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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un titre à la consonance météorologique qui n'est pas sans rappeler des préoccupations paysannes. Il est vrai que ce nouveau roman de Franck Courtès s'ancre dans la ruralité. Adulte, l'auteur revient pour une journée champêtre en famille dans ce village de Seine et Marne qu'il a beaucoup fréquenté étant enfant car ses parents y possédaient une résidence secondaire. Il apprend assez fortuitement que l'un de ses anciens compagnons de jeux a fait plusieurs années de prison ce dont il s'étonne car le garçon était plutôt, dans son souvenir, du genre doux et sans histoires. le roman se propose alors de comprendre ce qui a amené cette situation. Un brave gars ce Quentin, courageux, ayant appris à surmonter ses faiblesses, sensible, intelligent, tout du bon copain et qui de plus, partage avec Franck cet amour profond de la nature, de la forêt, sans chercher un ailleurs, plus urbain s'entend, qui lui conviendrait mieux. Rien à voir avec Gary, teigneux et violent qui gravite lui-aussi dans cette campagne qui perd progressivement sa part de ruralité profonde. Au-delà d'une opposition classique de portraits dans laquelle s'invitent des personnages annexes comme le frère influençable, la petite amie insatisfaite et Tikiti, l'aide garde-chasse (mention spéciale pour ce personnage tout en poésie malgré ou grâce à son côté un peu frustre), Franck Courtès porte un regard tantôt nostalgique, tantôt accusateur sur la mutation de ces paysages gagnés par la périurbanisation et l'évolution des pratiques agricoles ayant cédé au productivisme. Est-ce un regard d'enfant qui a vu son terrain de jeux du week end dénaturé ? Est-ce la réflexion d'un citadin qui attend une lecture claire des paysages, soit la ville soit la campagne mais pas cet entre deux qui brouille des repères_à chaque espace, sa fonction_ rassurants car posés depuis l'enfance ? Il sait d'avance qu'on lui opposera, tel un puching-ball, l'un comme l'autre, que sa légitimité de Parisien à revendiquer une nature immuable se coincera quelque part, elle aussi, dans cet entre deux.
On peut certes avoir une autre lecture, un regard moins réprobateur sur l'évolution de ces paysages mais il me semble que le grand mérite de ce roman est de s'intéresser à la campagne pour elle-même, d'en faire un personnage principal et non pas seulement un cadre comme dans les romans de terroir ce qui reste assez rare pour être signalé.

