La mort d'Ulrike Meinhof

AVANT PROPOS :

Le 9 mai 1976 , à l'annonce de la mort d'Ulrike Meinhof , la version du suicide , diffusée par les autorités et la presse , fait immédiatement naître des doutes .

Les avocats et la sœur D'Ulrike font savoir qu'en vertu de leur connaissance de la personne et de l'identité politique d'Ulrike Meinhof un suicide , à leurs yeux , était exclu .

A la conférence de presse des avocats du 9 mai 1976 à Stuttgart , maître Oberwinder déclare : " J'ai moi-même discuté mercredi dernier avec ma cliente ...... à propos des requêtes . Il n'y a pas eu le moindre signe de désintérêt de sa part , mais une discussion animée au cours de laquelle madame Meinhof a expliqué le point de vue du groupe " . Plus loin : " Si le procureur Kaul , comme il est dit ici , parle d'un certain froid entre Ulrike Meinhof et Andreas Baader , c'est une affirmation monstrueuse qui ne correspond pas aux faits " .

Maître Schily , à son tour , s'indigne que ni Klaus Croissant , exécuteur testamentaire d'Ulrike Meinhof , ni les prisonniers n'aient eu le droit de voir le corps .

Au terme de son travail , la commission internationale d'enquête sur la mort d'Ulrike Meinhof a pris connaissance du rapport ci-après établi .... Sans prendre en compte chaque formulation , elle souligne toutefois qu'il s'agit d'un travail sérieux réalisé grâce à la collaboration d'experts qualifiés ......
-- Ulrike Meinhof a été soumise à plusieurs reprises et pendant de longues périodes à des conditions de détention qu'on est obligé de qualifier de torture ( Isolation sociale et privation sensorielle )
-- La thèse de l'état selon laquelle Ulrike Meinhof se serait suicidée par pendaison n'est pas prouvée et que les résultats de la commission d'enquête tendent à montrer qu'elle n'a pu se pendre elle-même .
-- les résultats de l'enquête suggèrent qu'elle était morte quand on l'a pendue et qu'il y a des indices troublants de 'intervention d'un tiers en relation avec cette mort .

Paris le 15 décembre 1978