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sur 2479 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Prix Littéraire le Monde 2019.
Le Paradis, c'était la propriété d'Émilienne, une ferme perdue à la campagne, tout près d'un petit village.
Maintenant, c'est Blanche qui en est propriétaire. C'est elle-même qui se surnomme "la bête".
Elle a 80 ans et se souvient...

Blanche et Gabriel sont élevés par leur grand-mère Émilienne depuis que leurs parents se sont tués dans un tragique accident de voiture, dans l'épingle à cheveux juste à côté de la ferme.
Ils ont compris très vite qu'ils ne devaient pas se plaindre et qu'ils devaient bien travailler à l'école et aider le plus possible leur grand-mère, dont les produits de la ferme sont la seule source de revenus.
A la ferme, il y a aussi Louis, maltraité par son père, qui est venu se réfugier-là, un jour, et y est resté. La grand-mère ne pourrait s'en sortir sans lui, seule avec deux jeunes enfants. Il fait à présent presque partie de la famille.
Blanche admire sa grand-mère qui lui apprend tout ce qui est nécessaire pour pouvoir la remplacer un jour. Elle adore la ferme et ses alentours et aime se réfugier dans la nature, ce qui la relie aussi à sa mère qui aimait les lieux et à son père, poète à ses heures, qui avait accepté de s'installer au domaine. Gabriel se montre plus fragile, toujours larmoyant, et incapable de se défendre face aux attaques fréquentes qu'il subit à l'école. Émilienne fait tout pour l'endurcir mais n'arrive pas à ses fins. C'est pourtant une femme forte et souvent dure, qui aime profondément ses petits-enfants, mais qui a été obligée d'oublier ses peines, pour avancer dans la vie.
Mais l'adolescence de Blanche arrive trop vite...
Louis souffre de la voir ainsi grandir car il en tombe amoureux et a du mal à cacher son trouble. Il souffre d'autant plus que Blanche n'a d'yeux que pour Alexandre, un camarade de sa classe, très charismatique et qu'elle va succomber à son charme et vivre avec lui son premier amour, passionné et dévastateur.
Le petit couple adorable qu'ils forment, est envié par tous au village.
Mais l'année scolaire de terminale arrive à sa fin.
Alexandre décide de poursuivre ses études à la ville, pressé de quitter sa famille trop sombre, trop triste, trop pauvre et sans intérêt pour lui dont l'ambition dévorante ne peut attendre.
Blanche qui aurait pu, au vu de ses résultats scolaires brillants, faire de même, décide de rester au Paradis, qu'elle est incapable de quitter. Elle ne peut abandonner ni Gabriel, bien trop fragile, ni sa grand-mère qui vieillit, ni le domaine auquel elle est viscéralement attachée.
Pour elle, le départ d'Alexandre est un véritable déchirement dont elle ne se remettra jamais...
Des années après, lorsqu'il décidera de revenir au village pour mettre en oeuvre son machiavélique projet, elle retombera sous son charme, consentante, prête à tout pour lui, et ce sera le drame…un drame dont bien entendu je ne vous dirai rien.

Vous l'aurez compris ce roman est noir, très noir. C'est une tragédie. Je ne vous cache pas que je l'ai trouvé très fort.
La vie à la campagne est rude. Les gens taiseux comme c'est souvent le cas quand il s'agit des affaires des autres, dont on se ne mêle pas.
Blanche est une adolescente très attachante et j'ai eu beaucoup d'empathie pour elle tout au long du récit. Elle aime le Paradis où elle a vécu, et qui la rattache à ses parents. Elle s'accroche pour avancer dans sa vie, protéger son frère si fragile et aider sa grand-mère qu'elle admire.
Elle choisit de rester à la ferme car elle ne peut faire autrement, mais espère de tout son coeur qu'Alexandre un jour la comprendra, ce qui ne sera pas le cas. Mais elle l'aime avec un coeur trop pur, et forcément le lecteur pressent le drame. Elle, si forte pour gérer sa vie, se montre d'une très grande faiblesse quand il s'agit d'amour, tant elle a peur de la perte, de l'abandon, déjà vécu lors de la disparition de ses parents.
Lui, si charismatique, apparaît finalement comme un véritable monstre, capable de mentir pour mettre ses projets à exécution, et de tromper son monde sans un seul instant se mettre à la place de celle qu'il a pourtant semble-t-il aimé dans sa jeunesse. Sa lâcheté et son ambition sont immenses et nous le rendent peu sympathique.

