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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sujet d'actualités , sujet humain , sujet difficile , sujet qui interpelle et suscite débats , controverses et joutes politiques , ce roman au coeur duquel se situent les migrants se démarque en dérivant , si je puis dire sur les acteurs majeurs de ce qu'il faut bien appeler un génocide , les passeurs .Finalement , on en parle relativement peu de ces marchands de rêves , ces être inhumains pour qui la vie d'un homme ne vaut plus rien dés lors qu'il a versé son écot et pris place dans le prochain bateau vers l'Eldorado ou , plus sûrement vers la mort ou le désespoir.
Seymoun , l'un des plus gros passeurs de la côte lybienne , se mue en modèle de ce que représente l'abject chez ceux qui s'engouffrent dans ce trafic lucratif au point de provoquer en permanence une guerre sans pitiés entre " concurrents " toujours plus féroces et avides de subsides quitte à envoyer des hommes , femmes et enfants terrifiés sur une mer qui réclame , elle aussi son lot de victimes , sa nourriture ...
Ce roman montre l'horreur de l'âme humaine , elle - même engendrée par un destin souvent tragique et douloureux .Suivre Seymoun , le passeur , pourra peut - être nous pousser à le comprendre à défaut de l'excuser , encore moins de le pardonner .
Roman de la perte d'humanité , ce livre a de quoi nous interpeller .Les lycéens , un public souvent intransigeant , sincère , pur , ne s'y sont pas trompés en lui descernant " le prix des lycéens Folio 2022-2023 ". C'est sans doute par eux , espèrons le , que passera une prise de conscience d'une horreur qui a lieu , là , sous nos yeux , dans une mer qui renferme tant de cadavres avec lesquels se baigne , tout l'été , une foule aveuglée par le soleil éblouissant de ce bassin qui fut le lieu de développement d'une des plus brillantes civilisations universelles ....
Un petit - livre choc ( 150 pages ) , un petit livre choc de notre monde contemporain devenu fou dans lequel , pourtant , certains sans scrupules , se remplissent les poches pendant que d'autres pleurent leurs illusions perdues ou disparaissent , tout simplement ...
Attention , la lecture de cet ouvrage est difficile , sans pitié , mais a le mérite de porter à notre regard , le vrai visage de notre société .
Bonsoir , amies et amis , je me dirige vers des lectures plus ...moins ....Bref , vers d'autres horizons ....
A bientôt .
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Le sort des migrants est vu ici non pas par le regard de ceux qui font la traversée que ceux qui aident à le faire, avec des motifs souvent plus pécuniaires qu'humanistes.

Seyoum est l'un des plus importants passeurs de la côte libyenne. À Zouara, face à l'île de Lampedusa, il fait embarquer sur des bateaux de fortune des hommes et des femmes qui rêvent de jours meilleurs.

Seymoun se fait de l'argent sur le dos de tous ces hommes et femmes fuyant leurs pays devenus inhospitaliers, au premier rang desquels l'Erythrée.

À la veille de la dernière traversée de la saison, la tempête fait rage sur la Méditerranée, et Seymon se voit ramené à sa propre humanité, par la grâce d'une rencontre à part qui le ramène à son passé.

Pour son premier roman, Stéphanie Coste, qui a vécu en Afrique nous livre un roman aussi réaliste que romanesque, qui mine de rien nous dit pas mal de choses sur la géopolitique .

Un roman immersif, au réalisme qui dévoile avec énormité de vérité les travers d'une humanité vacillante .

On découvre comment un homme qui a bâti son commerce sur le malheur de l'humanité n'est finalement pas le monstre qu'il parait être. Une écriture d'une grande puissance qui n'hésite pas à forcer le lecteur à regarder les plaies de notre société , mais qui n'oublie pas non plus de montrer l'espoir et la rédemption.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Destins croisés de plusieurs migrants et de leur « passeur » depuis la Lybie jusqu'aux côtes méditerranéennes européennes.

« J'ai fait de l'espoir mon fonds de commerce. Tant qu'il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux oeufs d'or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d'en face ».

