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sur 111 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Samuel et Sandrine se sont rencontrés au cours de leurs études. Ils ont des projets, elle d'ouvrir une école, lui, d'écrire un roman. Ils se sont mariés peu de temps après et ont eu une fille, Alexandria, aujourd'hui adulte. Ils se sont installés à Coburn, en Géorgie. Elle est professeur d'histoire, lui, de littérature américaine et anglaise. Aucun projet ne prend forme, le couple en pâtit. Vient le temps de la rancoeur, de la déception. Lorsque Samuel découvre le corps de sa femme sans vie, il ne semble guère affecté. Pour lui, cela ne fait aucun doute: elle s'est suicidée. Mais son comportement étrange, parfois cynique, interpelle les autorités locales qui pensent aussitôt à un meurtre, et ce, malgré l'absence véritable de preuves. Il est alors inculpé et jugé...

Le roman commence au premier jour du procès. Tel un spectateur, nous écoutons les témoins se succéder durant les 10 jours que durera le procès. Se dévoilent ainsi sous nos yeux les personnalités de Samuel et Sandrine, leurs sentiments et émotions, ainsi que ce qui se cachait dans leur couple. Personnages au fort caractère, sûrs d'eux, très cultivés, ils suscitaient aussi bien la jalousie que le mépris. Mais qu'a-t-il pu bien se passer entre eux pour que Sam en vienne à tuer sa femme, comme le pensent la plupart des habitants de Coburn? L'a-t-il vraiment tuée ou s'est-elle suicidée? Thomas H. Cook nous fait douter tout au long du roman et finit par une pirouette fine et inattendue. Il donne la parole à Samuel qui nous livre certains moments de sa vie avec Sandrine, se réfugiant ainsi dans son passé. Malheureusement, il devra faire face aux chefs d'accusation qui s'accumulent. Intelligent, rondement mené et servi par une écriture riche, ce roman captivant ne délivre ses ficelles qu'à la toute fin.
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Thomas H. Cook. Pour moi, cet auteur conservera une part de mystère. Je viens de boucler mon septième roman de celui-ci avec cette  «  dernière lettre de Sandrine Madison » qui m'a laissé abasourdi ; je n'en suis pas remis. Quel talent.
Mais voilà, pourquoi une part de mystère, car c'est mon septième, et c'est soit tout bon, ou tout….moins bon, voire illisible. Mais bon, à ce jour, j'en suis à 4 à 3 pour les tout bons.

Sandrine est retrouvée morte, à demi-nue sur son lit, après avoir ingurgité un mélange dont on ne s'en remet pas. Sam, son mari, est accusé de meurtre.
C'est pratiquement un huis clos qui va suivre avec le procès qui parfois peut être assimilé à celui de Kafka, car Sam ne sait pas pourquoi il est là, accusé. Enfin, il ne le sait pas, enfin si, il le sait, c'est nous qui n'en savons rien.
Au fil des pages, et des passages de témoins, la vérité se révèle, ou pas….
Jusqu'au dernier moment, Thomas H. Cook nous mène là où il a envie, c'est-à-dire, jamais sur la bonne voie, ou peut-être si…
Du grand Cook, qu'on ne peut pas lâcher.

Mais pourquoi ça n'est jamais comme cela avec cet auteur que j'apprécie énormément.
Il m'en reste encore beaucoup à lire, et certainement encore des déceptions, mais aussi des chefs-d'oeuvre….
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La petite ville universitaire de Coburn est en émoi: Samuel Madison, professeur à l'université locale et intellectuel reconnu, est accusé du meurtre de sa femme Sandrine, également professeur universitaire, retrouvée morte dans sa chambre. Après enquête, s'ouvre son procès: toutes les hypothèses sont envisageables et envisagées: suicide, accident, meurtre?
Apparemment indifférent à son sort, Sam profite des longues heures de débats pour se replonger dans son passé, revivre des épisodes de sa vie conjugale, se pose des questions et se rend compte que le couple que Sandrine et lui formaient était tout sauf harmonieux et heureux. Dans le huis clos de son esprit, peu à peu émerge  cette terrible question: qui, des deux conjoints, a manipulé l'autre? Sam a-t-il poussé sa femme au suicide ou est-ce elle qui a lentement et patiemment tissé les fils du noeud coulant qui menaçait de se fermer à jamais sur son cou?

