Cela me fait de la peine, mais pas mal d’anciens titres de la collection « Terre de Légendes » des éditions Delcourt, qui ont fait les beaux jours de la BD Fantasy entre les années 1990 et les années 2000, ont pris un coup de vieux. Et dans le cas de ce cycle du "Serment de l’ambre", je me demande carrément comment on a pu partir d’aussi haut pour tomber ensuite dans la médiocrité… Ce qui est aurait pu (dû ?) être une top série piochant dans les classiques de l’âge du jeux de rôle français ne fait que décliner au fil des tomes pour terminer en eau de boudin ! En cours de route la série change d’ambiance, de ton et de sens en passant de l’action movie au conte philosophique, et les personnages changent sans raison d’apparence et de caractère quand ils n’entrent / sortent pas du récit n’importe comment (Et je en parle même pas des incohérences scénaristiques !).
Pouvait-il en être autrement avec tous ces changements de scénaristes, de dessinateurs et de coloriste ? Même les guest star dessinant les flashbacks consacrés au temps des légendes changent de tome en tome…
Ayant sauvé la vie du marchant Ayoun, le mercenaire Moudjéria se voit récompenser par un droit d’entrée à l’Amojar, le lupanar le plus luxueux mais aussi le plus coûteux du monde, aussi bien caché que protégé… Ils prennent tous les deux du bon temps avec les courtisanes Flee, Pampa et les jumelles Emba et Senga quand les lieux sont pris d’assaut par les mystérieux mais redoutables Sorciers de Tichit, anciens chasseurs de baleines ayant obtenu immortalité, fortune et gloire auprès d’une antiquité divinité marine (Iturba, Erat, Dranoc, Cibed, Elbanim, Toban, Epolas et Penon)… Une poignée de rescapé parvient à leur échapper et se fait la malle : c’est parti pour une cavale pour les un, et une traque pour les autres !
Ah, on sent bien la Fantasy à la Jack Vance, pleines de couleurs et de roublardise, faisant la part belle aux personnages canailles. J’ai même eu l’impression que l’ombre du classique "La Quête de l’oiseau du temps" planait sur les personnages avec un Moudjéria en mode Bragon, des émules de Pelisse et un simili Fourreux… ^^
Mais sent aussi l’héritage de l’immense et regretté Frank Frazetta qui a tant offert aux de l’imaginaire, comme celui des comics anglais punk 2000AD (mentions spéciales à Irturba et son look à la Darkwolf et à Erat et son look à la Judge Death ! Sinon notez bien les oreilles d’elfes de Penon : elles disparaîtront comme par magie dès le tome 2 ! ^^)
Les graphismes de Mathieu Lauffray pourtant ici en tout début de carrière sont très bons (ah, que n’a-t-il officié sur tous les tomes du cycle). Pour un tome d’introduction, on entre tout de suite dans l’action qui se veut volontiers cinématographique. Tout cela est plein de promesses, qui ne seront malheureusement pas tenues…
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La réputation de l’Amojar n’est plus à faire car il n’est au monde de bordel plus grandiose… Les paysans les plus pauvres, les marins mais aussi les plus grands princes rêvent de ses filles…
[Emba] Je vends mes services au plus offrant dans jamais me poser la moindre question… Je n’ai jamais connu ni l’amour, ni l’amitié… Je n’ai jamais eu de foyer, toujours je dors où la nuit me surprend…