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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Adapter en BD une telle oeuvre majeure de la littérature du XXè siècle, cela tient de l'inconscience ou du génie. Xavier Coste coche la deuxième case. Je n'ai rien à redire à son adaptation, tant elle résonne en moi, tant elle fait écho à tout ce que j'ai éprouvé en lisant et relisant le roman d'Orwell.

J'ai retrouvé, intactes et puissantes, toutes les sensations que m'avait procurées 1984. C'est puissant, oppressant, finement observé, et sans concession. L'utilisation de la bichromie, tantôt teintée de jaune, de rouge, avec une plus ou moins grande proportion de brun ou de gris, c'est fabuleux.

Loin de brider mon imagination, le trait de Coste, ses partis pris, sa lecture personnelle de l'univers d'Orwell, tout cela a sublimé mes souvenirs, mon ressenti et ma vision de l'oeuvre originale. Une grande réussite en ce qui me concerne. La BD fait 236 pages dans un format presque carré à la limite de l'improbable. Il n'y a aucune lassitude. Coste alterne les planches pleine page et le découpage bien orchestré. Il manie les cases sans texte ni légendes avec brio. C'est rythmé, cela pousse le lecteur vers l'avant. J'aurais continué la lecture pendant de nombreuses planches encore.

Comme si cela était possible, Xavier Coste m'a redonné l'envie de relire le roman...
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« Big brother is watching you ». Trente ans après une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, s'est instauré en Grande-Bretagne un régime totalitaire. La liberté d'expression n'existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées via les télécrans installés dans tous les logements, et d'immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde ». Winston Smith est chargé de réécrire des articles de presse, au nom du processus de désinformation générale. Il commence à s'interroger sur la véracité des faits et la pérennité du passé, et rencontre une jeune femme avec laquelle il noue une relation amoureuse. Elle se révèle être membre d'un réseau d'opposition au régime...

Une adaptation en BD très fidèle du célèbre roman dystopique de George Orwell. le graphisme est au service de l'oppression du régime : beaucoup de noir, et l'ajout de couleurs franches selon les situations, jaune et rouge ou jaune et violet dans la ville et l'univers du travail, gris et violet dans les geôles du Ministère de l'Amour ; le jaune d'ailleurs finit par disparaître au profit du gris puis du rouge sang des affiches de Big Brother. L'allusion du régime communiste est assez claire, dans les dialogues et dans l'architecture d'inspiration soviétique dont les dimensions écrasent la population. Il ressort, à la lecture de ces planches, une réelle impression d'enfermement et de déshumanisation, qui trouve sa confirmation dans les toutes dernières pages, où ne reste plus que Smith face aux affiches géantes de Big Brother, seul, et vaincu.
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1984...
Un classique, une référence, une mise en garde, un livre lanceur d'alerte.
A la fois en phase avec son époque (la guerre froide) et tellement d'actualité ("Comment faire ! Comment je peux ne pas voir ce que j'ai devant les yeux ?").
Ne pas voir ce que l'on a devant les yeux, me rappelle une citation "Il faut toujours dire ce que l'on voit, surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit".
George Orwell-Charles Péguy, même combat !
Encore que dans le roman la réalité est tellement manipulée qu'elle n'est plus la réalité.
J'attendais avec impatience de lire cette adaptation en bande dessinée et je n'ai pas été déçue : qualité du dessin qui exsude la noirceur et l'angoisse du sujet, qualité du choix des textes et des dialogues.
Une excellente adaptation et un bel objet.
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Ce monument de la littérature est un livre que j'aime beaucoup. Il fait parti des très rares livres étudiés que j'ai su apprécier dès sa première lecture (l'esprit de contestation tout ça) et cela faisait un an que j'essayais de le caser en challenge sans y arriver. Et voilà que sortent à quelques mois d'intervalles deux superbes adaptations du roman de Georges Orwell en roman graphique (le premier étant de Fido Nesti, que j'ai d'ailleurs offert à un proche) et incroyable, au moment où je me décide à m'acheter cette version de Xavier Coste, voilà que le soir même il sort sur @thebooktrotteuses. le destin, on est bien d'accord ? Et comme c'était le destin, j'ai bien sûr été sélectionnée pour le voyage (en dernière place, ce drame).
Quelle claque mes amis ! C'est une réédition époustouflante ! Je ne m'attendais pas à trouver exactement la vision que j'ai de ce roman particulier. Les décisions graphiques de Xavier Coste sont parfaites, l'ambiance est extrêmement sombre (luminosité), le choix des couleurs est excellent, c'est une plongée directe dans le monde sans vie de Winston.
Le roman graphique est à découvrir après le roman, sinon on passe à côté néanmoins. le roman apporte beaucoup plus de puissance, il est bien plus psychologique, on ressent plus fortement l'absence totale d'espoir, l'horreur est profonde. Mais le graphique met des images sur les mots, on le vit encore plus intensément quand on a déjà lu le roman entier justement. Cette version est d'ailleurs plus "adulte", plus dure que celle de Fido Nesti, plus sombre dans tous les sens du terme. À l'adulte connaît le roman, j'offre le Xavier Coste, mais pour l'ado ou adulte qui découvre, je choisis le Fido Nesti.
Un grand merci à @thebooktrotteuses et à @xaviercoste pour ce voyage incroyable.
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Première adaptation pour moi du célèbre 1984 d'Orwell, d'ailleurs lu récemment.
Une adaptation BD n'est pas toujours simple à critiquer. Nul besoin, en effet, de faire l'analyse de l'oeuvre source !

