14-18, tome 7 : Le Diable rouge (avril 1917)

Avril 1917, la bataille du Chemin des Dames est une boucherie, jacques s'inspire de l'insurrection en Russie et tente de galvaniser les troupes pour arrêter le massacre, il est arrêté et condamné à mort...
Septième tome d'une série remarquable, le désastre de 14-18 au front mais aussi «à l'arrière» est ici bien retranscrit.

A travers cette série, je me rappelle les conversations que j'ai eues avec mon grand-père, qui parlait peu de la guerre mais seulement des généralités et pas du quotidien de l'horreur, il ne pouvait pas. A chaque fois que je tentais de lui parler de la guerre le regard de mon grand-père devenait «humide», alors je n'insistais pas, l'enfant que j'étais ne comprenait pas, aujourd'hui, je comprends...

Nouvel opus de la série "14-18" de Corbeyran et Le Roux. Un des meilleurs, selon moi.
Cette fois-ci, nos héros se retrouvent sur la bataille du Chemin des Dames. La boucherie continue. Les pertes dans leurs rangs également. Face à l'indignation, des mutineries s'organisent, vite répprimées par la force.
Dans le temps, pour ceux qui ne sont pas sur les champs de bataille : les femmes sont exploitées pour leur force de travail, et la foi catholique révoque, déshérite et décide du bien et du mal.
Avec la force, l'argent et l'Église contre eux. Comment vont-ils survivre dans cet étau ?

Lu en août 2017.

Notre groupe d'amis diminue de plus en plus en cette terrible guerre de 14-18. Et pour ceux qui restent c'est la tragique bataille du chemin des dames qui se prépare...

Ce nouvel opus se passant donc en avril 1917 nous raconte une nouvelle tranche de cette si terrible guerre pour nos pauvres poilus. A travers ce petit groupe d'amis, auquel vient se greffer d'autres personnages comme Mamadou le tireur sénégalais ou Léopold le diable rouge. Tous sont très attachants et l'on voit bien leur évolution psychologique depuis le premier tome. Révolte et colère qui amènera Jacques à pousser ses camarades à l'insubordination, résignation et courage pour Armand qui va dans la bataille tout en sachant qu'elle est perdue, folie qui pointe son nez à travers les croquis de plus en plus macabre de Maurice...

Le tout très bien dessiné par le Roux même si je trouve les femmes un cran en dessous des hommes. Moins bien reconnaissables, plus uniformes, moins caractérisées.

Printemps 1917, la guerre n'en finit pas. Les offensives du commandement français sont toujours aussi irréalistes et extrêmement coûteuses en hommes. Chacun vit chaque journée comme sa dernière. Ce que montre de façon poignante, les dessins adressés par Albert à sa soeur. Jacques extériorise ce sentiment d'abandon et d'inanité du commandement. le voilà jugé comme mutin.
Pendant ce temps, loin du front, les femmes remplacent au travail leurs hommes, comme employées de filature par exemple.
Cette BD réussit pleinement à reconstituer la Grande guerre, pavée de nationalisme aveugle et d'erreurs stratégiques. Quelque part un hommage aux 1.400.000 soldats morts pour la patrie et aux innombrables gueules cassées.

J'ai trouvé ce tome particulièrement dur avec des images très fortes et d'une barbarie extraordinaire. On sait que la Grande Guerre a été qualifiée de "boucherie", certaines des dessins de ce tome en font l'illustration parfaite.
Cette fois, nos poilus sont arrivés en 17, au 'chemin des dames' de tragique mémoire.
Nous continuons, en compagnie de nos poilus, à traverser la Grande Guerre et dans le catalogue des horreurs il nous manquait un élément de poids dont je me doutait qu'il allait finir par pointer son nez : après l'amputation, les gaz moutardes et la gueule cassée voici la court martiale et le peloton d'exécution pour l'exemple.
Ils étaient 8, 8 amis qui avaient grandis ensemble, ils étaient partis côtes à côtes, ils ne sont maintenant plus que 3 sur le front...

