"Pourquoi voudrais-je des pieds puisque j'ai des ailes pour voler" écrit dans son journal intime l'anticonformiste et provocatrice
Frida Khalo qui tournoyait sur les pages et les toiles, en une étrange danse macabre, papillon fou cachant ses infirmités sous des parures voyantes.
Sensualité faite femme,excessive en tout, elle n'était que douleur.
Début du XX° siècle.Banlieue de Mexico.
Poliomyélite à six ans."Frida pata de palo", la petite boiteuse, grandit, cache sa jambe raide, puis empalée par une barre métallique lors d'un accident de bus reste rongée par la douleur due aux multiples fractures.Opérations en série qui l'amputent tour à tour de plusieurs orteils et plus ou lui réparent sa colonne vertébrale.
Souffrance morale qui s'évacue dans la peinture.Ses autoportraits racontent bien des meutrissures.Appréciée par
André Breton, dit avec insolence "le pape du surréalisme", elle n'adhère pas à ce mouvement pour rester fidèle à elle même.
"Viva la vida".Celle qui vit malgré tout, "la chiquita",évolue confie Gérard Cortanze dans sa biographie
Frida Khalo,la beauté terrible entre "folie et mystère".
Amour-passion pour le peintre Diégo Riviéra,brillant, son "autre accident", plus agé et infidèle, avec lequel elle parle politique et art.
Aventures avec Trotski surnommé "el viégo",le vieux, avec des hommes ou des femmes, qu'importe, elle bouscule les à priori.
Féministe, communiste,elle lutte pour l'émancipation de la femme et prend position.
Alcools,médicaments,elle essaie par tous les moyens d'endiguer ses envies de suicide.
Un beau portrait psychologique, un parcours chaotique,un destin hors du commun auquel s'attache ici Gérard Cortanze(auteur de nombreuses biographies,obtenteur de plusieurs prix dont le Renaudot 2002) et un récit émaillé de citations,extraits de lettres et de journal pour pénétrer dans l'intimité d'une femme qui se moquait de la mort pour qu'elle ne lui prenne pas le meilleur d'elle même .