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Urban Comics a proposé au cours de l'été 2022 une nouvelle opération, le meilleur de Batman soit un ensemble de dix albums à 4,90€ pièce qui vous permettent de découvrir une sélection de récits emblématiques sur le Chevalier noir.

Parmi cette sélection figure le chef-d'oeuvre culte de Frank Miller qui met en scène un Bruce Wayne aigri, alcoolique et sur le déclin. C'est une vision assez brutale et sans concession de notre héros. Certes, on a pu dire que c'est assez grisant mais c'est incontournable dont la modernité ne cessent de séduire même trente ans après !

Nous avons un Bruce Wayne qui revient de sa retraite pour combattre le crime dans Gotham City. On retrouve le Joker mais également Double-Face avec une confrontation contre l'homme d'acier, fidèle pion du gouvernement.

J'ai aimé cette part de l'obscur chez Batman qui semble nécessaire à l'accomplissement de la justice. Certes, les défenseurs des droits dans une démocratie libérale crieront au scandale. Chaque être humain aussi malfaisant qu'il soit a droit à une justice équitable qui le présume innocent. Batman s'affranchit de ses règles. La police tue, Batman également.

Un mot sur le dessin pour indiquer qu'il est puissant et dur ainsi qu'efficace. Il ne laissera pas indifférent. Il y a également une audace de cases absolument remarquable. On voit que Miller a véritablement innové comme jamais.

Je conseille toutefois au lecteur qui découvre Batman de ne pas commencer forcément par ce titre qui porte pourtant le n°1. de toute façon, chaque tome est totalement indépendant. Ce titre est très abouti. Il faudrait le découvrir plus tard dans l'absolu.

C'est certainement le récit le plus emblématique qui a contribué à la construction de la mythologie de Batman. Il a révolutionné totalement le comics, c'est certain. Il y a eu un avant et un après Dark Knight. Un incontournable car Frank Miller offre une vision bluffante du Dark Knight et qui reste toujours d'actualité malgré les années qui passent.

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Le système de valeurs morales de l'Amérique s'est effondré, la légende de Batman perdure.
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Cela fait 10 ans que Bruce Wayne a raccroché la cape de Batman pour mener uniquement une vie civile. Il a même renoncé à son voeu d'abstinence pour goûter les plaisirs gustatifs de l'alcool. Mais cet été là, la convergence de plusieurs circonstances le fait revenir sur sa décision : il ne peut plus rester les bras ballants devant une société du "moi d'abord" dont les dirigeants élus guident la ville de Gotham et les États Unis sur la base de sondages de popularité. À 50 ans passés, Batman reprend du service et cette fois chaque intervention est définitive. C'est ce que vont apprendre à leurs dépends Harvey Dent, le Mutant Leader, le Joker et même Superman.

Lorsque ce comics parait en 1986, c'est une révolution. Aujourd'hui encore, il reste une des 10 meilleures histoires de Batman et un récit qui prend aux tripes de la première à la dernière page. Frank Miller ne se contente pas d'une projection dans l'avenir du personnage pour mettre un point final à son histoire avec Joker. Il fait le constat d'une ville meurtrière où chaque individu est une victime potentielle qui viendra grossir les statistiques de la criminalité (dans une ambiance paranoïaque qui rappelle les passages les plus désespérés des romans de Patricia Cornwell). Il utilise l'hégémonie de la société du spectacle pour tourner en ridicule l'utilisation des plus bas instincts de l'homme pour faire de l'audience. Dans ce contexte, la résurgence de Batman s'apparente à un retour à des valeurs traditionnelles à l'opposé des paillettes et du mercantilisme outrancier d'un capitalisme impitoyable.