Commençons par le choix narratif : la première personne. Assez déroutant pour qui maitrise Orwell mais pas dénué de sens pour autant ! Rappelons l'importance pour Winston d'écrire dans son carnet, seul espace véritable de liberté, caché du télécran espion de l'appartement. La proximité avec ce personnage qui semble banal est d'emblée actée.

Poursuivons par la place que prend la relation de Winston avec Julia : prédominante ! Encore une fois, c'est un choix marquant de Xavier Coste. L'amour est acte de liberté. Les deux amants étaient prêts à de nombreux sacrifices :
_ Vous êtes prêts à tuer ?
_ Oui
_ À commettre des actes de sabotage qui pourraient entraîner la mort de centaines d'innocents ?
_ Oui
_ Si cela servait la rébellion, seriez-vous prêts à jeter de l'acide au visage d'un enfant ?
_ Oui
_ A vous suicider si nous vous l'ordonnions à l'instant même ?
_ Oui
_ Êtes-vous prêts à vous séparer et à ne jamais vous revoir ?
_ …
_ ?
_ NON

Ce dialogue a le mérite d'éclairer la fin de Georges Orwell qui suscite encore aujourd'hui de nombreuses interrogations.

Enfin, évoquons les graphismes et le choix des couleurs :
Rouge et noir pour la vie quotidienne et l'emprise de Big Brother sur celle-ci.
Jaune et bleu/gris pour le ministère de la vérité (je cherche si symbole il y a !)
Rouge sang et noir pour la fin, domination éternelle du totalitarisme
Le livre est grand, certaines doubles pages, très évocatrices, ne comportent parfois qu'une seule vignette. D'autres comportent de nombreux dialogues, des extraits du livre de Goldstein ou encore une succession de vignettes sans dialogues.
Cette variation est pour moi l'indéniable force de cette adaptation qui a su « laisser parler » les images et sélectionner les passages les plus forts de l'oeuvre source.
C'est un travail titanesque que je vous invite à découvrir.

Lien : https://litteralfr.cms.webno..
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Après avoir lu, que dis-je, dévoré « 1984 » de Georges Orwell, j'ai voulu, à l'instar d'autres babeliotes, poursuivre ma découverte de l'oeuvre sous l'angle BD. Et dans l'offre variée de ces dernières années, j'ai choisi l'adaptation de Xavier Coste.

Les raisons de ce choix ? Déjà et avant tout parce que le livre est beau, tout simplement. Massif, imposant, direct et explicite. Légèrement impressionnée, je me suis moelleusement installée et je l'ai ouvert...

Dès les premières pages, j'ai tout retrouvé : l'ambiance sombre et oppressante ; Winston Smith, perdu dans cette société et en lui-même ; la rencontre avec Julia et la naissante de cet amour clandestin ; le drame annoncé.
J'ai aimé le graphisme d'emblée, plus que des dessins : des esquisses, des peintures aux couleurs marquées, chacune symbole d'une ambiance, d'un lieu. Au-delà, l'omniprésence de l'architecture et de sa représentation esthétique fascine et hypnotise, impossible de lâcher la BD…
Les pages filent et je découvre finalement une version plus contemporaine de la vision orwellienne, les références à notre monde actuel visibles et cohérentes avec l'intrigue. Un avertissement…

Une vraie réussite, un challenge réussi par cet auteur qui rêvait de cette adaptation depuis ses 15 ans… et un normand de surcroît ! Je valide.
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Une belle adaptation du roman de G. Orwell.
Les dessins sont très représentatifs notamment de l'environnement anxiogène si propre au roman.
Au travers du "coup de crayon" on ressent la violence de cette ville.
J'ai également aimé me replonger dans l'histoire si folle mais si réaliste aussi par moment.
Les humains de moins en moins libres, les mots de plus en plus limités, les injonctions de plus en plus grandes, de quoi frémir ....

