AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 90 notes
5
11 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel titre magnifique, n'est-il pas ? Ce livre traite de la guerre du Vietnam, avec tout ce que ça implique. On suit un jeune soldat, fervent catholique qui s'engage pour "chasser les communistes" et qui, au final, ne sait plus en quoi croire ni à quel saint se vouer.
J'ai beaucoup aimé ce roman. le personnage principal est très intéressant car il a un grand recul vis à vis de la guerre, de lui-même mais on sent bien que tout ceci n'est qu'une carapace qui l'empêche de s'effondrer. Il va voir des gens mourir de façon atroce, des soldats, des femmes, des enfants... Tétanisé durant les combats il est tout juste capable de tirer à l'aveuglette, comme en dehors de lui-même. Chaque épisode décrit est très intense. Evidemment, il y a des scènes insoutenables, la réalité de la guerre est très bien retranscrite. Il y a également le récit des permissions du héros durant lesquelles il découvre la vie locale, rencontre un homme mystérieux nommé Santi au cours d'une soirée de beuverie.Le soldat est véritablement perdu avec dans les mains des idéaux dont il ne sait que faire et que personne ne semble partager : valeurs chrétiennes... J'ai trouvé remarquable la façon dont sont écrites les scènes de bataille, on est véritablement en apnée, immédiatement transporté au Vietnam. En particulier la scène de bataille finale, véritable apothéose de violence, de mort, une boucherie sans nom... Ces dernières pages n'ont laissée haletante, pantoise.
C'est vraiment un excellent roman, plutôt court. Au début j'ai eu du mal à accrocher avec le personnage, tellement déconnecté de lui-même et à côté de ses pompes, son caractère résigné, "coincé" dans son éducation chrétienne. Mais finalement je trouve justement remarquable ce personnage dont on ne sait presque rien, qui semble exister uniquement par la guerre. Il a des théories particulièrement, notamment sur les "vrais" et les "faux" soldats. Parfois, il lâche des réflexions qui ne paient pas de mine mais qui en fait, résument tout. Son cynisme, son ironie, son humour sous ses airs d'ingénu sont excellents. Ses interrogations, ses doutes par rapport à cette guerre sont bouleversants. On ne sait pas quoi penser de lui : est-il si naïf qu'il en a l'air ? Ou au contraire, est-il le plus intelligent de tous ? Il y a également tous les autres personnages : le "soldat pacifiste" Karl, les brutes de soldat, l'ingénieux officier Roberts...
Par ailleurs, j'ai trouvé la "révélation finale" par rapport à Santi un peu de trop, trop artificielle. Ce n'est que mon avis.
Pour conclure un excellent roman sur le Vietnam, très facile à lire et qui retourne véritablement.
Il est très accessible pour tous, pas besoin de connaître en profondeur le conflit.
Commenter  J’apprécie          192
Un très intense petit livre. Court, concis et efficace. Écrit de manière clinique et naïve, l'auteur explique très bien l'endoctrinement et le déracinement de ces jeunes américains envoyés au Vietnam pour approvisionner les abattoirs de l'Oncle Sam.
Ils y vivront des moments horribles et absurdes où l'horreur et la barbarie iront jusqu'à changer l'âme des plus purs d'entre-eux.
Et ça c'est pour ceux qui en reviendront ; pour les autres les affres du néant. 3,5/5
Commenter  J’apprécie          190
Le vin de la colère divine est mon premier roman de Kenneth Cook et c'est une très bonne surprise, satire de l'absurdité de la guerre du Viêt-nam, le récit pourrait s'appliquer à toutes les guerres en général.

Nous suivons les pensées d'un jeune homme pacifique qui s'est engagé pour son pays et qui une fois dans l'action et la peur se rend compte que la guerre c'est absurde qu'il n'est pas fait pour cela, il va cheminé sa réflexion tout du long du récit.

Beaucoup d'humour (sans aucun manque de respect vis-à-vis de la gravité de la situation), ce sont plus la réflexion mentale et l'absurdité des situations qui rende cet humour grinçant.
Le roman est vous vous en doutez très violent, a l'image des guerres et parfois il faut s'accrocher pour ne pas avoir de haut de coeur.