J'ai aimé ce portrait de femme libre et forte, forgé par sa grand-mère, mais qui entre peu à peu dans la folie tant elle est viscéralement attachée à la terre de ses ancêtres.
J'ai aimé ce huis-clos que j'ai trouvé tout de même étouffant, même si le lecteur admire souvent le ciel, la nature et ce qui l'entoure.
Ce roman est tellement bien écrit et prenant, que lorsqu'on commence sa lecture, on ne peut le lâcher jusqu'à la tragique fin, surprenante mais qui nous permet de vérifier nos intuitions.
Je n'ai qu'une envie, c'est de découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Vous êtes arrivés au Paradis.
C'est une pancarte anonyme à l'entrée d'une petite ferme qui vous le dit.
Le Paradis, domaine d'Émilienne, vieille campagnarde entêtée et robuste au coeur de roc et d'amour.
Avec elle, ses deux petits-enfants : Blanche et Gabriel, deux petits anges orphelins dont la vie a pris un drôle de virage, un virage mortel qui leur a coûté leurs deux parents, Marianne et Etienne.
Parmi cette famille rapiécée, un autre petit garçon, Louis, gamin du cru battu par son père et qui, un jour passé, s'est enfui de chez lui pour trouver l'amour adoptif d'Émilienne. Commis depuis, Louis rêve d'une autre belle rencontre dans sa vie : celle de Blanche, pourtant incapable de le voir comme elle voit Alexandre, un garçon futé à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession.
C'est dans ce cadre campagnard, quelque part en France à une époque où le goudron ne bouffait pas encore étangs et prés, que Blanche va devenir une femme et où Cécile Coulon, jeune prodige de la littérature française, déjà acclamée pour son précédent roman Trois Saisons d'Orage et son recueil de poésie Les Ronces, choisit de poser sa plume pour une tragédie Shakespearienne à la campagne.

Tout est banal dans Une Bête au Paradis.
Une campagne française comme tant d'autres, une fermière que rien n'ébranle ou presque, une gamine brillante qui accouche d'un trio amoureux sans le vouloir, un garçon qu'on n'oublie, un drame que l'on sent venir.
Oui, tout est banal dans Une Bête au Paradis…et rien ne l'est.
En 340 pages, Cécile Coulon s'empare de la vie quotidienne d'une famille de la campagne pour en faire un drame où amours, fêlures, secrets et fantômes se tirent la bourre.
Ses personnages, eux, pourraient être banals également mais ils ont le bon goût de ne jamais l'être, incarnés par le talent d'une autrice sensible et frontale à la fois, ne reculant devant aucun sentiment, aucune tristesse.
Il y a d'abord Blanche, orpheline qui aime Sa ferme comme on aime Sa terre natale, incapable de la quitter même quand on la sait maudite. Cette terre qui ronge et qui prend aux tripes.
Il y a Émilienne ensuite, vieille fermière qui doit savoir être mère et père, acier et soie, amour et colère, pour élever et faire mûrir ces trois enfants dont elle reçoit la charge.
Il y a Louis enfin, rongé par la violence qui l'a forgée bien malgré lui, qui l'a poussée sur les routes et qui finit toujours par le rattraper. Ce petit garçon devenu un homme cherchant toujours une famille, Sa famille, et qui, parfois, rêve trop loin, trop fort pour lui, le petit commis.
On pourrait ajouter Alexandre à ce trio déjà formidable, ou encore Gabriel, l'autre orphelin à la vie discrète et qui n'était pas fait pour vivre au Paradis dès le départ. Car les Élus semblent bien rares, tous enfants de souffrance et de fantômes bruyants.
Ces personnages, Cécile Coulon pourrait nous les tailler à la serpe, brutalement, sèchement. Mais elle préfère la glaise, la terre humide de la campagne pour les sculpter patiemment, en saisir les émotions les plus intimes, des frustrations aux vilains désirs, des amours brisés à ceux qui ne le seront jamais faute de commencer.

