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EAN : 9782913406582
Pleine page (21/02/2008)
3.5/5   2 notes
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Frédéric Marais, auteur de livres pour enfants mettant en scène un ours bonhomme, vit seul dans une maison isolée de la partie girondine des Landes de Gascogne. Cette maison, ancien domicile du régisseur, fait partie d'un plus grand domaine, le Grand Lignan, appartenant à une riche famille, les Mazères, ayant fait fortune dans l'exploitation du bois, en France mais surtout dans les forêts primaires africaines ou sud-américaines. Les Mazères ont laissé l'habitation principale à l'abandon des années durant mais, un jour, ouvriers et artisans débarquent pour rénover ce « château ». Peu de temps après arrivent Juliette et son fils de seize ans, Maxence. Ce dernier, atrocement défiguré à la suite d'un accident de voiture, est le fils illégitime de Michel Mazères, président de la société familiale. L'irruption de ces deux personnes recluses ici à l'écart des regards vient perturber la solitude de Frédéric. Surtout, elle apparaît vite comme le catalyseur de souvenirs et de douleurs que les uns comme les autres auraient voulu voir disparaître et qui vont les ronger.

L'ours pécheur n'est pas un polar. Certes il comporte son lot de zones d'ombres et même de crimes, mais est avant tout l'histoire d'une rencontre, celle de Frédéric et de Maxence, plombée par le poids de deux histoires familiales faites de traumatismes, de non-dits, d'espoirs déçus… Une réflexion subtile sur le désir de paternité (dans le double sens de vouloir être père et de vouloir en avoir un).
Les personnages ici mis en scène partagent des fêlures et des manques. Manque de pères, de compagne ou de compagnon, culpabilité, mais aussi haine sont leur lot commun. C'est aussi, jusqu'à un certain point, une certaine forme de haine commune pour les faux-semblants qui va lier Frédéric et Maxence. Une haine, ou plutôt une acceptation de la haine, qui va leur permettre d'avancer. Pour Maxence en retrouvant un peu de son statut d'enfant et pour Frédéric en s'extrayant du monde enfantin et moralisateur dans lequel il s'est enfermé par le biais de ses contes pour enfants :

« C'est le regard de Max qui m'a fait grandir, quand il m'a pris dans ses bras et qu'il s'est mis à pleurer contre mon épaule en me serrant très fort. Et, dans cet instant où il redevenait un enfant perdu et malheureux, sa haine est devenue la mienne.
Et haïr, c'est aussi exister ».

Cette histoire fondée sur les sentiments complexes, ambivalents, de ses personnages, et leurs secrets, Philippe Cougrand la déroule à un rythme faussement lent avec une réelle maîtrise de son histoire, nous distillant avec parcimonie de nouveaux éléments qui nous poussent à tourner les pages afin d'essayer de comprendre quels cadavres reposent dans les placards mais aussi combien il peut y en avoir. On pourra d'ailleurs peut-être regretter une forme de surenchère autour desdits cadavres sur la fin de l'ouvrage et l'emboîtement un peu trop facile de certains éléments. Il n'en demeure pas moins que L'ours pécheur reste un beau roman intimiste ou la violence des sentiments se dispute à la beauté qu'ils révèlent parfois.

Difficile par ailleurs de ne pas penser à François Mauriac, tant par les thèmes abordés, en particulier la recherche de la sauvegarde des apparences par une bourgeoisie provinciale qui cache ses déviances derrières les oripeaux de la foi, que par le lieu même de l'action. Sans doute consciente, cette influence n'est pourtant pas écrasante et Philippe Cougrand s'affirme comme un auteur original et, comme nous l'avons déjà dit en parlant de Mortel estuaire, élégant par son écriture comme par la subtilité de son propos.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’est le regard de Max qui m’a fait grandir, quand il m’a pris dans ses bras et qu’il s’est mis à pleurer contre mon épaule en me serrant très fort. Et, dans cet instant où il redevenait un enfant perdu et malheureux, sa haine est devenue la mienne.
Et haïr, c’est aussi exister.
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