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Critique de kuroineko


Livre pendant à La Maison de Claudine; Colette, alias Bel-Gazou, signe ici la renaissance de la mère de son enfance. "Sido", aimée du capitaine Colette revenu estropié de la guerre. Évocation teintée d'une fine nostalgie qui jamais trop ne s'appesantit. Derrière la figure maternelle se dessinent le père, la soeur aînée lointaine quoique présente, les deux grands frères, la maison de l'Yonne. Ou plutôt son jardin dans lequel règne Sido, moderne Démeter que Colette esquisse redressant un tuteur, contemplant un merle dévorer les cerises, se dressant à l'écoute des vents pour déterminer les changements de temps. Quasi en guerre contre le vent d'Est, "l'ennemi", celui qui a déjà amené la neige en plein été.

Il y a une infinie poésie dans les souvenirs de Colette. La Nature y est célébrée avec tout un vocabulaire proche du paganisme. Entité grande et immuable - du moins par réminiscence - qui se retrouve également dans plusieurs des courts récits qui constituent Les Vrilles de la Vigne succédant aux chapitres de Sido. L'auteure y dépeint de petites tranches de sa vie adulte, scénettes parfois vues à travers le regard de ses animaux. Chiens et chats sont très présents dans ces textes. Tour à tour mélancolique et enjouée, contemplative ou pleine d'ironie,  Colette fait montre de son talent à recréer en quelques phrases des ambiances, des existences, des anecdotes. Parfois piquante sa plume ne devient jamais méchante. Elle offre à de petits riens un écrin somptueux par la grâce de son écriture vive et imagée.

Ce recueil est pour moi une nouvelle bonne trouvaille dans une boîte à livres. Il se déguste non pas d'une traite mais en prenant son temps; chaque récit pareil à un délectable chocolat dans la boîte d'un maître chocolatier.
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