L'auteur australien avait une plume forte et acerbe et j'ai trouver que ce livre était une très bonne réflexion sur la nature humaine et sur l'imbécilité des hommes, vraiment à lire.
Commenter  J’apprécie          172
Ce n'est pas le chef-d'oeuvre, le livre culte sur la guerre du Vietnam, ni même une référence générationnelle comme l'excellent - Les choses qu'ils emportaient - de Tim O'Brien, mais ça n'en est pas moins un très bon bouquin où l'horreur et l'absurdité de cette guerre, en particulier, ne peuvent qu'interpeller le lecteur, y compris celui pour lequel ce conflit serait ignoré ou méconnu.
Dans les années 60 aux USA, un jeune homme de 19 ans, catholique pratiquant, et fils d'un catholique pratiquant, père "trop exemplaire", héros de guerre, se porte volontaire et s'engage pour aller combattre le "communisme"... qui, le croit-il, menace les valeurs chrétiennes.
Tout ça, c'est le dogme, des phrases abstraites répétées à longueur de messes et de prêches mais qui imprègnent un cerveau et conditionnent une vision du monde, du "bien et du mal"... de la même façon qu'à l'autre bout du monde la propagande communiste conditionne celle des Vietnamiens qui combattent un mal au nom abhorré de "capitalisme".
La confrontation de ces visions, de ces deux mondes va faire découvrir au jeune soldat une réalité où l'horreur et la perte de sens vont peu à peu entamer les certitudes du jeune soldat, le faire douter jusqu'à illégitimer les raisons de son engagement et de son combat... rendre sa présence intruse...
Un livre bien écrit. Réaliste. Convaincant.
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre est très étrange. Kenneth Cook nous raconte la guerre, avec un détachement et un humour qui font passer le plus horrible des évenements.

Attention, il ne rit pas de ce qu'il raconte, on sent que la guerre est quelque chose qu'il déteste ; je l'ai d'ailleurs imaginé moins proche du narrateur que du personnage de Karl, qui théorise la guerre d'un ton détaché.

Mais la façon dont il relate les événements, avec cet humour et cette pointe de cynisme déjà présents dans Cinq matins de trop, m'ont rendu la lecture du livre à vrai dire assez agréable, malgré le sujet, tout en faisant passer très clairement son message pacifiste.
Commenter  J’apprécie          40
Un récit cruel de plus sur la guerre du Vietnam qui s'avère relativement percutant sur la faiblesse de la motivation de certains combattants volontaires. Partis la tête pleine d'idées préconçues mais redescendant très rapidement sur terre face aux horreurs de la guerre, du bourbier vietnamien. Pour atteindre la déchéance via l'alcool ou la drogue et la fuite à travers la désertion.

Un texte prenant grâce au style dépouillé de Kenneth COOK, même s'il n'atteint les sommets lyriques ou épiques atteints par d'autres ouvrages portant sur le même sujet. Mais, on aimera le naturel de certaines réflexions, mêmes si elles s'avèrent très basiques car répondant aux mécanismes intellectuels simplistes de certains pacifistes, et la sincérité qui émane de personnages diamétralement opposés, tels le héros narrateur et le lieutenant Roberts. La lâcheté d'un côté et l'héroïsme de l'autre.

La nature même des relations évoquées entre les personnages n'est pas sans rappeler celle qui existait au sein des forces armées françaises à l'époque de la conscription. Pour ceux qui l'ont vécue d'un côté ou de l'autre de la barrière. Mais le monde des soldats est identique quel que soit leur pays d'appartenance.

