Lourd, chargé, pesant, étouffant, affligeant, claustrophobique, sombre.... tels sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit lorsrque j'ouvre cette bd. Les dessins pratiquement monochromes nous plongent directement dans un univers renfermé qui ne voit plus la lumière du soleil depuis bien longtemps. Les planches sont magnifiques, rares sont les cases où le décor est inexistant car celui ci est travaillé, fouillé, détaillé; les personnages ont des traits plutôt anguleux qui renforcent l'impression de dureté qui règne dans ce monde. Car il s'agit bien là d'un monde dur que nous décrit l'auteur. La page d'ouverture est on ne peut plus claire: le premier mot "monstrueux" définit l'ambiance générale et vous plonge immédiatement dans le bain. La première scène décrit une naissance douloureuse, honteuse... criminelle. Puis les pages suivantes nous envoie dans des bas fonds où la pierre et le métal sont les maîtres. Un monde très industrialisé, poussé à l'extrême. La violence est déjà présente, le sang coule et rime avec meurtre. C'est un monde qui rime avec "enfer" où la survie des humains est assurée par quelque machine. Enfer jusque dans les patronymes des personnages et des lieux : Nyx, Typhoeus, Scorpionne, Moros, Zelos, l'hôtel des hydres sont autant de noms qui renvoient à la mythologie grecque et plus spécialement à quelques figures ou allégories malfaisantes. Corbeyran nous emmène bien faire un tour en enfer dans ce monde où l'être humain est devenu une marchandise, et dans lequel Nyx, le héros ( l'anti héros) doit survivre en régulant des cibles, c'est à dire en les assassinant. Il doit conjuguer sa vie avec le mystère de sa propre naissance, événement traumatisant et stigmatisant....
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