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Critique de belette2911


C'est lors d'une de mes descentes en bouquineries (endroits de perdition pour quelqu'un tel que moi) que je suis tombée sur ce recueil "Sherlock Holmes" de Conan Doyle.

Le prenant en main avec tendresse, mon oeil amoureux se posa sur la couverture afin de lire - juste pour le plaisir - son contenu.

Premier sursaut en voyant que "Les exploits de Sherlock Holmes" écrits par Adrian Conan Doyle (le fils du père) et J. Dickson Carr étaient compilés sous le nom du père !

Grosse erreur ! Ils n'ont rien à faire là, même s'ils sont très bons. le recueil est au nom du père, pas du fils ! Et encore moins du saint-esprit.

Aucune indication lorsque nous abordons la lecture des "Exploits" pour nous signaler que c'est l'oeuvre du fiston et pas du paternel... Seuls les connaisseurs rectifieront, les autres l'incluront dans l'oeuvre canonique, faisant une énorme erreur.

Les éditions Laffont ne sont pas réputées pour son sérieux en matière de traduction et de compilation... Ceci explique sans doute cela (les éditions "Le Masque" firent pire dans leurs recueils sur Sherlock Holmes).

Pourquoi l'avoir acheté, alors, puisque je possède toute l'oeuvre holmésienne de Conan Doyle, père (et fils), et que celle-ci n'est pas tout à fait correcte ? le plaisir du doublon ?

Non, tout simplement pour les bonus ! Il y a deux pièces de théâtre inclues dans le recueil :

La première est "Le diamant de la couronne" et ressemble fortement à l'aventure canonique "La pierre de mazarin".

La seconde est celle qui a mit le feu à mon esprit.

Intitulée "Sherlock Holmes", pièce en cinq actes et six tableaux, signée par Arthur Conan Doyle et aussi par l'acteur qui joua le rôle du détective au théâtre : William Gilette (un Holmes au poil, si je puis me permettre ce jeu de mot foireux).

- Yeeeessss !! m'écriai-je dans la bouquinerie.

Serait-ce CETTE pièce de théâtre dans laquelle Gilette, acteur américain et auteur dramatique, prit une part prépondérante et fit une demande un peu spéciale à Conan Doyle ?

"Mais qu'est-ce qu'elle avait donc de spécial, cette pièce dont je vous parle?" vous demandez-vous.

Qu'est-ce qui a bien pu me faire frémir dans un bouquinerie alors que je crevais de chaud sous ma veste ? Qu'est-ce que j'espérais comme pièce de théâtre ? Quels souvenirs sont revenus à la surface ?

Je vous l'explique...

Ce qui m'a fait frémir et m'a donné des étoiles dans les yeux, c'est que je me suis souvenue de la pièce de théâtre dans laquelle Gilette, ayant envisagé de "marier" Holmes, écrivit donc à Conan Doyle pour savoir s'il pouvait le faire.

Conan Doyle, en plein rejet de son personnage, lui télégraphia : "Vous pouvez le marier, l'assassiner ou en faire ce que vous voudrez".

William Gilette renonça à marier Holmes... Dommage !

Voilà donc la cause de mon émoi devant cette possible concordance entre la pièce dans le recueil et celle jouée par Gilette (le rôle du groom Billy était tenu par un gamin de 14 ans : Charlie Chaplin ! Oui, LE Chaplin).

Mon âme "fleur bleue" n'a pu résister à cet achat et puis, une collection, c'est une collection !

Alors, est-ce bien elle ? Sont-elles les mêmes ? Je ne le sais pas avec certitude. Celle du recueil a 5 actes, l'autre en possédait 4... C'est la seule différence !

Dans cette pièce que je viens de lire, Holmes tombe tout de même amoureux d'une femme (je précise pour les yaoistes qui me liraient et espéreraient un mâle).

Rien que pour lire cela, le jeu en valait la chandelle.

Hormis le coup de foudre de Holmes, la pièce reprend une grande partie du canon holmésien.

Le pitch ? Nous avons une jeune femme qui est tombée amoureuse d'un homme issu d'une famille princière et qui, pas de chance, s'est vue laissé choir comme une vieille chaussette par son amoureux sous prétexte qu'elle n'était pas issue de la noblesse.

Non, ce n'est pas une célèbre cantatrice prénommée Irène Adler (voir "Un scandale en Bohème" - SCAN en abrégé).

La grande différence avec SCAN, c'est que l'amoureuse éconduite avait un polichinelle princier dans le tiroir et qu'il est mort avec sa pauvre mère.

C'est donc sa soeur, Alice, qui a récupéré les lettres d'amour compromettantes que le prince avait envoyées, les photos et tout le tralala.

A qui fait-on appel dans ce genre de situation pour récupérer un paquet de lettres sirupeusement compromettantes ? A Sherlock Holmes !

Pour découvrir la cachette des lettres, la méthode "allumer le feu" marche toujours autant.

Par contre, la jeune fille semble sous séquestre chez deux personnes peu recommandable... Si elle veut la vengeance, eux veulent le pognon du chantage princier !

Holmes va devoir jouer serré et bien négocier l'affaire afin d'honorer son contrat avec ses employeurs...

Mais, mais... Que lis-je ? Monsieur Holmes qui avoue à son fidèle Watson qu'il n'a pas été insensible au charme de la demoiselle.

Là, c'est du coup de foudre, vu le peu de temps qu'il l'a vue. Un peu rapide mais la pièce ne fait que 5 actes et pas 5 volumes !

Je sais, un peu trop rapide, mais je m'en voudrais de bouder mon plaisir, j'ai tellement rêvé de lire une chose pareille dans un livre !! Alors zut, je déguste.

Dans cette pièce et en vrac, nous avons aussi Moriarty dans le rôle du Grand Méchant, des méchants secondaires, le rituel de la seringue de cocaïne ("Le signe des quatre"), une allusion à l'affaire de Lauriston Gardens ("Une étude en rouge"), les déductions sur la montre de Watson ("Le signe des quatre"), des déductions tout court, des pièges, de l'amour avec un grand A et un Holmes qui demandera sûrement à son Alice de l'emmener au Pays des Merveilles...

Ah, oups, désolé, mais de "ces choses là", on ne nous le dira pas, même si on sait avec assurance qu'ils se marieront sans aucun doute, ses penchants étant partagés par la demoiselle...

Bref, un bon moment de lecture et l'impression de m'être transformée, le temps de la lecture, en midinette de 14 ans.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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