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Citations sur Faute de preuves (46)

Avoir du génie, c'est une malédiction. Voilà ce que j'en dis. Certains croient que les esprits supérieurs perçoivent l'univers d'une façon inaccessible à nous autres. Ils voient le monde tel qu'il est réellement... et cette réalité est tellement atroce qu'ils en perdent la raison. La lucidité mène à la maladie mentale.
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En m’approchant dans la lueur blême d’un réverbère de cette ouverture semblable à une gueule béante prête à m’engloutir, je ne pouvais me défaire d’un sentiment de malaise grandissant. Chaque pas exigeait un effort surhumain, comme si je marchais non pas sur du bitume craquelé, mais sur une dalle de ciment encore humide. Tous les symptômes de détection d’un danger imminent étaient affichés. Frissons le long de l’échine ? Cochez la case. Poils hérissés sur les bras ? Ouaip. Picotements à la base de la nuque ? OK. Cuir chevelu qui fourmille ? Affirmatif.
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Elle revit la scène mille fois utilisée au cinéma et à la télé, le cadavre volatilisé, la femme qui insiste, implore: "il faut me croire" et , évidemment, personne ne la croit.
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La haine, la vengeance... si on se focalise trop dessus, on finit par perdre le sens de ce qui est juste.
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Mais comprenez que cette affaire ne sera jamais prioritaire.
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Elle préférait occulter les problèmes. Elle était comme ça. Ranger les ennuis dans un carton, le remiser tout en haut d'un placard quelque part dans sa tête, fermer la porte et plaquer un sourire sur son visage. La formule préférée de Maggie, qu'elle tenait de sa maman québécoise, était : "On apporte soi-même le temps qu'il fait à un pique-nique." Les deux femmes souriaient beaucoup. Leur sourire était tellement chaleureux qu'on en oubliait qu'il ne voulait rien dire.
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Comme chaque matin, Charlie dévala l'escalier façon cheval de labour lesté d'enclumes. Il s'écroula plus qu'il ne s'assit à table et inhala le fumet du sandwich.
- Tu pars au boulot à quelle heure , demanda-t-il.
- Mon boulot, je l'ai perdu hier.
- Ah oui ! c'est vrai. J'avais zappé.
L'égoïsme des ados. Quelquefois, comme maintenant, c'était plutôt attendrissant.
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"- Wendy Tynes, NTC News. Que venez-vous faire ici Dan ?
J'ai ouvert la bouche, mais aucun son n'en est sorti. J'ai reconnu la présentatrice de cette émission à la télé...(...) la journaliste qui traque les pédophiles, qui les piège pour les exposer au grand jour.
- Êtes-vous venu pour avoir des relations sexuelles avec une fille de treize ans ?"
J'ai enfin compris ce qui se passait, et mon sang s'est glacé. D'autres gens ont envahi la pièce. Le réalisateur peut-être. Un second caméraman. Deux flics. Les caméras se sont rapprochées. L'éclat des lumières s'est intensifié. Le front constellé de sueur, je me suis mis à bafouiller, à me justifier.
Mais j'étais déjà fichu.
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— Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ?
Wendy Tynes jura, s'assit et regarda autour d'elle. Elle avait l'impression d'être sur scène, sensation familière pour la journaliste de télévision qu'elle était, sauf que, cette fois, elle ne maîtrisait pas la situation. Derrière elle, les parents des victimes de Dan Mercer. Quatre couples. Ils venaient tous les jours au tribunal. Au début, ils brandissaient les photos de leurs enfants, ce que la juge avait fini par leur interdire, et maintenant ils restaient assis là, silencieux. En un sens, c'était encore plus intimidant.
La chaise était inconfortable. Wendy changea de position, croisa puis décroisa les jambes et attendit.
Flair Hickory, célèbre ténor du barreau, se leva, et pour la énième fois Wendy se demanda comment Dan Mercer avait pu se payer ses services. Flair portait son habituel costume gris strié de rose, une chemise et une cravate roses. Il traversa la salle d'une démarche que, par euphémisme, on aurait pu qualifier de « théâtrale ».
— Madame Tynes, commença-t-il avec un sourire cordial.
Cela faisait partie de son personnage. Flair était gay, certes, mais il en jouait au prétoire façon La Cage aux folles.
— Mon nom est Flair Hickory. Je vous souhaite le bonjour.
— Bonjour, répondit-elle.
— Vous animez une émission télé racoleuse intitulée Pris en flag, est-ce exact ?
