Tout simplement le meilleur volume depuis le début de cette saga, consacré à la dénonciation de l'obscurantisme et de la chasse aux sorcières.
Le personnage de Hyronimus, l'inquisiteur revenu du Japon avec une maîtrise du katana digne des meilleurs samouraïs, peut sembler inattendu, mais dans ce déploiement de tortures et de persécutions religieuses, finalement il passe crème.
La scène où Yvon de Troïl s'énerve est d'anthologie, surtout qu'on l'a vu jusqu'à présent plutôt en retrait et que le tome précédent laissait entendre que ce n'était pas un fin bretteur.
Mais le meilleur de tout, c'est bien évidemment l'évocation tout simplement splendide d'Henri IV, à travers sa relation désormais de forte amitié avec Germain Grandpin, personnage destiné à de grandes aventures dans l'univers de
Cothias/Glénat/Vécu. Pour le bon roi par contre, ça touche à sa fin puisque l'assassinat arrive en fin de tome, mais il sera difficile à remplacer dans les trois derniers volumes, tant il a illuminé ce début de saga de façon souveraine, c'est le cas de le dire, à la fois à travers ses défauts (son goût pour la ripaille et la débauche et sa trop grande tolérance à l'égard de son fils, qui nous ont offert un luxe de scènes truculentes), à travers ses qualités (sa tolérance, sa volonté de paix et de conciliation, sa simplicité) et à travers les difficultés inextricables auxquelles il est confronté, entre deux camps inconciliables et tous deux persuadés d'être lésés.
C'est de la très grande BD, et cette série a probablement mérité sa réputation de "culte".