14-18, tome 5 : Le colosse d'ébène (février 1916)

Presque un an s'est écoulé depuis les dernières nouvelles de cette bande de copains, c'était en avril 1915 et un nouveau tournant venait d'être passé dans cette guerre atroce. Avec ce tome 5 nous nous situons en début d'année 1916 près de Verdun, Armand et sa troupe vont faire la connaissance de tirailleurs sénégalais. Arsène se montre raciste alors que Pierrot serait enclin à défendre la différence, les avis sont partagés et ce sera finalement Denis qui fera le premier pas vers un certain Mamadou avec qui il se liera d'amitié.
Période guerre oblige, il faut retourner au combat et les ordres sont de partir renforcer la défense du fort de Douaumont alors que l'armée allemande approche. En cours de route ils se rendent compte que ce n'est pas vers le fort qu'ils se dirigent mais plutôt face à l'ennemi et prendront position à Louvemont. le combat sera difficile et les moyens toujours aussi dérisoires. Ils ne rentreront pas tous sain et sauf.

Encore un moment clé du conflit que l'on vit à travers cette bande d'amis devenus du jour au lendemain soldats de la première guerre mondiale et qui vivent des situations qu'ils n'auraient pu imaginer comme rencontrer pour la première fois un homme noir. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le prologue de ce cinquième tome où l'on voit Arsène chez lui refusant d'ouvrir une lettre reçue depuis quelques jours, on se demande ainsi ce qui a pu arriver, chose que l'on ne saura qu'à la toute fin du volume.
Cette série tellement réaliste me fascine, les dessins nous plonge sans fards dans cette guerre notamment dans cette événement de février 1916 où le combat est perdu d'avance et pourtant en tant que lecteur j'ai espéré un fin plus optimiste. La guerre n'est pas terminée, quelles sont donc les épreuves qui attendent ces amis? et quel est donc le sort de leurs femmes restées au village.
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Un épisode qui voit arrivée les premières unités de tirailleurs sénégalais, des hommes vus comme des sauvages pour les uns et comme des frères d'armes pour les autres. Une différence de jugement qui se répartie aussi de la même manière pour les 8 amis, notamment Arsène qui n'apprécie guère la présence des noirs dans cette guerre alors que Denis y voit des alliés.
C'est aussi le premier album à voir 2 des 8 personnages de la série en finir avec la guerre… pas forcément par la mort mais on ne sort jamais indemne de cette sale guerre…

Ce 5ème opus est pour l'instant (je n'ai pas encore lu les autres) pour moi le meilleur. Celui où l'on découvre que celui qui est un salaud, une brute avec sa femme est plein d'humanité lorsqu'il rencontre pour la première fois des Sénégalais, où celui qui est plein de bonhomie est lui raciste (peut être parce que presque tout le monde a cette époque l'était ?). Belle leçon sur l'ambiguïté du caractère humain et sur la nécessité de connaitre les autres avant de les juger.