L'avocat général, un dénommé Lee Portnoi, déclara :
— Objection. Juridiquement, le terme racoleur n'est pas approprié pour définir une émission de télévision.
Flair sourit.
— Vous en voulez, des « termes appropriés », monsieur Portnoi ?
— Ce ne sera pas nécessaire, intervint la juge Lori Howard.
Dans sa voix on devinait déjà la lassitude. Elle se tourna vers Wendy.
— Répondez à la question, je vous prie.
— Je n'anime plus cette émission, dit Wendy.
Flair feignit la surprise.
— C'est récent, n'est-ce pas ?
— Oui.
— Que s'est-il passé ?
— Elle a été interrompue.
— Taux d'audience trop faible ?
— Non.
— Alors pourquoi ?
— Votre honneur, s'insurgea Lee Portnoi, nous savons tous pourquoi.
Lori Howard hocha la tête.
— Continuez, maître Hickory.
— Connaissez vous mon client, Dan Mercer ?
— Oui.
— Vous vous êtes introduite chez lui, n'est-ce pas ?
Wendy s'efforça de soutenir son regard, en tâchant de ne pas avoir l'air coupable.
— Ce n'est pas tout à fait exact.
— Vraiment ? Eh bien, ma chère, faisons en sorte d'être aussi précis qu'il est humainement possible et revenons en arrière, voulez-vous ?
Il se promena à travers la salle comme s'il défilait sur un podium à Milan. Il eut même le culot de sourire aux familles des victimes. La plupart évitaient ostensiblement de poser les yeux sur lui, mais l'un des pères, Ed Grayson, le foudroya du regard. Flair ne broncha pas.
— Comment avez-vous rencontré mon client ?
— Dans un forum sur Internet.
Flair arqua les sourcils.
— Ah oui ?
Comme s'il s'agissait de la révélation du siècle.
— Quel genre de forum ?
— Un forum fréquenté par des enfants.
— Sur lequel vous étiez inscrite ?
— Oui.
— Vous n'êtes plus une enfant, madame Tynes. Je pourrais ajouter que, mais ne prenez pas cette remarque pour une tentative de séduction de ma part, vous êtes une pulpeuse créature.
— Objection !
La juge Howard poussa un soupir.
— Maître Hickory ?
Flair sourit, esquissa un petit geste de pseudo-contrition. Il était le seul à pouvoir se permettre ce genre d'incartade.
— Bien, madame Tynes. Sur ce forum, vous vous faisiez passer pour une mineure, est-ce vrai ?
— Oui.
— Après quoi vous engagiez des échanges via Internet avec des hommes afin de les inciter à vouloir coucher avec vous ?
— Non.
— Comment ça ?
— J'attendais qu'ils fassent le premier pas.
Flair secoua la tête.
— Tss-tss. Si on me donnait un dollar chaque fois que je dis ça...
Le public s'esclaffa.
— Nous avons les procès-verbaux, maître Hickory, intervint la juge, et nous sommes capables de nous forger une opinion à partir de leur lecture.
Wendy s'étonnait que Dan Mercer ne soit pas là, mais c'était logique puisque ces séances étaient destinées à auditionner les témoins. Flair Hickory espérait convaincre la juge de l'irrecevabilité du matériel effarant et révoltant découvert dans l'ordinateur de Mercer et disséminé un peu partout à son domicile. S'il y parvenait - et ce n'était pas gagné -, Dan Mercer mettrait probablement les voiles, et un prédateur psychopathe serait lâché dans la nature.
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Je savais bien que si j'ouvrais cette porte rouge ma vie basculerait.
Pourtant, le mélo, les mauvais pressentiments, ce n'est pas trop mon truc, et à vrai dire cette porte rouge n'avait rien d'effrayant. Une porte tout à fait banale, quatre panneaux en bois, le genre qui monte la garde devant deux maisons sur trois, avec peinture écaillée, heurtoir que personne n'utilise jamais et bouton imitation cuivre.
En m'approchant dans la lueur blême d'un réverbère de cette ouverture semblable à une gueule béante prête à m'engloutir, je ne pouvais me défaire d'un sentiment de malaise grandissant. Chaque pas exigeait un effort surhumain, comme si je marchais non pas sur du bitume craquelé, mais sur une dalle de ciment encore humide. Tous les symptômes de détection d'un danger imminent étaient affichés. Frissons le long de l'échiné ? Cochez la case. Poils hérissés sur les bras ? Ouaip. Picotements à la base de la nuque ? OK. Cuir chevelu qui fourmille ? Affirmatif.
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