Spoilers.
Une bonne adaptation du roman original, avec des dessins bien singuliers, aux traits flous et aux couleurs réduites. Malgré tout, et en fait un peu comme pour le roman, je me suis ennuyée pendant ma lecture. L'univers est tellement triste, morne, impersonnel, froid. Aucun être humain n'en ressort, les individus sont interchangeables, affreusement solitaires, seuls.
Même Winston Smith, dont on n'arrive jamais à distinguer vraiment les traits (bravo pour le dessinateur), et son amante, ne m'accrochent pas, il y a une distance incompressible qui m'empêche d'être impliquée dans leur histoire. Et toujours ces vues de la ville, avec les grands buildings ou les immenses halls où l'on aperçoit des grappes de caméras. Visions répétitives, écrasantes, lassantes.
Je mettrais un bémol dans cette adaptation, car
Xavier Coste a évacué une bonne partie du contenu théorique initial, et en particulier la description précise du novlangue, et du crime de double pensée. Ces éléments, qui sont pour moi les plus intéressants dans le roman d'Orwell, n'apparaissent pas, ou qu'à peine, et cela me semble dommage.