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Le narrateur, Franck, aime la campagne.
Lorsqu'il était enfant, ses parents avaient acheté une maison à Mortcerf (Seine et Marne) et gamin, il y passait tous ses week-ends et ses vacances. Et il préférait cela aux Caraïbes ou aux montagnes tyroliennes. Il partageait cet amour de la campagne avec Quentin, un gars du cru et qui comptait le rester. Leur rapport à la nature, puissant, intime, sensuel, nourrissait leur vie : « Je ne connaissais pas les plantes et les arbres par leur nom, dit le narrateur, et ne cherchais pas à le connaître. Je les reconnaissais tous de loin, l'un pour l'ombre sur laquelle je savais pouvoir compter les jours de chaleur, les autres pour leurs repousses longues et droites, aptes aux meilleurs lances, d'autres encore car on trouvait à leur pied quantité de fougères, de cachettes. » La nature le fascinait: il s'extasiait volontiers devant un héron mort, un « poisson vert et or échoué sur une rive boueuse ». Heureux de la contemplation du monde… « du commun, j'avais imaginé l'extraordinaire ». Une nature presque sacrée, source d'un éternel bonheur…
Enfin, pas si éternel que ça : le mode d'agriculture change, lentement mais sûrement : « Les agriculteurs en comptables angoissés, la calculatrice sur la tempe, arrachaient les haies, saccageaient les paysages de leurs ancêtres. », les lieux se transforment. Une ferme d'élevage intensif de volailles s'implante près de la maison des parents, les terres deviennent petit à petit « de mornes chaînes de production de betteraves ou de maïs ». Les outils agricoles se transforment en objets de décoration. La banlieue s'étend, grignote l'espace, « ronge la majeure partie de la France ».
Les pavillons se multiplient, les chemins se couvrent de bitume. On bétonne, on goudronne. « On avait arraché les haies, éliminé les broussailles inutiles, dans un même souci d'efficacité. ». On balise les sentiers pour que les vététistes et les coureurs en jogging fluo puissent en profiter par tous les temps. de « petits lions en plâtre » ornent désormais l'entrée des pavillons entourés de hautes haies de thuyas et de grillages. « N'y va pas, Franck » conseille la mère du narrateur peu avant la vente de la maison.
A cela s'ajoutent les vols, la drogue, la violence. Autant dire que Mortcerf n'est plus Mortcerf et le narrateur est anéanti. Adulte, il ressent toujours cette peine immense, le sentiment d'avoir perdu quelque chose : « J'étais inconsolable, je le suis toujours. »
« La campagne, dans sa hâte d'avancer et de rattraper le monde en marche, avait fait un grand pas, mais un pas de côté plus qu'en avant ; un écart hasardeux. »
C'est de cet écart, de cette perte qu'il est question dans le livre de Franck Courtès à travers l'histoire de Quentin, un camarade du narrateur qui, pour s'être battu contre tous les fléaux qui s'abattaient sur les terres qu'il aimait, s'est retrouvé en prison.
On sent dans l'écriture très sensible de l'auteur une véritable amertume, une profonde tristesse, la nostalgie d'un temps qui ne sera plus, parce que les campagnes qui bordaient les villes ne sont plus des campagnes mais des villes-dortoirs d'où l'on part tôt et où l'on rentre tard, des espaces où l'on ne va plus en vacances, préférant « les glaces à la vanille, les slips de bain, le sable entre les orteils, les pizzas surgelées et la télévision ». Quelle belle image du bonheur, non ? Bref, ce sont désormais des espaces qui ont perdu leur identité, leur âme, qui ne sont ni campagne, ni ville, ni banlieue.
Le narrateur a fait partie des derniers à profiter de cette campagne, peut-être est-ce une chance, je ne sais pas : « Dans mes forêts oubliées, mes bois de deuil à l'avenir condamné, je goûtais la chance d'être le dernier amoureux, le seul amant de mes richesses. »
Il y retourne encore, en secret, parce qu'il connaît des coins, des terres, des bois rescapés, parce qu'il se sent appartenir à cette nature : « Quand on fait partie de la nature, comme moi, on ne se pose plus la question de l'aimer ou pas. La nature, j'en suis. »
Finalement, plus que l'histoire de Quentin, j'ai aimé l'évocation de ce que le narrateur a vécu comme une trahison, une dépossession, un viol, quelque chose dont on ne se remet jamais vraiment, parce que ça a à voir avec l'enfance et avec le bonheur… On peut toujours courir après, y retourner le week-end en famille, ça ne sera plus jamais pareil, de toute façon…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Courtès Franck – "Sur une majeure partie de la France" – JCLattès, 2016 (ISBN 978-2-709-5058-8)

Un roman bien écrit, enlevé, insérant avec justesse les constats généraux dans la réalité particulière prise pour cadre.
La trame principale du récit met en évidence la destruction quasi parachevée aujourd'hui du monde rural non seulement par les industriels, les technocrates bruxellois et les énarques franchouillards, mais aussi et surtout par leurs relais à l'efficacité redoutable, scellant l'alliance – la collusion – entre les médias abrutissants et les trafiquants de drogues avilissantes.

L'influence particulière de la gent féminine dans ce processus est très bien vue : après avoir, dans les années soixante, liquidé les meubles anciens pour les charmes du formica si propre, la génération suivante refuse de rester "derrière le cul des vaches" et dans les boues des campagnes...