Les illustrations sont également viscérales et très travaillées. de prime abord, le lecteur peut être rebuté par des dessins peu plaisants à l'oeil, voire laids dans certaines cases (l'apparence du Mutant Leader par exemple). Mais rapidement, il apparaît que Miller a mis au service de l'histoire toute l'expérience qu'il a acquise sur Daredevil ( Daredevil 2 ) et Ronin ( Ronin ). Ce tome comprend quelques pleines pages superbes (par exemple Batman tenant le corps d'un général qui vient de se suicider avec le drapeau américain comme linceul) et beaucoup de pages comprenant de 10 à 16 cases. Là encore la forme est indissociable du fond. Les pleines pages donnent à fond dans une iconographie de superhéros déconnectée de tout réalisme : Miller s'en sert pour mettre en image la légende, le coté plus grand que nature du Batman. Les pages divisées en une multitude de cases servent à donner un rythme rapide, une sensation d'instantanéité consubstantielle de la télé en insérant des fragments de dialogues de talk show.

L'utilisation des ces talk shows est magistrale. le lecteur assiste en direct à la récupération des actions de Batman par l'industrie de la télévision. Non seulement ce dispositif narratif permet au lecteur de mesurer l'impact du Batman dans la société américaine, mais aussi les différentes valeurs morales qui vont se cristalliser face à cette légende urbaine. Encore une fois, Frank Miller ne vise pas le réalisme ; il se conforme aux codes des récits de superhéros qui exigent une suspension consentie de l'incrédulité (suspension of disbelief) pour croire à ces gugusses costumés. le fan de superhéros retrouvera tous les points de passage obligés du genre : échange de coups de poings, démonstration de superpouvoirs, résistance hors du commun du héros (Miller y va vraiment fort sur cet aspect là), etc. Il retrouvera également tout l'univers de Batman dans des versions plus ou moins déformées : la Batcave, Alfred Pennyworth (avec un humour toujours aussi sarcastique), Robin (Carrie Kelly), James Gordon, Selina Kyle, Green Arrow, etc.

Attention, ce Batman n'est pas pour les enfants. À son âge, chaque coup doit compter et il ne fait pas dans la demi-mesure : il est violent, cruel, sadique, déterminé, obsédé même par sa soif de justice et de vengeance. Là encore, à l'aide de visuels savamment pensés, Frank Miller donne une nouvelle interprétation de la chauve-souris comme animal totémique sans tomber dans le ridicule.

L'encrage de Klaus Janson est parfaitement à l'unisson des dessins de Miller. le lecteur ne perçoit aucun hiatus entre l'illustration et son rendu encré. La fusion entre les 2 est parfaite. Et ces illustrations bénéficient de la mise en couleur de Lynn Varley qui elle aussi fait preuve d'une inventivité et d'une sensibilité adulte. Elle opte pour une palette moins agressive que les comics habituels tout en distillant quelques touches de couleurs vives qui n'en ressortent que plus.

J'ai déjà lu une bonne dizaine de fois cette histoire et je ne m'en lasse pas. À chaque fois la force du récit me prend aux tripes et m'emmène dans cette vision noire de la vie urbaine, dans cette force de la nature qu'est Bruce Wayne, dans cette critique d'une société dédiée à la poursuite du divertissement, dans ce grand défouloir ou le bon triomphe des méchants, dans cette cruauté qui imprègne chaque relation humaine (même si je ne suis pas forcément d'accord avec les prises de position de l'auteur). Frank Miller a donné une suite à cette histoire dans Batman: The Dark Knight Strikes Again .
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Puisque la collection "Le meilleur de Batman", proposant les 10 meilleurs albums, permet de découvrir, à petit prix, l'univers de la chauve-souris, je ne me suis pas privée de m'offrir celui-ci.

Bardaf, mauvaise pioche pour ma pomme. Déjà, les dessins ne m'ont pas emballés du tout, pire, je les ai détestés (certains sont laids), ainsi que les couleurs pastelles.

Mais bon, le scénario était le plus important, n'est-ce pas ? Oui, mais entre lui et moi, cela n'a pas matché non plus.