Un roman très dur et âpre.

Des hommes, des femmes, des enfants aux meurtrissures en eux gravées à tout jamais.
« J'examine vaguement la cargaison. Quarante-cinq zombies luisants me fixent du même regard suppliant. J'y vois passer les ombres d'épreuves irracontables ».

Détresse humaine – roman du désespoir, de la folie des hommes.
Cruauté à l'état brut des uns, rêves à des prix sacrificiels des autres.
« Les abominations subies n'ont pas entamé le brasier au fond de leurs pupilles ».

Récit d'une violence inouïe, au rythme soutenu, avec des incursions dans le passé avec l'histoire de l'Erythrée notamment, la dictature, la guerre avec l'Ethiopie, les camps, la torture, la corruption, la fuite, les illusions perdues.
Du désert du Sahara à la mer de tous les espoirs de survie, et de tous les dangers de mort aussi.
« (…) distribue une ration de flotte aux Soudanais et aux Somaliens. Donne aussi du pain à leurs gosses, c'est mon jour de bonté. »

L'auteure a choisi une épigraphe très évocatrice « toutes les choses vraiment atroces démarrent dans l'innocence » (Hemingway).

Peut-on être encore capable d'humanité quand on surnage dans la bassesse et la violence.

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Je veux chanter pour ceux
Qui sont loin de chez eux
Et qui ont dans leurs yeux
Quelque chose qui fait mal
Qui fait mal.

Michel Berger.

Dans la tête d'un passeur…

Celles et ceux qui ont vu la photo du petit Aylan, enfant syrien de 3 ans échoué sur une plage turque en 2015 doivent s'en souvenir. J'ai pensé à cet enfant tout au long de cette éprouvante lecture.
Seyoum est un passeur erythréen qui fait son business avec la misère humaine sur la côte lybienne. L'haleine fétide, défoncé au khat du matin au soir, alcoolique et un peu paranoiaque, il a perdu toute humanité, Monsieur est dans la logistique, il organise le transport de marchandises, des cargaisons de zombies au regard suppliant, sachant bien que sur ces rafiots de fortune les trois quarts n'arriveront pas à destination. Il règne sur une cour de serviteurs soumis, soudoie les autorités, veille à ce que la concurrence ne prenne pas trop de place.

Cet enfant a soif ? Ne pensez pas qu'il va lui donner à boire, cela provoquerait une émeute sur la frêle embarcation. Sous le soleil de plomb, affamés, assoiffés, piétinés, les plus faibles seront passés par dessus bord, cela fera un peu plus de place pour les autres.

Dès l'incipit, le ton est donné : « J'ai fait de l'espoir mon fonds de commerce. Tant qu'il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux oeufs d'or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d'en face ».

Un roman éprouvant, dérangeant, révoltant mais nécessaire pour réaliser le drame que peuvent vivre ceux qui quittent leur pays en quête d'une vie meilleure.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.
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Seyoum est l'un des plus gros passeurs de la côte libyenne. C'est un être cruel qui considère les gens comme de la marchandise. Comment en est-il arrivé là ? C'est ce que nous raconte ce récit.

Un court roman qui dès les premières lignes vous plonge de plein fouet dans cette histoire de passeur. Une belle écriture qui va droit au but, qui percute le lecteur. Difficile de rester de marbre face à des mots et des cris d'une telle intensité.
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Seyoum est devenu passeur, yeux clos, coeur sec, indifférent à la misère de ses pairs, eux qui pourtant viennent de pays proches, la même histoire en mémoire, les corps marqués, éperdus, survivants, accrochés à l'espoir d'un ultime sauvetage. Seyoum n'a plus d'âme, grillé par l'alcool et le khat, brisé par la violence de souvenirs que rien n'efface. Il sert les dents, compte les dollars, maltraite sans écouter les plaintes, sans vouloir regarder – chacun sa croix, lui a déjà donné.
Peut-on éprouver de l'empathie pour un bourreau quand lui-même fut victime ? Peut-on accepter sa cruauté ? La comprendre ?
Le texte est court – 130 pages, et pourtant suffisant pour éprouver la brutalité des faits. Pour s'imprégner de la crasse de l'Homme. Pour mesurer les séquelles. La misère et la peur que l'on exploite. L'auteure n'épargne pas, crachant une vérité douloureuse et réelle. La mort côtoie l'espoir, ricane et se gave.
Roman sur la guerre, les migrations, les trafics humains, cet écrit explore la perte d'humanité laissant en espérance la faible lueur de bienveillance qui pourrait demeurer en chacun.
Une lecture forte et perturbante de grande qualité.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Quelle histoire !

