Un roman en demi-teinte qui n'aura pas su me séduire…
Peut-être en attendais-je trop ? Vivement conseillé par les libraires que je côtoie chaque semaine, je me suis laissée tenter. Tout commençait plutôt bien, un huis clos dans une ferme avec une ambiance pesante et un « paradis » perturbant… Nous découvrons alors Emilienne et ses deux petits-enfants orphelins Blanche et Gabriel, ainsi que le commis Louis.
On pose plusieurs bases : Emilienne est une femme forte de la terre qui n'a que ses petits-enfants comme faiblesse, ou presque. Elle n'hésite pas à se montrer dure et injuste si c'est pour servir leur éducation. J'aime beaucoup les personnages âgés en général, mais là, ça n'a pas du tout été le cas. Tantôt trop dure, tantôt trop en retrait, Emilienne ne m'a pas du tout inspirée.
J'avais alors posé mes espoirs sur Gabriel, le traumatisé qui se replie sur lui-même dans la famille. Mais là, comme avec Blanche, je me suis retrouvée avec un personnage manquant de profondeur, qui n'a de traumatisé que le mot et qui se contente de s'isoler et de se taire. Blanche semble alors la femme forte de la famille, mais indépendante, elle est loin de l'être. Totalement dépendante de cette terre et de ce village, elle laisse filer son premier amour, lui en voulant d'aspirer à autre chose que d'élever les cochons avec elle… Là encore, j'avoue avoir pas mal tiqué.
L'avantage de ce roman, c'est que les chapitres sont courts. On peut rapidement avancer dans l'histoire, mais cela ne m'a tout de même pas enlevé une vive sensation d'ennui du au rythme très lent du récit.
De plus, l'intrigue est globalement prévisible. Ce décor posé était propice à une histoire prenante, et pourtant, nous nous retrouvons devant des troubles importants de la personnalité non exploités et présentés de façon si superficielle que j'ai cru avoir déjà lu ce roman, ou l'avoir déjà vu en film. On ne nous y présente pas une réelle passion dévorante, ni un réel amour comme je m'y attendais et comme beaucoup semblent le dire.
La plume m'a plutôt plu, étant très imagée. Mais elle n'a malheureusement pas suffit à me séduire.
Enfin, attention aux âmes sensibles, on ne se trouve pas dans une ferme de contes de fées et les dures lois de l'élevage s'appliquent dans cette intrigue avec une totale insensibilité à la souffrance animale.
Une bête au paradis est un merveilleux titre pour une histoire pourtant banale et prévisible, qui aurait pu être forte et coup de poing en exploitant davantage les troubles des différents personnages. J'ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur et j'ai malheureusement eu une impression de déjà-vu/lu devant cette intrigue prévisible.
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