Les Dragons

Hic sunt dracones, ici sont des dragons. Cette phrase apparaît sur les anciennes cartes du monde et désigne des territoires encore inconnus voir dangereux.
C'est une phrase que l'on retrouve aussi à l'entrée d'un établissement de soins un peu particulier.
Car qui sont les dragons de ce livre ?
Ce sont des adolescents et adolescentes malades de vivre, qui se sentent incompris, rejetés. La vie les a déjà tellement abimés que leurs blessures intérieures se laissent voir par des marques extérieures, des cicatrices pour beaucoup qui mettront du temps à s'estomper.
Cette histoire m'a littéralement essoré le coeur.
Les souffrances de ces jeunes sont bouleversantes.
Et je n'ai pu m'empêcher de me projeter dans mon travail d'enseignante. Puissions-nous tous et toutes procurer aux enfants qui nous seront confiés des expériences affectives sécurisantes !
Je retiens également de ce roman l'histoire d'amour, celle courte mais très pure entre le narrateur et Colette et entre le narrateur et Léa qui va lui permettre de continuer le chemin.
Note pour plus tard : Prendre le temps de relire Eviter les péages, le premier livre de Jérôme Colin

Le livre «Les dragons» de Jérôme Colin est un cri du coeur et d'espoir pour cette jeunesse broyée par notre réalité sociétale actuelle où il faut trouver sa place.... et se construire pour l'avenir avec les bagages de l'enfance et de la famille. Les mots sont justes, les thématiques abordées touchent et bouleversent, l'écriture est fluide et acérée. Un roman où on réfléchit encore une fois le livre refermé.

Une véritable claque. Mon petit coeur a eu du mal à s'en remettre. Un cri d'amour pour les dragons de notre société.

Jérôme Colin nous plonge dans le monde des jeunes en souffrance, négligés par notre société. À 15 ans, il est en décrochage scolaire, accro à l'alcool et à la drogue pour échapper à la réalité. Sa rencontre avec Colette, une adolescente aussi en souffrance, va bouleverser sa vie.

Il parle de la souffrance cachée qui hante de nombreux jeunes, luttant contre leurs démons et cauchemars. La découverte de la littérature et de son pouvoir, notamment grâce à "Les raisins de la colère" de Steinbeck, va rapprocher Jérôme et Colette et les aider à se libérer.

Le mal-être, la dépression et la mélancolie chez les jeunes, nous rappellent que trop d'entre eux se blessent pour échapper à leur douleur existentielle. Jérôme Colin met en lumière un problème de société souvent négligé, où les jeunes se sentent déconnectés des attentes de notre monde.

"Tu sais, a-t-il ajouté, notre société, elle fait des gosses. Mais elle ne prend plus le temps d'avoir des gosses. C'est un problème structurel. Je ne dis pas qu'il faut que tout le monde se transforme soudainement en hyperparents ou en hyperprofs. Juste en adultes qui prennent le temps de penser à cela. Mais l'accélération de la vie ne le permet pas. Comme si on n'avait plus le temps. C'est ça aussi la société de consommation. On produit. On abandonne. Pour produire plus encore. Dans ta radio, tu dois parler du désespoir et de la souffrance des adolescents; de notre incapacité, à nous les adultes, de leur proposer un autre monde. On les gave de médicaments car on est incapables de les gaver d'espoir. Et bientôt, ça nous explosera au visage, crois-moi."

A lire absolument. Immense coup de coeur nécessaire qui nous invite à réfléchir sur les jeunes, leur bien-être mental et notre société. Une lecture plus qu'essentielle.