Une Bête au Paradis parvient alors à saisir les malheurs de petites gens qui vivent loin de la ville, de cette époque qui semblait encore pouvoir respirer loin de la convoitise et où le jour du Marché était toujours celui des sourires et des bavardages.
Avant le retour des enfants déchus, les pourris par la Ville qui n'ont plus que l'argent et le profit à l'esprit, incapables de comprendre que pour rendre fiers leurs parents, il ne suffit pas d'amasser des terres et des biens.
Mais ce qui fait la différence dans cette histoire familiale, c'est le style de Cécile Coulon, véritable surdouée de l'écriture qui capte malheur, joie, espoir, apaisement, ardeurs, saveurs et chaleurs dans un mouvement ample de sa plume déliée et volage. Pour aligner ses mots, la française procède de la même façon que pour sculpter ses personnages : elle utilise le banal et l'ordinaire pour le sublimer et faire de chaque phrase, même la plus anodine, un rouage dans une machine parfaitement huilée.
Le résultat ?
Une merveille d'écriture qui glisse sur la langue comme sur la page, qui atteint le lecteur en plein coeur et rassemble les morceaux de la vie de Blanche en lettres brûlantes. Des espoirs aux cauchemars, du labeur à l'horreur.
Une Bête au Paradis raconte une histoire de la campagne en faisant ressortir le meilleur et le pire de ses personnages, comme dans la Vraie Vie, celle qui nous tend les bras au Paradis.

C'est un arbre terrible qui pousse lentement au coeur de la famille Émard, celui de la tristesse et du destin qui, petit à petit, se mue en vengeance et en revanche. Une Bête au Paradis tord le cou au banal pour en tirer un drame et des histoires tout sauf ordinaires, sublimés par l'écriture divine d'une Cécile Coulon qui semble bel et bien toucher le Paradis du doigt (et de la plume).
Lien : https://justaword.fr/une-b%C..
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"Le Coeur du Pélican et "Trois saisons d'orage" m'avaient laissé déçu et indifférent, malgré les critiques élogieuses qu'ils ont suscitées. Eh bien les amis, j'ai trouvé le klondike avec "Une bête au paradis". Excellent du début à la fin ... et quelle fin !
Mme Coulon excelle à créer un climat de malaise qui annonce un orage à venir dès le début du livre, la tension monte graduellement et inexorablement, on sent que le drame va survenir, non on s'en sauvera pas ! Les personnages, surtout Blanche et Louis, sont d'une sensibilité à fleur de peau, aux sentiments exacerbés, ils sont extrêmes, dévorés par la passion, la jalousie, la dépendance affective j'oserais dire. le décor, l'environnement sont bien définis et sont aussi importants que les personnages. On dévore ce livre, tellement bien écrit, c'est fort, c'est émouvant et annonciateur de cataclysme.
Bravo Mme Coulon, une totale réussite qui m'a enchanté !
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Cécile Coulon est une jeune autrice (née en 1990) mais à la bibliographie déjà bien fournie: 8 romans, 1 recueil de nouvelles, 3 recueils de poésie, une pièce de théâtre ... à seulement 30 ans!
Personnellement, "Une Bête au paradis", sorti en 2019, est le premier roman que je lis de cette autrice. Et je dois dire que je suis un peu bluffée par la maturité de cette écrivaine. Elle reprend dans son récit la dureté du monde paysan et l'isolement de nos campagnes isolées de France. Elle aborde également de manière plus prégnante, la difficulté des paysans autochtones à conserver leur terre et leur environnement.
Le récit est émaillé d'une violence latente qui donne au récit une tonalité pathétique voire tragique. Car ce roman développe aussi le thème de l'amour bafoué, l'amour impossible face à la voracité d'un homme peu scrupuleux, prêt à tout pour s'enrichir. Mais cela, ce n'est que la lecture en surface de ce roman. Car on peut aussi y voir la fatalité d'un amour impossible... le propre d'un bon roman, à mon avis, est cette capacité de rendre dubitatif son lecteur! Je n'en dirai donc pas plus. A vous de vous faire votre propre avis...