Dans cet album, on découvre un Bruce Wayne qui a vieilli, aigri, rouillé, alcoolo, se lamentant et n'ayant plus enfilé le costume depuis 10 ans. À ce niveau-là, le home pour petits vieux n'est plus très loin (on dit EPAHD chez vous ou "demi biscuit et crève la dalle" pour ceux qui y sont).

Ah ça, pour admirer le côté obscur de Batman, on est servi ! Dark Vador en ferait une crise de jalousie ! Notre justicier est à la fois juge, juré, procureur et bourreau des vilains méchants de Gotham, ce qui hérisse le poil de certains biens pensants.

D'accord, se faire justice soi-même n'est pas bien, c'est la porte ouverte aux erreurs, mais dans le cas de Batman, il corrige les méchants qui viennent de braquer une banque ou les mutants qui font monter les taux de criminalité de la ville.

Puisque les flics sont impuissants, moi, je ne suis pas contre un justicier qui fasse leur job (oui, je sais, ce n'est pas bien !). La mise en scène de talk-show où les gens débattent sur le justicier masqué donne une bonne impression de la pensée de l'Amérique au sujet des justiciers.

Pas si rouillé que ça, le Batman, tout compte fait, malgré une inactivité de 10 ans. Par contre, le scénario ne m'a pas emballé non plus et j'ai lu ce comics sans plaisir aucun. Et je vous jure qu'il y avait de la lecture, le scénariste n'a pas été avare de paroles.

Sans doute était-ce un récit trop emblématique pour que je le lise aussi vite, alors que j'ai commencé à découvrir, il y a peu, non seulement les comics, mais surtout Batman.

Tant pis pour moi, j'aurai essayé au moins, mais entre cet album de Batman et moi, la rencontre n'a jamais eu lieu et je vais m'empresser de le ranger dans ma biblio. Un jour, peut-être, plus tard, je saurai l'apprécier (ou pas).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voilà plus de 10 ans que Bruce Wayne n'a plus endossé son costume du Chevalier Noir, cinquantenaire vieillissant, il laisse dépérir sa ville de Gotham...
Le départ imminent à la retraite du commissaire Gordon et le retour aux affaires criminelles de ses ennemis emblématiques vont forcer Batman à revenir...
Écrit en 2006, cet opus est terriblement dans l'air du temps : l'influence des médias sur l'opinion publique, un conflit mondial qui s'annonce , bref
une ambiance apocalyptique
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Surprenant...

Je l'avoue je suis une profane. Je ne connais que très peu l'univers des comics, quant a Batman j'ai vu les films et cela s'arrête là. Donc quand j'ai trouvé cette collection des 10 meilleurs comics Batman a 15 euros, je me suis dit qu'il était temps de me lancer.

Le choc a été rude au début. Les graphismes m'ont déconcertés et le fait de commencer par un Batman vieux était étrange. Mais une fois passé le choc, et bien je me suis laissé porter par ce récit prenant et franchement bien fichue.

Seul bémol, pour tous les profanes comme moi il est parfois difficile de comprendre les références aux évènements passés.

Une très belle découverte que je recommande 👍
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On ne va pas se mentir. C'est une BD exceptionnelle dans le genre mais elle a eu un effet aussi positif que dévastateur sur les comics. Elle a relancé les comics et fut une source d'inspiration pour aussi bien les auteurs de comics que pour le cinéma (on ne va pas me faire croire que cela n'a pas inspiré Tim Burton et les films Marvel comme les X-Men ou Blade ).

Cette BD raconte un Batman qui a pris sa retraite et qui retrouve une nouvelle source d'inspiration dans un Gotham toujours chaotique. Il est devenu très violent (comme dans ses préquelles de Frank Miller). Son retour implique un retour de ses adversaires qui ont une sorte de relation parasitaire avec lui. On dirait qu'ils n'existent pas sans lui. Ils ne peuvent pas exister sans lui avec un Joker sort de sa léthargie. Visuellement c'est beau. L'histoire est bien.