e dernier message de Sandrine Madison, Sandrine's Case en version originale, traduit par Philippe Loubat-Delranc, a été publié par les éditions du Seuil en 2014, dans la collection "Seuil policiers". Ecrit à la première personne, il raconte le procès de Sam, le narrateur, accusé d'avoir assassiné sa femme. Postulat de départ on ne peut plus simple et clair. Sauf que...

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Sandrine Madison, professeur d'histoire à l'Université de Coburn, est retrouvée morte dans son lit par son mari Samuel, professeur de littérature. La mort est présentée comme un suicide par le mari et comme un meurtre par la police. La défunte aurait avalé de l'alcool, du Démérol et des antihistaminiques.
Le premier suspect dans des cas comme celui-ci est bien évidemment le mari surtout après la terrible nouvelle que lui apprendra Sandrine quelques semaines avant : sa fin proche et terrible due à la maladie de Charcot tout juste diagnostiquée.
Le plus troublant est la scène qui s'offre aux yeux des services de police : une jeune femme de 46 ans, belle, à moitié nue, une bougie allumée près d'elle, des flacons vides, un guide touristique, une rose et un énigmatique message mentionnant Cléopâtre.

Soupçonné d'avoir empoisonné sa femme, Sam verra son procès pour meurtre s'ouvrir dans cette petite ville dont il se sent déjà exclu. Les témoins et autres preuves à charge seront présentés, allant du témoignage d'un médecin auprès duquel Sam allait se procurer les ordonnances de Démérol, celui du pharmacien, de collègue de l'université, voisin, confident, maitresse … Toute la vie de ce jeune couple sera étalée devant des jurés, des journalistes, devant Coburn, toute l'arrogance de Sam, son total détachement sera comparé aux qualités humaines de sa femme Sandrine.
Un coupable parfait qui encoure la peine de mort.
Dix jours pour comprendre ce qui a pu se passer, ce qui aurait dû se passer entre deux personnes qui s'aiment.

Thriller sur la manipulation, le doute et surtout l'indifférence, ne voir dans l'autre personne que ce qu'elle aurait dû être, ce qu'on souhaitait qu'elle soit jusqu'à ne plus la voir, ne plus la comprendre et devenir insensible à sa douleur et ses sentiments.
Voilà l'homme insensible et infidèle devenir coupable, non pas de meurtre mais d'indifférence, coupable de ne pas avoir su éviter le pire.
Quel est donc ce dernier message de Sandrine Madison ? Ce dernier geste d'une femme aimante pour son mari, une preuve d'amour.

Roman passionnant où l'atmosphère toute particulière nous fait naviguer entre un thriller et un roman d'amour, entre haine et passion. La psychologie humaine dans toute sa splendeur.

Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Nous suivons les dix jours du procès de Samuel Madison, professeur à la modeste université de Coburn dans le sud des USA. Il est accusé d'avoir assassiné sa femme Sandrine également professeure dans la même institution. Sam clame son innocence et affirme qu'il s'agit d'un suicide. le procureur Singleton pense avoir affaire à une diabolique mise en scène et a demandé la peine de mort, Morty, l'avocat juif et obèse de Sam essaie de le rassurer en affirmant que le dossier ne repose sur rien.

Alexandria, fille de Sam et Sandrine est revenue d'Atlanta pour soutenir son père. Elle est prise dans le tourbillon et ne sait que croire, par moment elle croit son père coupable et par moment non.

Nous suivons chaque journée en détail et les différents chapitres sont consacrés aux témoignages des différentes personnes appelées à la barre, ainsi qu'aux pauses de midi et aux soirées de Sam et Alexandria. Nous sommes le plus souvent dans la tête de Sam, mais parfois un narrateur intervient aussi à la troisième personne. Sam n'a pas la cote dans sa ville il passe pour un intellectuel hautain et distant, l'inspecteur Alabrandi, chargé de l'enquête l a rapidement pris en grippe. Sam a marqué son mépris devant les débuts de l'enquête et l'inspecteur s'est obstiné.