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Comme je ne connaissais pas du tout l'auteure, j'ai fait une petite recherche rapide et c'est son jeune âge qui m'a frappée en premier. On ne le ressent pas du tout dans le roman, de ses mots découlent une grande maturité, une vision de la vie juste, non idéaliste.
Le Paradis est une exploitation agricole familiale où se croisent au fil des années des tragédies, à petite ou à grande échelle : la mort, les abus physiques, la dépression, la maladie, les mensonges, la vengeance. Mais il y a aussi les moments qui nous donne envie de s'accrocher à la vie et d'y croire encore : la bienveillance, l'amour, la passion, le respect, la famille, la confiance.
Mais lorsque la confiance est brisée et que la vie se déchire et vole en mille éclats, jusqu'où iriez-vous pour l'amour de la terre, votre terre? Douce folie, cruelle vengeance... la bête arrive au paradis.
La plume est brute, efficace et d'une vive couleur, je me suis retrouvée au Paradis en fermant les yeux quelques instants : le lac, la ferme, le pré, les champs. J'ai vu les poules curieuses et effrayées, j'ai vu la naissance d'un veau. J'ai ressenti la fierté de la dure labeur et l'amour de la terre. J'ai partagé les joies et les peines, l'instant de quelques pages, j'étais moi aussi un membre de la famille Émard, j'étais aux portes du Paradis.
Ne fais jamais de mal à un plus petit que toi. Jamais. Ou tu souffriras par un plus fort.
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Le Paradis, c'est une ferme isolée où Emilienne vit avec ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel, depuis que leurs parents sont morts dans un accident de voiture. Et c'est là aussi que travaille Louis comme commis de ferme, recueilli par Emilienne. le Paradis, c'est toute la vie de Blanche, elle y est viscéralement attachée depuis son enfance. D'ailleurs, elle ne poursuivra pas ses études après le lycée et reprendre les rênes de la ferme avec Emilienne. Gabriel, son frère, ne s'est jamais vraiment remis de la mort de ses parents, toujours rêveur et l'air mélancolique. Et contrairement à Blanche, il quittera le Paradis. Blanche va tomber amoureuse au lycée d'Alexandre, et pense que leur amour si fort sera éternel, et qu'Alexandre restera. Mais ce dernier veut s'ouvrir à de nouvelles aventures et expériences, découvrir d'autre lieux. Alors Blanche va se retrouver seule, déchirée par ce qu'elle ressent comme une trahison qui a emporté son coeur et une partie de son âme. Mais un beau jour, des années plus tard, Alexandre revient…

J'ai emprunté ce roman à la médiathèque, car la chronique de Manou m'avait donné envie de me plonger dans cet univers fermé, où la folie et le désespoir ne sont jamais loin… Blanche semble être plus forte que son frère, sait ce qu'elle veut, et est pleine d'énergie pour les travaux de la ferme. Elle est tellement attachée au Paradis qu'elle décide d'y rester, ne voulant pas quitter la ferme, et pensant qu'Alexandre restera avec elle. Mais Alexandre ne partage pas les mêmes idées et partira découvrir le vaste monde, ayant une revanche à prendre sur son enfance étriquée et marquée par le manque d'argent. Ce sera une rupture violente et douloureuse pour Blanche, et le lecteur commence à la voir basculer vers la folie du désespoir. L'épisode avec l'araignée, qui reviendra encore plus violemment plus tard m'a d'ailleurs fortement marquée. Et quand Alexandre revient au paradis bien des années plus tard, on sent l'ombre de la tragédie arriver… Et rien ne pourra empêcher les événements d'arriver…