Cet album est le plus sombre de la série. Il reflète bien l'atmosphère de la der des Der. Très bonne série pour qui s'intéresse à la grande guerre.

Ce septième opus commence avec une image triste, celle d'Hermeline et de ses enfants agenouillés à l'église priant pour Armand, ce dernier est mort au combat dans l'Aisne au printemps 1917 lors d'une attaque sur le Chemin des Dames.
Le récit devient de plus en plus grave au fur et à mesure que l'on avance dans la guerre, cette bataille du Chemin des Dames entraîna de nombreuses pertes humaines que l'illustrateur met en évidence avec des dessins chocs de corps mutilés. le récit est prenant le lecteur est avec ces poilus dans les tranchées sous cette pluie d'obus qui risque à tout moment de vous prendre la vie, et c'est aussi auprès de cette bande d'amis qui perd l'un des leurs à chaque grand bataille, ceux là même qui pensaient rentrer très vite de cette guerre absurde mais voilà déjà 3 ans qu'ils sont sur le front et les combats loin de cessés s'intensifient.
Cet album comme les précédents est impressionnant de vérité, la réalité des combats saute au yeux tout comme les traumatismes qui malgré la fin des combats détruisent les hommes. Il est dur aussi de voir cette famille endeuillée, il y en a eu tant d'autres, je trouve formidable d'avoir mis l'accent également sur cette partie désastreuse de la guerre.
Je confirme une fois de plus : cette série est magnifiquement réalisée, poignant et terrifiant à la fois, c'est sans conteste mon coup de coeur BD de cette année.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..

Un tome extrêmement violent et tragique. Un album qui a pour cadre la bataille du Chemin des Dames ; une bataille encore digne de la boucherie habituelle dans cette Grande Guerre mais qui porte en elle les premiers soubresauts de la grogne des Poilus.
Un épisode marqué donc par les mutineries, par des scènes de batailles atroces et un groupe d'amis encore plus disloqué par les affres de la guerre.
La vie à l'arrière n'est pas oublié mais là aussi, un fossé se creuse entre ceux qui souffrent de la guerre et ceux qui ne comprennent plus la souffrance de ceux qui sont au front. Bref, c'est un album chargé d'émotion et de critiques de cette guerre qui n'en finit plus et qui plonge de plus en plus dans l'ignominie. J'ai été particulièrement touché par ces dialogues riches en réflexions profondes sur le fondement de la guerre, sur l'état d'esprit des soldats, sur leurs convictions… difficile de se mettre à la place de ces hommes de cette époque mais cet album arrive particulièrement à faire ressentir un peu de leur douleur.
Une série qui, en tout cas, à trouver le ton juste et fait un véritable travail de témoignages sur cette guerre tout en proposant des récits fictifs romancés, un mélange parfaitement réussi !

Le prologue de ce tome se passe après guerre avec la femme et famille d Armand. On y comprend assez vite qu il lui est arrivé malheur. Nous sommes dans l Aisne et plus précisément au chemin des dames pendant la grande manoeuvre qui devait mettre un gros frein à la guerre mais qui s est avéré être une énorme défaite, un fiasco. Les soldats en ont marre à l image de Jacques qui est arrêté pour insubordination .
Graphiquement la construction est toujours aussi avec de belles variations de plan et le scénario de Corbeyran est assez, mettant un flou sur la véracité des faits et des armées en omettant volontairement de ne pas mettre de numéro de régiment sur les cols où en oubliant de mettre le sigle du régiment sur le casque Adrian. Ces stratagèmes permettent de nous faire croire que ce régiment s est retrouvé sur les grands noms de cette guerre au moment où il se passait les faits qui sont restés dans la mémoire collective. Bref en gros un bon moment de lecture.

On s'attache à tous les personnages et je les trouve très touchants. Les dessins très réalistes.