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Citations sur Laisse tomber les filles (37)

Antoine sourit. Le garçon de café vient d'apporter l'addition. Il a fini sa journée. Un autre va prendre sa place. Il faut régler maintenant. Qui va payer ? C'est l'homme qui paie. Dans cette France prospère, toutes les conditions sont réunies pour que les familles consacrent à leur progéniture de l'argent de poche. Variable selon les familles et les moyens. En 1963, le pouvoir d'achat des jeunes gens et des jeunes filles dépasse les 10 milliards de dollars, soit une augmentation depuis dix ans de 30% ! Les parents de Michèle ont mis au point un barême d'une complexité infinie, lié aux résultats scolaires avec pénalités et tranches de gratification. Les parents d'Antoine semblent avoir opté pour un système simplifié qui octroie une rémunération pour chaque participation aux tâches domestiques : laver la voiture, les vitres, le sol de la cuisine, etc. C'est l'homme qui paie. C'est donc Antoine, malgré les velléités d'indépendance de Winnie...
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Dans cette France apaisée, la génération dont fait partie Lorenzo est en attente d'événements. En attente d'une dose quotidienne d'Histoire. En demande d'épopée. (…) Brinquebalé sur la plate-forme de son bus 138, Lorenzo le pressent: la "nouvelle vague", chantée par Richard Anthony, est déjà dépassée.(…) Cette dernière morte et enterrée, reste à Lorenzo et à ses amis à penser un nouveau monde, un monde de transition qui doit s'inventer. Parfois difficilement. Qui doit trouver de nouvelles références. Une nouvelle identité.
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Tous ces gens n'ont rien compris. C'est la jeunesse de la France qui a voulu bouger, l'enjeu n'étant pas le capital mais le pouvoir de décision. Les adultes n'ont pas su sortir de leur monde, comme d'habitude. Mai, c'est la crise d'une génération qui n'a pas trouvé une vision du monde qui lui apporte une raison de vivre.
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Elle sait que la maîtrise de la parole appartient aux filles, que les années qui s'ouvrent vont être celles des femmes. Celles de grands changements pour elles. Elle sort de la voiture non sans avoir déposé sur la bouche de Lorenzo un baiser suffisamment chaste pour qu'il n'aille pas s'imaginer qu'il va la mettre demain dans son lit, mais assez équivoque pour installer en lui un trouble tenace.
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J'ai longtemps pensé que la vie était une ronde. Que les gens se croisent et se recroisent en vertu d'un plan secret qui nous échappe. Que parfois ils se frôlent, sont à quelques mètres l'un de l'autre et ne s'en apercevant pas repartent chacun de son côté.
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Les murs sont couverts de graffitis – Plus je fais la révolution, plus j’ai envie de faire l’amour, Il est interdit d’interdire – La lutte continue ; l’ombre de De Gaulle, bras levés – La chienlit c’est lui ; le visage d’une femme qui pleure – Se soumettre ou Résister et Vaincre ; un CRS casqué, matraque levée, bouclier menaçant – Un CRS = SS, repris d’un slogan peint sur les corons en 1948…
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Lorenzo semble pétrifié. Les filles ont toujours eu un train d’avance sur les garçons. Il pourrait répliquer : Et toi, tu as déjà flirté ? Tu as déjà embrassé un garçon ? Mais il ne dit rien. Lui qui a vu La Fureur de vivre, qui a vu et revu West Side Story ne connaît rien au discours amoureux qui est en train de s’installer. Si on apprend au cinéma ce que c’est qu’un baiser avant de l’apprendre dans la vie, on apprend aussi ce que peut être l’amour dans les chansons. Johnny Hallyday chante T’aimer follement. Mais c’est quoi t’aimer follement ?
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"Voilà le point de départ !" Lorenzo est hors de lui. C'est bel et bien injustice. Ce qu'il supporte le moins du monde. L'injustice. Le mensonge. Il a dû y faire face plusieurs fois en classe avec des professeurs qui se moquaient de son nom, de ses ascendances italiennes, de ses origines aristocratiques. Un jour il saura forger des armes pour combattre ces dragons. Une tristesse infinie l'habite. Et tout se mêle dans sa tête. (...) Ce monde sur lequel flottent des odeurs de napalm, où passe le bruit assourdissant des B-52 de la Strategic Air Command. Il met un disque d'Hugues Aufray. Un chanteur qui fait partie des cent trente-deux signatures du manifeste "Cent artistes pour le Vietnam". "A quoi ça sert de chercher à comprendre, quand c'est fini c'est fini... N'y pense plus, tout est bien..."
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J'ai longtemps pensé que la vie était une ronde. Que les gens se croisent et se recroisent en vertu d'un plan secret qui nous échappe. Que parfois ils se frôlent, sont à quelques mètres l'un de l'autre et ne s'en apercevant pas repartent chacun de son côté.
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Voilà une génération sans espoir, qui se sent impuissante à refaire le monde, s'y résigne, et se consacre à la recherche égoïste du bonheur quotidien. "L'avenir, pour moi, a déclaré un élève de terminale, c'est de vivre heureux dans une société qui vous offre toutes les chances de ne pas l'être."
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