Nelly accueille le changement. Se plie aux métamorphoses, valse sous des lunes froides, laisse derrière elle ses mille peaux de jeunesse.
Le lait de mes lectures a débordé et envahi mes songes
Nous croyons nous souvenir, mais que reste-t-il ? quelques vignettes, deux-trois images volées au temps.
Ne pas contredire un malade est une chose, alimenter son délire en est une autre.
La réalité, c'est nous qui décidons ce qu'elle est, nous collectivement. Si tout le monde joue le jeu, alors nous pouvons créer autre chose.
Une bombe à retardement. Une foutue bombe. Un jour, tu trébuches, et le mécanisme se déclenche -boum.
Que nous nous souvenions ou pas, ce que nous avons été n'est plus. Chaque minute, deux cents millions des cellules de notre corps s'éteignent, deux cents millions d'autres les remplacent. Les trois quarts des atomes qui nous constituent auront disparu dans l'année.
La vie, c'est un train, on grimpe et c'est parti, advienne que pourra. Il y a des arrêts - des changements -, mais revenir en arrière ? Ça n'existe pas. Les paysages qu'on a vus, on ne les contemplera qu'une fois. Il faut profiter : du mal comme du bien, du beau comme du rien.
Ne rien demander, Johanne, souviens-toi : questionner, c'est blesser. Mettre en doute, c'est détruire.
Je la revois, pensive, regardant par la fenêtre. Le monde a un sens, mais ce n'est pas le même pour elle que pour moi et dorénavant, c'est elle qui a raison.