J'ai peur. J'aurais aimé vivre encore un peu. Respirer. Marcher. M'enfuir. J'aurais aimé vivre, mais non. Je vais mourir. Mourir pour de bon.
- Peloton... À mon commandement... En joue...
J'aurais aimé vivre, fumer, boire un coup, rire.
- Feu !
Et je crois qu'au lieu de ça, j'ai pissé dans mon pantalon...
Page 44, Delcourt, 2017.
Je me suis procuré de nouveaux crayons et je t'envoie quelques croquis dont je suis assez fier. Ils ne sont pas très gais, j'en conviens. Ils donnent le sentiment que nous sommes des morts-vivants égarés dans un vaste cimetière inconscients d'avoir atteint leur condition dernière.
- Je ne veux plus jamais qu'elle s'approche de mes petits-enfants, tu m'entends ?!
- Vous faisiez moins la fine bouche quand Nino et ses amies ont accepté de venir travailler pour vous car il n'y avait plus assez d'hommes pour faire tourner votre usine !
- Je ne vois pas le rapport... C'était de l'effort de guerre !
- Eh bien il est temps pour vous à présent d'apprendre à faire un effort de paix !
Page 6, Delcourt, 2017.
Nos adversaires ne sont pas les pauvres types qui se terrent dans les tranchées d'en face... Nos véritables ennemis sont les industriels et leurs profits !
Page 22, Delcourt, 2017.
Je ne t’en veux pas personnellement Armand…
J’en veux à l’espèce humaine en général et à l’engeance militaire en particulier…
J’en veux aux têtes étoilées autant qu’aux moutons qui les suivent !
J’en veux au troupeau aveugle des veaux qu’on envoie à l’abattoir et qui n’ont pas la présence d’esprit de se rebeller contre celui qui tient le couteau et s’apprête à les égorger !
Je n'ai jamais été séduit par les thèses des socialistes russes ni entièrement convaincu par l'état d'esprit des anarchistes, mais je partage en partie le fond de leur convictions.
Comme Jacques, je suis persuadé que cette vaste entreprise d'étripage collectif organisé ne profitera en somme qu'à ceux qui possèdent déjà quelque chose.
Page 31, Delcourt, 2017.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un gri-gri... il appartenait à mon grand-père...
-Tu crois à ces fadaises Mamadou?
-Mon grand-père est mort mais c'est la vieillesse qui a fini par l'emporter. Il n'a jamais eu d'accident ni de maladie...
-C'est pas une preuve scientifique ça... Et encore moins une garantie de longévité!
-Je sais... Mais lorsque je le porte sur moi, je me sens plus confiant...
Plus rien ne poussera dans ces champs de désolation. Pas un brin d'herbe, pas un buisson. Pas un oiseau ne reviendra faire son nid sur ces terres ravagées. Seuls l'écho des combats et les cris des blessés résonneront à tout jamais à travers ces espaces dévastés.
Je pense que tout ce qui peut atténuer le chagrin et soulager le deuil doit être mis en oeuvre pour aider ceux qui ont perdu un être cher...
- Je ne veux plus qu'elle approche mes petits-enfants, tu m'entends?
- Vous faisiez moins la fine bouche quand Nini et ses amies ont accepté de venir travailler pour vous car il n'y avait plus assez d'hommes pour faire tourner votre usine!
- Je ne vois pas le rapport...c'était de l'effort de guerre!
- Eh bien, il est temps pour vous à présent d'apprendre à faire un effort de paix!