L'auteur prend pour cadre géographique ces espaces ruraux qui en Ile-de-France, se situaient à la limite de la pire banlieue de relégation et se voient maintenant absorbés par cet urbanisme de relégation.

Ce roman fait écho à celui de Benoît Minville intitulé "Rural noir" (voir recension), ainsi qu'aux ouvrages plus documentaires découvrant ces derniers temps la spécificité de ce que l'on appelle "la France périphérique" (Christophe Guilluy), "la diagonale du vide", la "métropolisation" (Emmanuel Négrier), plus vulgairement "la France des petits-blancs" (Aymeric Patricot) qui échappe à la bien-pensance des "élites" standardisées par l'ENA et autres officines crétinisantes du type Sciences-Po et qui se mêle maintenant – stupeur – de voter massivement pour le Front National.

Par ailleurs, l'auteur montre qu'il n'existe pas de drogue dite "douce", qu'il n'existe que des drogues générant la pire des violences.

Un roman à lire et à offrir, tout comme celui de Minville.
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La France est un beau pays, constitué pour l'essentiel d'une campagne luxuriante faisant face à des villes qui peinent à élargir leurs frontières. C'est de cette province historiquement agricole, faite de maisons en pierres et de corps de ferme isolés, de ces petits villages français typiques, construits autour de la place de l'église, dont il est question dans ce très beau livre de Franck Courtès.

Avec nostalgie, le narrateur quitte Paris pour une escapade provinciale avec quelques amis, ces « p'tits week-ends » que les parisiens exilés de province adorent. Dans cette campagne verdoyante qui l'a vu grandir et qu'il a vu changer, il retrouve un peu par hasard un camarade de son enfance, l'occasion pour lui de brosser le portrait d'une génération ayant connu l'urbanisation de ces terres jusque là protégées de tous les drames de la modernité.

Quentin a grandi dans les pas de son père et de son ouvrier, un garde chasse et un amoureux de la terre un peu coupé du monde, et se destine à reprendre le domaine, les ruines du vieux château avec ses douves pleines de poissons, les bois dans lesquels il organise la chasse le week-end. Né handicapé d'un pied malformé, il deviendra un garçon curieux et sensible, s'intéressant à la peinture et à la lecture, sans jamais mépriser le travail de la terre ni renier son amour pour la nature dans laquelle il vit toutes ses aventures avec son petit frère Benoît. Plus tard, il tombera amoureux d'Anne, une fille rêvant de s'installer en ville que même une grossesse accidentelle ne parviendra pas à faire rester à ses côtés.

Gary lui, semble être né d'une mauvaise graine. Issu d'une famille peu reluisante, il deviendra dés l'enfance un petit délinquant, les choses ne s'arrangeant pas avec le temps. Avec l'arrivée des banlieusards et des étrangers, chassés d'une capitale ne pouvant plus les héberger, cette campagne va se modifier, s'urbaniser, et offrir à Gary le tremplin idéal pour sa carrière de délinquant, le transformant en dealer de drogue dont les faits de violence le conduisent très jeune en prison.

Le récit se construit autour de cette lente transformation de la France, avec l'arrivée du béton, de l'agriculture industrielle, de la drogue et de la délinquance organisée. Les destins de Gary et de Quentin flirtent l'un avec l'autre, s'accrochant plus que de raison, tantôt à cause de son petit frère Benoît, devenu trafiquant pour l'argent facile, tantôt pour Anne, qui sombre dans la drogue et s'abandonne aux bras de ce voyou violent mais généreux avec sa drogue. La tension monte au fil des pages entre les deux, jusqu'au drame, inéluctable, qui d'un coup de fusil ramène le calme sur la campagne.