Durant son procès, Sam est absent, occupé à analyser son mariage et la manière dont il a dérivé. Lorsqu'ils étaient jeunes, Sam et Sandrine étaient heureux, ils ont fait un voyage marquant autour de la Méditerranée, ils avaient de grands rêves et de grandes ambitions, comment ont-il pu en arriver là ?

Le livre est truffé de références littéraires et je n'ai pu m'empêcher de penser à L'étranger de Camus. Sam semble être le jumeau de Meursault, des détails anodins et sans importance en soi s'enchaînent pour l'entraîner dans une ronde mortelle. D'ailleurs, vers la moitié du livre, Cook se réfère explicitement à l'oeuvre de Camus.

On suit la descente aux enfer de Sam qui se demande s'il n'est pas finalement victime de l'implacable vengeance de sa femme qu'il a trompée de façon assez idiote.

Mais comme toujours dans les livre de Cook, les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent être et la fin nous réserve un retournement de situation. C'est un magnifique roman noir qui mérite un grand coup de coeur, comme tous ceux de cet auteur. le dernier message de Sandrine à son mari veut le remettre sur les bons rails, mais est-ce encore possible ?


Lien : https://www.patpolar.ch
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Samuel Madison est professeur d'histoire dans une petite université américaine. Sa femme, enseignante également, est retrouvée morte à son domicile, avec dans le corps du Démérol, un médicament contre la douleur, et de la vodka. Atteinte de la maladie de Charcot, Samuel pense qu'elle s'est suicidée pour échapper à la maladie. Mais ce n'est pas la thèse du procureur et de la police, venue constater le décès. Ils pensent en effet que Samuel a tué sa femme. Il est donc inculpé de meurtre, condamné à se défendre devant un jury.

le roman s'ouvre sur le procès, qui va durer dix jours et pendant lequel vont se succéder à la barre les témoignages de nombreuses personnes, proches à divers titres du drame. Nous ne quittons quasiment jamais cette salle d'audience, et l'intrigue avance au fil des déclarations des témoins et des pensées du héros. Seront ainsi révélés les petits secrets de vingt années de mariage, de leur rencontre à la routine et aux dernières années. Et l'affaire intéresse d'autant plus que c'est un couple très en vu de l'université de cette petite ville américaine.

Voici un superbe polar psychologique, doublé d'un portrait au scalpel de la vie conjugale. Ce roman peut faire penser à "Les Apparences" de Flynn, même si le dénouement est tout autre. Il m'a fait passer un excellent moment et je vous le recommande chaudement. Cet auteur de polar m'avait déjà bluffée avec "Au lieu-dit Noir-Étang" et je vais continuer à lire d'autres romans de lui, tant je trouve qu'il mène ses récits avec finesse et brio.
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À travers son procès décrit jour après jour, voici l'histoire d'un homme accusé du meurtre de sa femme.
Si tout l'accable et si la vindicte populaire est déjà en marche, tout n'est pas si simple, blanc ou noir.
Car au sein de ce couple, et de chaque part, tout est complexité, souffrance et manipulation. Mais aussi, ici où là, tendresse et amour.
Du début à la fin, une question essentielle. Et nous, comment aurions-nous jugé cet homme?
Coupable? Ou non coupable?
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Belle écriture et surtout un sens de la narration génial!
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Sam et Sandrine se sont rencontrés durant leurs études, au moment où le champ des possibles déploie son horizon illimité devant la jeunesse avide de se réaliser. Elle rêve d'ouvrir une école, il est sûr d'écrire un grand roman. Jeunes mariés, ils se rendent en voyage de noces en Europe, en Italie, en France où ils passent une journée à Albi, qui se révélera essentielle dans la compréhension de l'intrigue.


