Il y a deux manières de s'éduquer : la première à l'école de la vie, et l'autre à celle des livres.
Il arrive que les rêves forcent le destin.
Aux Malouines, j’ai failli me noyer trois fois. Quand j’étais gosse, je suis tombé à l’eau. L’éclair circulaire de la mort, je le connais depuis qu’on ma sauvé des flots… Ma mère et ma tante m’ont sauvé à coups de baiser sur la bouche. Baiser… parfois je ne croie plus qu’en ça… Aux Malouines on dit : « Chie bien et tu vivras mieux.
Enfin, l’une de ces créatures expliqua aux hommes que dans le jaind vivait Halpen, une femme au corps informe et gros comme une baleine, qui habitait sous la terre et se nourrissait de chair humaine, dévorant, tous ceux qui passaient à sa portée. En amour elle avait une sensualité de fauve. Elle était insatiable. Elle épuisait la virilité de tous les hommes qu’elle capturait, avant de les dévorer. Copulations et meurtres se succédaient pour cette femme qui ressemblait à une grosse baleine bleue. Après l’amour, la seule façon d’apaiser sa faim était de lui donner de grandes quantités de chair de guanaco. Alors seulement elle cessait de pourchasser les hommes.
A cette époque, j’étais heureux de porter une cape de guanaco, avec la laine à l’extérieur, ça ne tenait pas très chaud mais j’étais propre et plus fort pour affronter le froid ; je ne portais pas la laine du guanaco blanc, comme aujourd’hui. Les Ona vivaient longtemps, pleins de santé, robustes, fiers et heureux. Je n’aime pas la civilisation, il y a trop d’inconvénients, on n’est jamais propriétaire de son toit, de sa maison, parce qu’il faut acheter la terre à l’État. L’État dit que la terre lui appartient, mais la terre appartient aux Ona, alors comment peuvent-ils la vendre? Faut-il être civilisé pour posséder une terre? L’Ona est propriétaire de son arc, de ses flèches, de ses mocassins, de sa cape et de tout ce qu’il y a dans l’air, dans les plaines et au bord de la mer. Autrefois, l’Ona allait partout, personne ne lui demandait: D’où tu viens? Où tu vas? Qu’est-ce que tu fais? C’était mieux avant les barbelés. L’Indien n’aime pas les barbelés. Après il y a eu les troupeaux de guanacos blancs, les moutons, et les propriétaires ont commencé à traquer les Indiens, ils disaient qu’ils leur volaient des bêtes. Mais les indiens chassaient les vrais guanacos, presque aussi grands que les chevaux ; ils couraient plus vite que les chevaux, ils bondissaient au-dessus des clôtures. Un jour, un Ona dû prendre un mouton pour ne pas mourir de faim ; il ne savait pas que les moutons ont un propriétaire. Et pourquoi n’en manger qu’un alors qu’il y en avait des milliers ? C’est ce qu’ils disaient. Comme les vrais guanacos commençaient à manquer, les Ona capturaient des guanacos blancs, pour se nourrir, pas pour faire le commerce. Alors, les propriétaires ont commencé à tuer des Ona.
Les tempêtes qui rongent inlassablement le sommet du Cap Horn redoublent de violence à mesure qu’elles se rapprochent de la Terre de Feu. Les rafales chargées d’aiguilles de glace obligent les bateaux à naviguer sous le vent. A l’ouest du cap, à l’extrémité de la péninsule Hardy, la montagne rouge plonge dans la mer comme une tête de rhinocéros sur le point de charger. Un piton rocheux se dresse comme une corne menaçante, et un autre rocher, qui émerge à peine, suggère l’autre corne de la bête et ses fosses nasales d’où semblent jaillir bourrasques et tornades.
Et il s'endormit en ronflant comme un porc. Ainsi s'achevaient la plupart du temps les beuveries de Cochon Rouge. Sam vida la bouteille. L'afflux d'alcool dans son sang fit surgir l'image d'un corps de femme à la peau brune, aux fesses nues, allongé à plat ventre dans l'herbe.
Quand un nouveau-né mourait, les indiennes Ona attrapaient aussitôt un de ces chiots et l'allaitaient comme un enfant. Si elles n'en trouvaient pas, elles se lacéraient les seins avec un coquillage tranchant ou avec la mâchoire d'un petit dauphin blanc, habituellement utilisée comme peigne.
Le Pelé lui avait appris à tuer les moutons sans les faire souffrir. On couche l'animal par terre, on écarte délicatement la fine laine de la gorge où on pratique l'incision en tirant la tête vers l'arrière, sur le genou plié, et, de la pointe du couteau on porte le coup final, à la manière d'un habile torero. Tuer est un métier. Celui qui tue un animal d'une main inexperte donne un triste spectacle et sombre à son tour dans l'animalité.
Ce que je sais , je l'ai appris dans les livres . Je pense qu'il ne faut pas mépriser ce qui est écrit.Il y'a deux manières de s'éduquer; la première à l'école de la vie , et l'autre à celle des livres . Si les livres apprennent quelque chose , c'est très bien, sinon on peut toujours apprendre à ne pas faire le mal qu'ils racontent . Il n'y a que les despotes ignorants qui relèguent les intellectuels aux confins du monde .