Franck Courtès livre avec Dans une majeure partie de la France un roman nostalgique sur la France de l'après-guerre, sur ces campagnes qui ont vu disparaître l'amour du terroir au profit de celui des immeubles et du béton, de ces fermes qui étaient reprises par les enfants et qui désormais sont soumises aux produits chimiques, au rendement, à l'industrie agro-alimentaire et aux banques. Un récit passionnant sur le destin de deux hommes qui s'opposent malgré leur proximité, et qui sans mélancolie, trace en toile de fond l'évolution d'une société et la transformation d'un territoire.
Lien : https://www.hql.fr/sur-une-m..
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Franck Courtès, ou le narrateur, part piqueniquer en famille à Montcerf, en Seine et Marne, là où ses parents avaient une maison lorsqu'il était adolescent. Village et période de sa vie dont il garde une certaine nostalgie. Ah, la campagne, bucolique à souhait, où tout est sain et bio! Tout le monde en rêve dans nos villes actuelles.
Au village le narrateur rencontre deux anciens camarades qui lui donnent des nouvelles, prétexte à laisser vagabonder ses souvenirs d'une époque magique, mais surtout à raconter le changement, l'évolution de ces campagnes si proches de la ville, qui ont subi les bouleversements qui ont frappé de plein fouet une jeunesse à priori insouciante et privilégiée mais qui s'est laissée berner par les sirènes de la ville. Ces campagnes devenues banlieues, investies par les constructeurs, les industriels qui défigurent le paysage, conquises par les petits voyous qui corrompent les jeunes en toute impunité, délaissées par les jeunes et leurs envies d'ailleurs, d'autre chose certainement.
Au village, il y a Quentin, un jeune handicapé d'un pied, qui ne sera jamais comme les autres, mais qui rêve de poursuivre la vie des anciens et de rester vivre au village ; Gary, fier chef de bande, voyou brutal, raquetteur et pourvoyeur de drogue, qui terrorise le village ; Anne, et ses envies de vivre à la ville mieux qu'à la campagne, fille mère assumée mais perdue dans les vapeurs de la Beuh qui colorent son quotidien. Jusqu'à la confrontation, jusqu'au point de non-retour.
Loin de se cantonner à cette partie de la banlieue parisienne, cette évolution des campagnes et de villes a bien eu lieu « sur une majeure partie de la France ». Cette expression banale que nous entendons tous le soir pendant la météo prend alors une toute autre signification. Évolution d'un pays, perte d'une partie de ses richesses rurales, changement profond d'habitudes de vie. Il y a une grande mélancolie dans ces lignes, c'est un roman superbement écrit, coloré, tout en images et en odeurs. Il y a de grands silences aussi, descriptions de la nature, des paysages, des hommes, qui respirent ce passé perdu et idéalisé. On y sent la nature, le goût du beau et du simple qui font l'harmonie d'un paysage. On y découvre ces vies, souvent manquées, faites de compromis, de résignation, de victoires sur le quotidien, de remords et de regrets parfois. L'intrigue a du mal à se mettre en place, au risque de lasser. Pourtant la poésie et l'ambiance décrites avec beaucoup de justesse donnent envie de continuer la lecture d'un roman au final très réussi, même si je l'ai trouvé particulièrement nostalgique.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ce roman pourrait être le récit d'un fait divers sordide, l'un de ceux qui font régulièrement la manchette des quotidiens régionaux. Il s'agit en l'occurrence d'un homicide. Emporté par sa soif de violence et de vengeance, un jeune homme tue l'une de ses connaissances, presque un ami.
Mais au-delà de ce règlement de compte, Franck Courtès nous offre une chronique de cette France dite profonde. Une France qui a énormément changé et dont le narrateur, parti vivre à Paris, à la nostalgie.
Au moment où commence le livre, il prend la direction de «sa» campagne avec son épouse et ses enfants. Il a envie de retrouver ce coin de terre où il a passé son enfance et où la nature avait beaucoup à lui offrir : «Ma passion pour cette terre, cette liberté, cette beauté attachait pour toujours mon être au paysage. Car le paysage donne lieu à l'amour.»
