La grande nouveauté de cette future parution, c'est l'originalité. L'idée hors du commun qu'a eu
Ernest Cline. Enfin les fans de jeux vidéos vont avoir un roman qui leur est dédié, enfin on va pouvoir trouver en rayon un roman sur les jeux vidéos ! Mais ce n'est pas que ça, c'est une bible sur les références des années 80, que ce soit en jeux vidéos, ou jeux de rôles, mais aussi musiques, livres et séries tv.
Qu'on se le dise dès le départ :
Player One aura SON public et ne séduira pas tous les lecteurs. Bourré de références tout du long, on adhère, on est charmé, et entraîné, ou non. Alors que les fans des années 80 et de l'historique du jeu vidéo vont s'éclater, le trop grand nombre de références souvent obscures pour les non-initiés en rebutera quelque uns.
Pour ma part, j'ai passé un bon moment même s'il y avait trop de références à expliquer dans de longs, trop longs passages. de plus, il m'a bien fallu 100 pages pour trouver un intérêt supplémentaire au livre, en plus de l'originalité, soit pour que la véritable intrigue commence. J'aurai aimé que le monde futur (si proche de nous) soit d'avantage décrit, avec plus de détails, et que des idées si bonnes soient d'avantage développées (pourquoi tant fuir dans l'OASIS ?).Quelques très bonnes idées sont seulement effleurées mais pas développées(c'est qu'il y a encore du potentiel à exploiter qui m'a séduite!), alors que d'autres choses sont trop faciles. Comme l'absence de difficulté à vivre totalement coupé du monde ou le piratage à la portée de presque tous...Les longueurs ne m'ont pas fait renoncer, mais certains passages vides ou trop longs, auraient pu être enlevés.
Néanmoins l'histoire de "la chasse à l'oeuf de Pâques" est crédible du début à la fin, le plus intéressant étant à mon goût l'idée de partir d'un personnage hyper novateur (à la Steeve Jobs) et les "à côtés" de la quête, sur lesquels tombent Wade, ou qu'il déniche, qui lui donnent particulièrement, à ces instants, un côté "personne unique".
Il n'y a pas trop de mots inventés, ou de nouveaux acronymes et concepts, ce qui fait qu'on ne s'y perd pas et qu'il est facile de très vite comprendre le monde dans lequel les connectés évoluent. On se retrouve aisément dans l'OASIS dans sa globalité, mais pas toujours dans tous les petits mondes qui la composent, qui sont le domaine des fans de nombreuses séries, différents films, ou jeux, qui ont une substance et un véritable monde pour faire évoluer les connectés dans tout ce qui fait leur univers.
Les personnages sont bien construits, bien pensés, pour être vivants à nos yeux. Heureusement, le texte n'est pas fait pour qu'on s'attache à eux, car tous sont cachés derrière leurs avatars, et même s'ils montrent leur personnalité, ça ne peut être une vraie personne qui est représentée, dans son ensemble. Il manque toujours un petit quelque chose pour en faire une personne vraiment connue, un manque exploité dans le récit et décrit grâce aux relations complexes, et parfois romantiques, que créent entre eux les joueurs-personnages.
Player One est sans conteste LA découverte de ce début d'année grâce à l'univers sans précédent qu'il a créé. Il devra faire ses preuves et trouver son public, qui ne sera peut être pas aussi grand qu'espéré, mais il permet d'offrir ce qui manquait à la littérature d'anticipation, ou même de young adult : un livre sur les joueurs, et pour les joueurs. Qui réconciliera peut être les jeunes "geeks" avec la lecture ? A conseiller largement à vos potes !