J'ai aimé ce texte relativement court même si cette particularité en réduit la portée et qu'il défend une naïveté pacifiste que je ne partage pas.
Commenter  J’apprécie          30
C'est un récit très court mais très dense de l'écrivain australien K Cook qui s'est lui même, en tant que leader de parti, opposé à la guerre du Vietnam. le narrateur, un jeune homme de 20 ans dont on ignore le nom, mais qui est un fervent catholique, s'engage dans la guerre du Vietnam pour sauver le monde libre du communisme. Ce gamin idéaliste, naïf et sensible, va alors découvrir et restituer, à la première personne, toute l'horreur, la brutalité, l'atrocité et la quasi irréalité de cette guerre. Il la décrit sans aucun recul, telle qu'il la voit, telle qu'il la ressent. Aucun héroïsme, aucune glorification pour la justifier tant soit peu. Sorte de Candide qui essaie de garder une part d'humanité, il traverse, effrayé et souvent pétrifié, une guerre apocalyptique. Il nous livre ainsi au fil du récit tant ses réactions devant tous ces corps affreusement mutilés et brûlés que les pensées les plus invraisemblables qui lui traversent la tête. Sans aucun souci de bienséance. Il cherche notamment à comprendre ce que fait Dieu et ce qu'il attend de lui mais il n'obtient pas de véritable réponse. le dialogue avec l'aumônier militaire est à ce titre un chef d'oeuvre de casuistique. Cet écart, cette discordance entre le discours souvent convenu sur la guerre et les propos crus du narrateur a un effet salutaire. le lecteur est pris à partie. Et une seule certitude se dégage, la guerre est laide, elle est sale, et il n'y a pas de guerre juste : l'apocalypse est là. D'où ce titre superbe emprunté au livre de l'Apocalypse de l'Apôtre Jean décrivant le courroux de Dieu s'abattant sur la terre. « Babylone fut détruite quand elle but le vin de la colère divine » rappelle l'auteur en préface. Et en effet, c'est un vin noir et orange de feu du napalm qui tombe sur la jungle du Vietnam, semant le chaos dans tous les camps. Car les gens normaux ne peuvent que sombrer dans la folie.
C'est donc un récit engagé, extrêmement puissant et violent qui livre ici Kenneth Cook, bien loin de ses romans désopilants habituels qui ont pour cadre le bush australien. L' auteur mène de façon magistrale, en nous plongeant dans le feu de l'action, une réflexion sur les mécanismes qui poussent les hommes à s'éloigner de leur humanité. A sa lecture, on pense bien sûr au livre référence sur la guerre du Vietnam du correspondant de guerre américain Michael Herr, Putain de mort (1967) qui est écrit à partir des dépêches adressées à son journal. Et aux films comme Voyage au bout de l'enfer, Apocalypse Now (1979) et Full Metall Jacket (1987).
Commenter  J’apprécie          20
Kenneth Cook (1929-1987) fût le leader d'un parti politique opposé à la guerre du Vietnam. « le vin de la colère divine » écrit en 1968, se fonde sur des témoignages réels et s'inscrit dans cette veine pacifiste dénonçant les atrocités commises en cette partie du monde au nom du sacrosaint combat pour la liberté. Même s'il faut se garder de dresser des parallèles trop hâtifs, l'on ne peut s'empêcher de songer à la résonance de ce livre aujourd'hui encore, en notant l'étrange actualité de ce récit en ces temps où la « guerre juste » a simplement changée de théâtre d'opération. L'ennemi d'aujourd'hui, n'étant plus le communisme mais l'islamisme. Ce court ouvrage nous décris dans le menu détails les opérations menées contre les Viêt-Công, la difficulté de ces dernières, les pertes humaines qu'elles soient physiques ou psychiques (traumatismes), les diverses façons d'appréhender ces combats au sein d'une même unité. Loin de tout manichéisme, l'auteur nous décris ces hommes sans aucune concession en nous laissant nous faire notre propre opinion de ce concept de « guerre juste », si tant est qu'il y en est ? et de ce qu'il convient de faire ou non au nom de cet idéal. le narrateur est un engagé volontaire, ce qui n'est pas sans importance quand à son affect durant cette terrible guerre, qui aujourd'hui encore traumatise une Amérique post-11 Septembre 2001, engagée aussi bien en Irak, qu'en Afghanistan. Sortie ce mois-ci, je ne peut que vous encourager à découvrir cet ouvrage qui a le mérite de soulever de nombreuses questions. Comme si près de 40ans après ce livre, rien n'avait véritablement changé..
Lien : https://thedude524.com/2011/..
Commenter  J’apprécie          20
Un témoignage implacable sur la guerre du Vietnam. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (154) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}