A découvrir.
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N'ayant lu ni le roman original, ni les autres adaptations, je peux juste témoigner de l'expérience de lecture du roman graphique de Xavier Coste en tant que tel.
La mainmise d'un parti unique, les portraits de Big Brother, les caméras et les télécrans omniprésents nous rappellent les grandes heures de la propagande stalinienne et d'une surveillance perpétuelle. Une réflexion sur la vérité et le contrôle du passé, avec ces armées de fonctionnaires chargés de réécrire l'histoire.
Certains passages sont particulièrement violents et à juste titre désagréables à la lecture.
La palette de couleurs très réduite évolue au fil des séquences. On distingue assez mal les visages et les émotions, dans cette société qui ne laisse aucune place pour la pensée individuelle.
Voici une lecture prenante, sombre, dérangeante, et au final plutôt désespérante. Une réussite.
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Je continue l'exploration des différentes adaptations en bande dessinée du célèbre roman de George Orwell. Celle de Xavier Coste est la troisième que je découvre. Elle est clairement différente des deux lues précédemment, tant par les dessins que par le texte.

D'abord, il me faut parler du livre en tant qu'objet. Un seul mot : Magnifique ! Son format carré, la superbe couverture, le papier épais subliment le livre. Il est juste très lourd, à poser donc sur un support pour pouvoir être à l'aise.

L'histoire est fidèle au roman. Pas trop surchargée en narration, mais avec beaucoup de dialogues (tout l'inverse des deux adaptations que j'avais déjà lues). C'est donc nettement plus fluide, plus rapide également, nous permettant d'apprécier davantage les illustrations qui l'accompagnent.

J'en arrive donc aux graphismes, que j'ai beaucoup aimés. L'auteur utilise la bichromie, tantôt gris et rouge pourpre, tantôt jaune et bleu, puis gris et mauve, pour presque terminer sur du noir et blanc avant d'être agressé par le rouge sang de Big Brother. Un jeu de couleurs qui varie au fur et à mesure que Winston avance vers son destin. Sacrément bien exploité.

Représentés telles des peintures dans lesquelles on perçoit des coups de pinceau francs, les dessins reflètent la peur et l'oppression sur chacune des planches. L'ensemble est peu détaillé, très aéré. Les visages sont flous et peu souvent représentés dans leur entier, accentuant l'impersonnalité, démontrant que chacun des personnages n'est rien face à Big Brother.

Certaines "peintures" grand format, représentées sur une page entière, voire même quelquefois sur une double page, sont vraiment superbes. Et plus l'image est grande, moins il y a à lire, nous laissant tout le loisir de l'admirer et de nous rendre compte qu'elle se suffit à elle-même et dit ce qu'il y a à dire.

Si l'adaptation de Frédéric Pontarolo m'avait beaucoup plu et celle de Fido Nesti un peu moins, celle de Xavier Coste m'a en revanche totalement conquise, grâce aux dessins autant qu'au texte que j'ai trouvé beaucoup moins lourd.
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Ai mis un peu de temps à commenter cette bande dessinée tirée du classique du roman d'anticipation du siècle dernier.
Graphiquement, c'est réussi, une atmosphère est créée, surtout pour ce qui concerne les lieux, le décor. J'ai un peu moins aimé les personnages, mais comment faire autrement ? Les couleurs sont très travaillées pour donner corps à cette société de surveillance généralisée.
Pour le scénario, pas de surprise (même si j'avoue avoir un peu oublié l'original avec le temps) et la relation avec Julia m'a semblé prendre une importance assez considérable dans cette version dessinée.
Mais l'essentiel est bien que les lignes de force principales du livre, comme la dénonciation de la surveillance de masse, la délation comme moyen de contrôle, la réécriture de l'histoire, la novlangue etc... sont bien présentes et surtout, pas un prétexte à se moquer, vu de haut, d'un régime passé.
Ce récit reste d'actualité, il pourra toujours servir à chacun de boussole morale, de sujet de réflexion, de questionnement sur les valeurs et c'est ce qui sort de ces images fortes. Bravo donc pour cet universalisme dessiné.
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