Le Paradis porte finalement bien mal son nom, lieu d'accident et de mort des parents, lieu où l'amour va faire des ravages. Gabriel, qu'on pensait le moins armé face à la vie, va finalement progressivement s'en sortir et aller vers la vie, quittant le Paradis, lieu plutôt maudit.

Louis le commis de ferme va aussi vivre sa tragédie, avec son amour impossible pour Blanche, sa douleur face à l'amour flamboyant de Blanche et d'Alexandre, et en voyant les ravages de la rupture sur Blanche. Louis qui pensait faire partie de la famille, mais qui finalement va comprendre qu'il sera toujours un étranger.

Un roman marqué par le destin tragique et la folie des sentiments.
Lien : https://docbird.over-blog.co..
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Une bête au paradis, prix littéraire le Monde 2019 est un titre si médiatisé qu'il est difficile de ne pas avoir lu au moins quelques avis avant d'y mettre le nez. J'ai vu passer des articles tant positifs que négatifs sur ce roman, et le moins que je puisse dire après l'avoir lu est que je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Bien qu'ayant deviné assez tôt la tournure qu'allait prendre le récit, l'écriture magnétique de Cécile Coulon m'a de nouveau séduite.

Une bête au paradis est une histoire de femmes, de battantes, habitées par une seule et même cause : préserver et défendre leurs terres, envers et contre tout. Dans une ferme isolée appelée le Paradis, Emilienne élève ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel, orphelins depuis le décès de leurs parents dans un accident de la route. Emilienne n'est pas une femme avec qui l'on transige et les petits, bien que ne manquant pas d'amour, sont élevés à la rude. Adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour, mais celui-ci, dévoré par l'ambition, ne tarde pas à la quitter pour partir en ville. Lorsqu'il revient, leurs mondes se déchirent.

Le style de l'autrice est âpre, froid et dur comme de la terre gelée, un style qui colle à la rudesse de la vie agricole, celle que l'on ignore ou que l'on dénigre dans les villes. Mais derrière la glace se révèle une poésie de la ruralité, du temps qui passe inexorablement et de l'attachement aux racines. Cécile Coulon possède cette faculté incomparable de s'approprier un univers qui n'est pas le sien et cela force l'admiration. Il est difficile de situer temporellement cette histoire : pas de repère temporel, des personnages que l'on ne peut « caser » dans une époque précise : pas de téléphone, ni quelconque modernité technologique. Les personnages, tels des fantômes, semblent appartenir à la ferme, corps et âmes peut-être pour l'éternité, ils ne peuvent dés le départ échapper à leur destin… Des êtres auxquels il est difficile de s'attacher tant ils apparaissent froids et rudes, pourtant ils marquent les esprits par leurs actes et leur opiniâtreté. Cette puissante et tragique évocation du thème de prédilection de l'autrice, l'avancée des villes sur la campagne, classe Une bête au paradis parmi les romans français incontournables de ces dernières années.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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« Une bête au paradis » est le septième roman de Cécile Coulon, une jeune écrivaine prometteuse de 31 ans.
C'est l'histoire d'une famille, les Emard, qui vit dans une ferme isolée, « le Paradis ».
Blanche et Gabriel sont élevés par Émilienne, leur grand-mère, suite au décès tragique de leurs parents.Elle les éleve au fil des saisons et des corvées, aidée par Louis le commis.
Alors qu'elle est adolescente, Blanche tombe amoureuse d'un certain Alexandre… qui disparaît…jusqu'au drame…
Ce roman est plébiscité un peu partout, je trouve que c'est largement justifié.
L'histoire est haletante, le rythme soutenu et l atmosphère pesante monte crescendo, jusqu'à la chute finale, que j'ai trouvée inattendue.
Ce livre m'a fait un peu penser à « né d'aucune femme » de Franck Bouysse, du fait du sujet traité et de l'ambiance.
Ce livre se dévore, je vous le recommande vivement.
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Tout d'abord un énorme merci à l'auteure de thrillers fantastiques, Delphine Muse pour m'avoir conseillé de lire « Une bête au Paradis ».

