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Critique de chocobogirl


De Harlan Coben, je n'avais lu qu'un roman : le premier de la série Bolitar, qui ne m'avait franchement pas convaincue. Depuis, je n'avais jamais retenté l'expérience. Il aura fallu une proposition éditoriale pour me décider. Et il faut bien reconnaître que ce roman a été assez agréable à lire !

Dan Mercer est éducateur pour les adolescents en difficultés. Divorcé, il a gardé de bons rapports avec son ex-femme qu'il cotoie toujours et s'occupe même de la fille qu'elle a eu avec son nouveau mari. Bref, Dan semble être un homme sans histoire, jusqu'au jour où Wendy Tines vienne chambouler sa vie. Présentatrice d'une émission de télévision à succès, cette dernière s'occupe de débusquer des pédophiles en leur tendant des pièges. Et c'est ce qui arrive à Dan qui, persuadé de répondre à l'appel d'une adolescente en détresse, se retrouve finalement face à une équipe de télévision peu scrupuleuse.
L'affaire Dan Mercer fait alors grand bruit, d'autant plus qu'on recherche toujours Haley MacWayd, une adolescente disparue sans aucune traces.
Dan, libéré faute de preuves, voit sa vie complètement détruite. Harcelé par les médias, les voisins, les parents de victimes, il continue néanmoins de crier son innocence. Il contacte même Wendy et réussit à lui instiller le doute quant à cette affaire. La journaliste qui culpabilise quelque peu de son acte, va finir par enquêter sur Dan et farfouiller dans son passé très mystérieux, tout en se penchant sur la disparition de l'adolescente. Les 2 affaires seraient-elles liées ? Dan serait-il le meurtrier de la jeune Haley ?

Cette histoire conduite sous la direction de la journaliste donne une approche intéressante. Veuve, vivant seule avec son fils adolescent, Wendy a toujours du mal à accepter l'accident de son mari dû à une chauffeuse alcoolique. Prête à tout pour défendre les faibles et à ne laisser aucun tueur ou violeur en liberté, c'est une femme de poigne qui va au bout de ses convictions. Mais sous cette apparence de roc, Wendy est une femme bien fragile qui se débat avec ses propres faiblesses et doit gérer un enfant asocial qui lui adresse à peine la parole pour se murer devant son ordinateur.

L'intrigue est sans temps mort et les rebondissements fourmillent au rythme des découvertes de la journaliste. L'histoire se lit tout seule sans difficulté et on peine même à lâcher le roman pour avoir le fin mot de l'enquête.
Néanmoins, le roman n'est pas sans défauts. Wendy, ardente accusatrice de Dan Mercer qu'elle dénonce comme un affreux pervers au début du roman finit par changer bien trop facilement et rapidement son fusil de l'épaule, juste sur la base d'une première intuition personnelle. Si elle continue néanmoins de douter quant à la culpabilité ou l'innocence de Dan, elle est tout de même passée d'une virulence extrême à un doute bien trop facilement posé qui laisse la place à toute sorte de conjonctures.
Plus loin, on retrouve notre journaliste devant internet. Quiche informatique, elle fait appel à son fils pour apprendre à rejoindre un groupe Facebook. le paradoxe, c'est que quelques pages plus loin, on la retrouve encore sur internet à faire des recherches (j'ai oublié lesquelles...!) autrement plus compliquées que Facebook...
Bref, quelques petites incohérences, quelques situations un peu téléphonées font que ce roman pêche un tant soit peu par sa facilité.
Malgré tout, comme je le disais, "Faute de preuves" reste un polar extrêmement distrayant malgré son manque d'originalité. Les personnages principaux et secondaires sont suffisamment intéressants et travaillés. L'intrigue est menée tambour battant et je n'ai, pour ma part, pas su déceler la chute de l'enquête.
J'ai également apprécié toute la critique plus ou moins implicite qui est faite du monde des médias et de télévision en particulier. le portrait des journalistes est loin d'être rose. Présentés comme des chacals à l'affût du moindre scoop qui fera monter l'audimat, les médias sont pointés du doigt pour leurs méthodes peu scrupuleuses.
La chute qui préfère s'appuyer sur le pardon (et pas celui que vous imaginez ! ) plutôt que d'offrir un énième cliché du Bien contre le Mal est à noter également.

On pourra conclure que finalement ce roman démontre une fois de plus qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences, qu'il ne faut pas non plus prendre ce que nous donnent les médias au pied de la lettre et qu'un homme bon peut aussi connaître des erreurs.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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