Le côté positif fut qu'elle a renouvelé le genre de la BD avec Crisis et Man of Steel (de Byrne) en dehors de Claremont avec les X-Men bien plus que Watchmen de Moore et Gibbons. On oublie hélas year one qui en vaut autant la peine.

L'histoire du renouveau de Batman, du conflit entre Batman et les autorités...

Le côté négatif, c'est qu'il a dénaturé Batman.
Il n'est plus un détective, héros, justicier même un scientifique mais un super-stratège, guerrier, vengeur... Cet aspect se retrouvera dans beaucoup des films de Batman.
Cela a encouragé à lancer une vague d'anti-héros qui apparaîtront plus tard avec Image comics avec des histoires qui tiendront sur un emballage de chewing-gum au profit du graphisme et de la violence.
Puis après son grand succès Frank Miller s'est ancré dans ce moule avec les préquelles et les suites à cette BD. J'ai envie d'oublier DK2, The Dark Knight III: The Master Race (comme beaucoup), All Star Batman & Robin (là où on se dit que Batman devrait devenir résident permanent à Arkham) sans compter ses oeuvres aussi ultra-violents comme 300 ou Sin City (que je trouve surcôté). On a l'impression qu'il veut faire plus Dark que Dark Knight à chaque fois au point que cela en devient ridicule.
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Wow quelle claque ! J'avais peur d'être déçue et que le scénario ne soit pas à la hauteur de mes espérances, mais c'est Frank Miller aux commandes ! Il s'occupe du dessin et du scénario et autant vous dire que les deux sont grandioses.
Les dessins servent très justement le scénario. le trait peut paraître brouillon quand on a des gros plans sur les visages, mais il y a une maîtrise des mises en scène et des positions des corps des personnages qui fait vite oublier ça. D'autant plus que malgré des traits qui peuvent sembler mal assurés, on reconnaît tout de suite les personnages, et on ne les confond jamais avec d'autres, ce qui peut être le cas dans d'autres comics par exemple.
Je suis soufflée !
Le seul défaut de cette édition pas chère, c'est que les pages sont rognées à plusieurs endroits, avec des bulles de dialogues coupées en deux. J'imagine qu'ils étaient obligés pour le faire tenir dans ce format. J'imagine que le format originel est bien plus grand ! En tous cas la petitesse des cases et leur nombre donne cette impression de A3.
Un grand moment de la bande dessinée américaine !
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Pour beaucoup, Batman Année Un et Batman the Dark Knight Returns sont l'alpha et l'oméga de Frank Miller sur le Chevalier Noir.

Pour ma part, si j'adore Année Un, qui fait partie de mes récits préférés sur la chauve-souris, The Dark Knight Returns n'a pas aussi bien marché, je l'ai même trouvé plutôt moyen.

Premièrement le dessin, si pour Année Un, Frank Miller est accompagné de l'excellent David Mazzuchelli, sur The Dark Knight Returns, Miller s'occupe lui-même du dessin, et même si Klaus Janson fait de son mieux à l'encrage pour gommer les erreurs de Miller, il ne peut pas faire de magie non plus.

Ensuite, pour le scénario, si je l'ai tout de même apprécié, j'avoue que j'attendais mieux, les lecteurs ont tellement tendance à en parler comme d'un chef d'oeuvre, je suis resté sur ma faim, trouvant le récit lourd et avec certaines longueurs qui auraient pu être évitées sans rien faire perdre au récit.

En somme, une lecture correcte mais pour laquelle j'attendais vraiment plus.
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Probablement le meilleur Batman, parmi tous les comics. Je suis loin de les avoir tous lus, c'est évident, mais je pense avoir une belle marge en avançant cela.

En réalité, c'est tout l'univers de Batman, tout l'esprit de Batman, tout l'intérêt de Batman qui sont parfaitement résumés dans ce seul ouvrage.

S'il ne fallait lire qu'un Batman dans une vie, ce serait clairement celui-ci, tant il représente bien ce qu'est Batman.
Même si ça se passe bien après sa retraite…
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