femme translucide au passé flou, nous marque par la singularité de ses paradoxes. Si intuitive et déterminée mais si inconsistante.

Une femme aux contours incertains qui s'échoue dans une quête d'idéal.

J'ai aimé ce point final qui me semble être le miroir de cette femme hologramme, à savoir que jusqu'au bout elle nous échappe.
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Un livre étrange, l'histoire d'une jeune femme sans foi ni loi, une sorte d'aventurière qui tente de se fondre dans les classes aisées des USA, n'a rien dans la tête hormis l'homme avec lequel elle vit et qui la jette au 1er impair, parce que ces hommes-là ne sont pas dupes et peuvent acheter ce qu'ils veulent. Alex, c'est son prénom, se retrouve carrément à la rue, elle erre avec son sac rempli de ses seuls vêtements de rechange, mais dans les lieux où vaquent les privilégiés. Il n' y a pas franchement d'intrigue, hormis qu'elle a une grosse dette envers un certain Dom, le mystère demeurera. Alex sait y faire pour s'introduire en imitant les codes de cette société où elle voudrait tant être intégrée. Son errance est un prétexte à décrire ces classes sociales, c'est bien vu sans plus. Par contre, le roman laisse une impression poisseuse, de vide abyssal, de détresse, celle de l'héroïne, grâce à l'écriture de Emma Cline. Une chute flippante qui ouvre tous les possibles à notre imaginaire personnel.
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