Le passeur, c est un court roman qui laisse sans voix. En à peine plus de 100 pages, l autrice parvient à dépeindre une triste réalité.
Seyoum est un passeur, contre de l argent, il fait traverser des gens dans des bateaux de misère de la côte lybienne à l Italie.

Ce livre met une claque. En nous montrant la vie du passeur, l écrivaine parvient à nous plonger dans l envers du décor.
Comment Seyoum en est-il arrivé à jouer la vie de centaines de personnes contre leur argent ? Comment peut-on être si indifférent au sort d êtres humains ? C est un récit poignant, qui montre l horreur traversée par les migrants, en quête d une terre qui ils l espèrent tiendra ses promesses. C est une traversée vers l espoir. l'espoir d un avenir meilleur.

Je ne vous dévoile rien de plus mais n hésitez pas à lire ce court récit, qui ne vous laissera pas de marbre .

Un coup au coeur !
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Récit éprouvant sur le quotidien d'un passeur de candidats à l'exil. le récit fait des allers-retours entre le présent où Seyoum prépare la traversée de sa nouvelle cargaison de migrants, et le passé de cet homme, dont les épisodes viennent éclairer ce qu'il est devenu, et donnent à voir la transformation d'un enfant en un bourreau cynique détruit par les épreuves, l'alcool et le khat. La plume de l'autrice est aiguisée, ses phrases claquent et n'épargnent pas le lecteur.
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Au coeur des trafics où les passeurs gagnent beaucoup d'argent en organisant les traversées des migrants jusqu'en Italie, Stéphanie Coste écrit un court roman en forme d'uppercut, rythmé. Dans une langue économe et sans détour, l'autrice dresse un portrait réaliste d'un commerce où l'humanité a déserté. En arrière plan on y distingue des pays abimés notamment par les guerres (entre l'Éthiopie et l'Érythrée par exemple) qui favorisent ces passages.

Seymoun est passeur sur la côte Libyenne et son commerce fonctionne jusqu'au jour où un passé inattendu refait surface lors de l'organisation d'un énième passage. Un évènement le ramène dans le passé et sa carapace face aux émotions vacillent. Les souvenirs le submergent et font volet en éclat le sinistre quotidien qu'il a construit. On comprend petit à petit lors de plusieurs flash back dans le roman que Seymoun a perdu sa famille à cause de la dictature en Érythrée, qu'il a séjourné dans l'ancienne base militaire de Sawa avant de devenir passeur ou encore qu'il a eu une relation à l'époque qu'il peine à oublier. Stéphanie Coste livre une réflexion en sous texte sur les différents acteurs qui participent aux passages et parfois il suffit d'un rien pour faire ressurgir un semblant d'humanité ou un passé meurtri. Un récit important, toujours d'actualité.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un petit livre très impressionnant. On y découvre Seymoun qui fait passer des réfugiés de toutes nationalités vers l'Italie. Les embarcations sont en de moins en moins bonne qualité et les accidents se multiplient mais peu lui importe... ou pas. A travers l'organisation compliquée de la dernière expédition de la saison, on découvre la jeunesse de Seymoun dans son Erythrée natal - fils de bonne famille - son père est journaliste et connait des membres du gouvernement, il aime la belle Madiha. C'est sans compter la violence du pouvoir, du service militaire. Cette violence est permanente. Aucune dignité pour les hommes de ces pays qui souhaitent trouver la paix ailleurs même s'il faut risquer de mourir.
Un livre témoignage, un livre fort qui se lit d'une traite
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