Que s'est-il passé après ce démarrage tonitruant, amoureux et enthousiaste de leur vie commune ? Ils échouent à Coburn (Géorgie), petite ville à la mentalité étriquée, infectée par le poids des conventions, endormie, pour devenir professeur de littérature américaine et anglaise en ce qui concerne Sam et professeur d'histoire en ce qui concerne Sandrine. La communauté les considère comme des privilégiés : “A leurs yeux, j'étais un homme ayant une très bonne situation, à peine pouvait-on parler de travail entre les vacances d'été, les congés sabbatiques rémunérés et toutes les fêtes religieuses que connaît l'humanité. J'étais professeur titulaire, ce qui pour la population de Coburn était le ticket gagnant pour une retraite dorée. Je ne pouvais même pas être licencié” (p.37). “N'était-ce pas justement des enseignants beaux parleurs comme moi qui farcissaient le crâne de leurs enfants d'athéisme, de socialisme ou pire, insufflaient dans leurs jeunes esprits jusqu'alors sans souillure, des rêves fumeux tels que changer le monde ou écrire un grand roman, sans pour autant leur transmettre une seule compétence qui leur permettrait plus tard de trouver un emploi, leur évitant ainsi de retourner vivre chez leurs parents pour rester assis, l'air maussade, devant la télévision, bouillant d'espoirs irréalisables ?” (p.31)


Il faut dire que Sam et Sandrine font ce qu'il faut pour se rendre odieux : pédants, condescendants, méprisants. Ils vivent en vase clos, uniquement nourris de textes anciens dont ils s'adressent des citations comme autant d'énigmes à résoudre, comme autant de preuves de leurs cerveaux sur-dimensionnés, supérieurs. La conversation la plus banale chez eux tourne autour des Athéniens ou des Spartiates. Ils passent leur temps à lire dans ce qu'ils ont pompeusement baptisé “le scriptorium”, et lorsque Alexandria (surtout pas Ali, trop vulgaire), envisage de devenir fleuriste, Sam se garde bien de l'encourager, considérant ce métier dans lequel se serait épanouie sa fille unique comme méprisable.


Mais les aléas de la vie se chargent quelquefois de rattraper ceux qui se prennent pour de purs esprits. Peu de temps après que Sandrine se découvre, via un diagnostic médical, atteinte de la maladie de Charcot, elle est retrouvée morte dans son lit, victime d'un cocktail létal de Demerol et de Vodka, ayant laissé auprès d'elle un mot abscons évoquant Cléopâtre. Pour Sandrine, “Cléopâtre symbolise peut-être avant tout une vie qui s'est perdue dans le temps, les travaux de ses chroniqueurs ayant été détruits par le feu ou par l'eau, elle-même n'ayant pas écrit ses mémoires, une femme dont il ne reste presque rien sinon un portrait – seulement un portrait imaginaire – frappé sur des pièces anciennes.” (p. 219).


Suicide ? Oui mais... Non mais... Sam est suspecté de son meurtre ou suicide assisté, et voilà que commence le roman, construit comme une machine de guerre qui va dynamiter le lecteur, victime de son intensité. 10 jours de procès qui composent les dix parties du récit. Que ceux qui n'apprécient guère les romans de procédure judiciaire américaine, dont le sens échappe à bon nombre d'européens, ne s'inquiètent pas. Car ces 10 jours ne sont qu'un prétexte pour permettre à Sam, au fil des témoignages, de mentalement s'échapper, de sortir de son corps, pour se remémorer son histoire d'amour avec Sandrine. Il remonte aux origines. Lui, insensible, distant, pratiquement sans affect, plonge dans son passé pour tenter de comprendre comment et pourquoi il est dans le box des accusés.


Il est inutile de dire un mot sur le style, l'originalité, la puissance et l'intelligence des intrigues de Thomas H. Cook qui révèle en outre dans “Le dernier message de Sandrine Madison”, une culture littéraire impressionnante, puisque je veux croire que tout le monde est déjà au courant de ses qualités. Après avoir lu cette magnifique histoire, vous vous demanderez peut-être, comme moi : “Mais qu'ai-je fait de ma vie ?”. “Est-elle bien en conformité avec ce que j'ai rêvé ?”
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