Un paysage qui va se modifier à la fois par les bouleversements de l'agriculture et l'usage intensif de pesticides et par la pression démographique qui voit la création de cités à quelques encablures des champs. «Enfant toujours je devinais qu'on voulait en finir avec la campagne. J'en profitais jusqu'à l'épuisement. Chaque action humaine la détruisait un peu plus.»
À ses côtés, il y a Quentin, le fils de Geneviève et Tikiti. Lui aussi aime cette nature, aime faire des découvertes, apprend quasi instinctivement la faune et la flore qui s'y épanouissent.
Une période durant laquelle il partage les jeux avec les enfants du village, mais qui va prendre fin dès que d'autres centres d'intérêt prennent le relais… «À l'adolescence, les bals, les filles et les cafés en ville les attiraient davantage que les chemins ou le marais. J'y ai goûté un peu, aux filles et à l'alcool surtout, avant de me retrancher sur mes terres, c'est-à-dire celle des autres. Les jeunes filles étaient compliquées à aborder pour un garçon immature comme moi. Elles me donnaient l'impression d'avoir une épargne à protéger ; un trésor qu'elles négociaient longuement jusqu'à me rendre malade les fois où j'étais vraiment amoureux.»
Quentin s'amourache d'Anne et finira par la mettre enceinte. Gary, quant à lui, va filer un bien mauvais coton, car «Dans les terres dévitalisées de l'Île-de-France, les graines de violence prenaient bien.»
Après plusieurs renvois de l'école, il avait trouvé comment s'en sortir: «Chaque jour, un garçon d'origine marocaine de la petite cité de Fuvières lui fournissait un haschich bon marché venu du Maroc (…) qui n'en avait presque plus que le nom, tant il était coupé de terre, de henné, de colle, de paraffine, d'acide de batterie, d'huile de moteur, de benzène, de phénols, le tout s'attaquant au foie, aux reins, bouchant les artères, décimant les neurones.» Déjà, on sent le drame sous-jacent. Car si chacun entend faire l'expérience de cette drogue, nombreux sont aussi ceux pour qui l'argent facile est paré de vertus que ne peut avoir la dure vie dans les exploitations agricoles. Par exemple pour Benoît, le jeune frère de Quentin. Aveuglé par des promesses fallacieuses, il va vouloir se lancer dans le trafic et oublier les conseils de son aîné. D'autant que ce dernier est également confronté à un autre problème : son amie Anne est enceinte et entend garder leur enfant.
Avec un vrai sens de la construction, Franck Courtès relève, chapitre après chapitre, l'intensité dramatique. À l'image de ce shit qui circule beaucoup dans la région, histoire de semer l'envie pour récolter le besoin, l'auteur pose un à un les jalons qui vont conduire au drame annoncé.
Un roman dur et âpre, une belle réussite avec une pointe de nostalgie. À moins qu'il ne s'agisse d'une mise en garde contre une société qui perd ses valeurs.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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c'est la première fois que je lisais un roman de cet écrivain et j'ai tout simplement adoré son écriture.
L'histoire relate les ruraux de la terre, avec en parallèle la vie de deux garçons de la campagne .... j'ai vraiment beaucoup aimé. je vous le conseille .............
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Franck Courtès, nous entraîne dans sa campagne, celle que cet enfant des villes retrouvait pendant ses vacances. Portrait nostalgique d'une campagne abîmée par l'arrivée de la drogue et de la délinquance, par l'installation des classes populaires exilées des villes, par la révolution du monde paysan sous la pression de l'industrie agro-alimentaire et son exigence de rendement. Dans ce décor, deux adolescents choisiront des routes opposées jusqu'au drame …
Un roman envoûtant, une écriture sensible et visuelle.
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Le narrateur vivant à Paris est nostalgique de son enfance, quand il allait à Morcef, village de la Brie, passer ses vacances.
Un dimanche avec femme et enfants et un couple d'amis il organise un pique-nique sur ces lieux qui lui sont chers.

