Citations sur L'autre femme (28)
- Rival vient de rivus, le ruisseau, celui qui partage avec une autre personne l'eau d'un même ruisseau.
Les femmes comme moi bâtissent autour de l'homme qu'elles ont choisi, elles dressent une liste de choses à faire, des endroits à visiter ensemble, elles réorganisent leur existence et même leurs pensées selon la vie à deux. C'est peut-être une erreur.
Je ne veux pas le perdre, murmura-t-elle aussitôt, et il ne peut pas la quitter, elle est la mère de ses enfants. J'essayai de lui expliquer que c'était bien là le mécanisme de la soumission au sultan, qu'elle était née libre et qu'elle aurait pu avoir un enfant d'un homme qui était avec une seule femme à la fois. Elle avait éclaté de rire.
Mais il n'y a rien de pire qu'une femme blessée.
« Dans la vie, il était différent. Il disait que je voulais tout contrôler, que je ne lui laissais pas le temps d’agir. Je lui répondais qu’il était trop lent : si cela n’avait tenu qu’à lui, vous ne seriez pas arrivés à l’école à l’heure et nous aurions dîné à 11 heures du soir. Bref, nos rythmes étaient à l’opposé l’un de l’autre.
J’ai bien cru que les hommes ne me plaisaient pas, mais en fait les femmes ne m’intéressaient pas, si ce n’est en tant qu’amies. Peut-être que, enfant, on n’avait pas laissé ma féminité s’épanouir.
J’avais parfois l’impression qu’il était plus présent parmi nous qu’il ne l’avait jamais été. Ma mère était une veuve forte, moi une fille décidée, en couple avec un homme de trente ans mon aîné, et, entre elle et moi, il y avait ses cendres.
Ma génération a rétabli la séduction, les talons de douze centimètres, les minauderies, mais nous avons gardé la force qu’elles avaient conquise alliée à celle, ancestrale, de toute femme. Du moins, c’est ce que je pensais.
Il affirmait que 63 % des femmes conservent l’ADN de tous les hommes avec lesquels elles ont eu des relations sexuelles, on appelle ce phénomène le « microchimérisme masculin ». Nous avions toutes les deux l’ADN de Pietro en commun, alors que nous nous ressemblions si peu. J’ignorais encore que j’avais ouvert une boîte aussi dangereuse que celle de Pandore. Mais ne sommes-nous pas à l’origine de tous les maux et peut-être de toutes les véritables révolutions ?
Je ne suis pas féministe. Pour ma génération, ce mot est presque une insulte. Nous avons rétabli un lien avec les hommes que la génération de ma mère, qui était aussi celle de Maria, avait réduit à néant.
Je savais à présent que l’homme avec lequel je partageais ma vie en était la cause. Les deux voix de femme se fondaient en une. Je regrettais de lui avoir confié certains détails de mon histoire avec Pietro, nous parlions du même homme et je l’ignorais. Je le serrais dans mes bras le soir en faisant le vœu qu’il oublie tout ce qu’il avait vécu avec elle.