Ce roman implacable me fut un énorme coup de coeur, le dernier de cette année 2022.
Je découvrais Cécile Coulon et son talent indéniable pour raconter une histoire aussi puissante que cruelle.
L'écriture si fluide m'a imprégné tout entière par son encre poétique et authentique, où les personnages étaient décortiqués en profondeur, où je voyais leur coeur battre de rires et parfois leur âme saigner de désespoir.
*

Cette histoire se déroule immuable en vase-clos, dans la ferme isolée dite « le Paradis » qui deviendra un enfer, pour certaines personnes qui y vivent.
Ce lieu est suspendu dans le temps et dans l'espace. Il semble irréel car il est coupé du monde, il pourrait se situer à m'importe quelle époque passée et à n'importe quel endroit en France.
Mais cela n'a aucune d'importante, c'est secondaire !

Car c'est là où se niche pour moi, la force du roman sombre et envoutant de Cécile Coulon. L'auteure joue en continuité sur les émotions de ses personnages et en conséquence, met le lecteur aussi en émotion et en tension.
Car seule Blanche, son frère Gabriel, sa grand-mère Emilienne, le commis Louis et le bel Alexandre, sont dans la lumière des mots de ce récit. Ils paraissent si réels et si animés d'espoirs, de désirs inavoués, d'amour secret, de bonheur caché, mais aussi d'orgueil, d'amertume, de colère et de douleurs.
*

C'est l'histoire d'un amour exclusif, presque excessif, un amour unique, un amour qu'elle aurait voulu éternel. C'est ce qu'a espéré très fort Blanche, en rencontrant le radieux et bel adolescent nommé Alexandre. Ce fils de parents modestes et tristes, qui déjà aspirait à une belle vie et voulait « faire les choses bien », comme il disait.

Blanche est cette jeune fille, brillante, décidée, enracinée à la terre de cette ferme, qui veut s'accrocher à ses rêves pour fuir un passé, pour fuir une grande et douloureuse absence.
Et sa grand-mère veille sur elle. Emilienne est une femme forte, une femme de caractère et taciturne, attachée elle aussi, pour la vie entière à cette parcelle dans « le Paradis ».
Emilienne qui soigne les blessures des autres, celles de sa petite-fille, celles aussi de son petit-fils Gabriel. C'est cette femme solitaire qui accueillera même dans sa maison, Louis lorsqu'il était adolescent. Louis qui viendra un jour, hagard, se réfugier dans cette ferme, fuyant lui aussi les violences de son père.
*

Et tout ce petit monde, tous ces êtres marqués par leur passé, tous de ces gens de la terre, travailleurs acharnés, mais aussi âmes taiseuses, vont vivre ensemble, souvent même côte à côte et vont se protéger mutuellement.
Des êtres avec chacune et chacun leurs aspirations, leurs perspectives d'avenir, qui respireront le même air de cette ferme. Et qui vont à un moment de leur vie, être troublés de se voir évoluer, de se voir mûrir, de se voir vieillir et de constater les divers chemins de vie qu'ils prendront.

Louis, sera la première victime de ses frustrations, lorsqu'il s'apercevra que la petite Blanche a bien grandi et qu'elle est devenue une belle jeune femme très désirable, mais aussi très indépendante.
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comme presque tous sur Babelio,
j'ai passé un très bon moment !
en espérant que cela se termine bien ...

à lire pour le savoir : ne rien expliquer surtout ....
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