Il croise d'anciens copains perdus de vue, et apprend que Quentin, son ami d'enfance après avoir fait de la prison a disparu.
Les réminiscences de ce temps-là affluent et nous entraînent à nous plonger dans l'histoire de deux gamins que tout oppose, l'un imaginatif et l'autre sauvage et agressif.

Et par ce prisme l'auteur nous invite à revisiter la figure d'une France qui ne se ressemble plus.
Oui l'auteur se remémore, cette campagne qu'il aime tant et les jours heureux qu'il y a passé. Mais sa campagne et la campagne telle qu'elle survit en subissant les diktats de l'Europe n'est plus celle où il faisait bon cultiver la terre au rythme des saisons, élever le bétail, voir ses enfants grandir en rêvant qu'ils prennent le relais. Tout cela a disparu, pour laisser la place à rien, car la campagne n'est plus qu'une banlieue de plus, c'est à dire une zone au banc de la société.

Autrefois il y avait le narrateur, jeune parisien venant passer ses vacances et restant un peu en retrait par timidité, Quentin gamin doux, rêveur et légèrement handicapé suite à une polyomélite et Gary le révolté, chef de gang.
Pourquoi le gentil Quentin a-t-il disparu après avoir fait de la prison?
D'un dimanche bucolique nous passons au drame et les souvenirs sont aussi lourds et collants que la terre humide aux semelles des bottes.

Le lecteur va vivre cette campagne qui n'en est plus une, sauf pour Quentin et Tikiti (personnage en filigrane) véritable amoureux de la terre, qui oeuvre dans l'anonymat à ce qui lui parait essentiel de la vie et qui a su orienter les prédispositions de Quentin. Je regrette que ce personnage soit resté secondaire.

La campagne que nous raconte Franck Courtès c'est juste une zone qui n'a plus sa valeur réelle, elle ne sert plus à vivre, elle laisse la place à de l'instantané, du peu profond : randonneur du dimanche, adeptes du jogging avec leur montre enregistreuse de performances à afficher sur les réseaux sociaux...
Qui dira les arbres, le chant des feuilles sous la caresse du vent, la terre qui s'endort l'hiver pour mieux s'éveiller au printemps et exhaler toutes ses senteurs et ses richesses à l'automne, qui racontera ses couleurs?
Ne parlons même pas du bétail, du gibier, l'industrie a tout saccagé avec la responsabilité de tous :"qui ne dit mot consent", quand Tikiti dit que l'élevage des poulets en batterie, les gens s'habituerons à consommer de la m.....

C'est tout cela, sans être passéiste il n'est de constater que la vie a perdu ses racines, celles de la terre, celles des fondamentaux, car autrefois le travail de la terre c'était le respect des règles simples sans lesquelles il n'y avait pas de vie en commun possible.

La sur-consommation a consumé les lieux et les êtres.
Franck Courtès fait preuve d'une nostalgie qui me parle.
Merci Lecteurs.com pour cette belle lecture.

@Chantal Lafon de Litteratum Amor 4 septembre 2016

Lien : http://chantal-lafon-12.skyr..
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Dans un village de la campagne française de jeunes enfants grandissent, des amitiés naissent, des rivalités surgissent. Ces caractères différents vivent différemment la mutation de cette campagne où les influences néfastes de la grande ville trop proche se font de plus en plus sentir. Certains se lanceront dans divers traffics alors que d'autres ressentiront dans leur chair le besoin impérieux de perpétuer l'essence de ces lieux proches de la Nature. Quand il faudra assumer ses actions, l'inconséquence de la jeunesse mènera au désastre; sera t'il possible de corriger cela?
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