Silvestre a fui la ville et ses démons et se cache dans la brousse africaine pour oublier sa vie d'avant qu'il partageait avec sa femme, Dordalma, et tente de la faire disparaître à jamais dans la mémoire de ses deux fils qu'il a entraînés dans son refuge ainsi que son beau-frère, son domestique et l'ânesse qui bénéficie de tous ses égards. Pour ses enfants, ils sont les derniers survivants. Il a rebaptisé les lieux, les personnages, interdit les livres et construit une forteresse imaginaire. Mwanito, le plus jeune, a tout oublié ; l'aîné, Ntunzi, tente de se raccrocher aux souvenirs parfois trompeurs, il connaît la douleur du manque, surtout celle des bras de sa mère,l'absence de vie, le joug tyrannique du père. Est-ce la culpabilité qui fait sombrer Sylvestre dans la folie ? La venue de Marta, à la recherche de son mari disparu, va briser le silence.
Une langue riche et poétique conte cette histoire magique, inquiétante, musicale, adoucie par la tendresse des femmes et illuminée par la beauté des Africaines.
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Cela faisait longtemps que je tournais autour de ce livre, pas sûre qu'il soit fait pour moi. Après avoir lu coup sur coup plusieurs notes de lecture élogieuses, j'ai fini par sauter le pas.
Et effectivement, ce n'est pas un livre pour moi. Une histoire qui dit peu et suggère trop, une longue métaphore filée tout au long du roman sans que j'arrive toujours à savoir si mon interprétation est la bonne, un peu trop de violence gratuite entre les personnages… Non, décidément, pas vraiment mon style de roman.
Et pourtant, avec la dernière partie, je me suis laissée prendre dans les rets de l'histoire, et j'ai regardé le coeur serré les personnages se débattre avec leur deuil, leurs culpabilités et leurs regrets. C'est surtout lorsque les personnages quittent Jesusalém que l'histoire m'a happée, un moment que j'identifie à la sortie du deuil, une sortie que chacun négocie à sa façon, pas toujours avec succès.
Je ne suis pas certaine que c'est un livre qui remonterait le moral à quelqu'un qui en aurait besoin, ni qui permettra de cheminer à qui doit trouver son chemin. Mais c'est un livre sur la façon dont les vivants et les morts cohabitent, une façon souvent difficile à démêler et qui peut conduire sur les rivages de la folie.
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A la mort son épouse Dormalda, Silvestre Vitalicio choisit la réclusion, fuit la ville et rejoint un hameau au bout du monde; Jérusalem.
Son caractère tyrannique impose le dénuement le plus total à ses fils, Ntunzi et Mwanito.
Une famille de naufragés vivant en autarcie, à la lisière de la folie.
L'histoire nous est conté par Mwanito. Les yeux d'un enfant qui soupçonne qu'un autre monde existe, celui des hommes, des sens, de la vie...
Une écriture fluide, poétique et hautement symbolique déroute quelque peu le lecteur.
On distingue le message politique, la longue complainte d'un continent africain maltraité.
Je reste sous le charme de l'écriture mais assez mitigé sur le fil de l'histoire difficile à suivre.
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Un roman surprenant. Chaque page soulève un pan de Jesusalem, ville tristement parodique, où Dieu ne pose plus les yeux sur les quatre derniers habitants de ce monde.
Un père décide de se couper du monde avec ses deux fils et un énigmatique soldat. Il leur fait croire qu'ils sont les derniers, avec leur oncle qui vit en périphérie de cette "ville", petit empire despotique d'un père prêt à tout pour oublier son passé.
Livre d'une grande poésie, d'une grande violence aussi sur un univers construit de mensonges et de secrets qui prendra fin avec l'arrivée inespérée d'une femme.
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Très poétique pour un sujet aussi grave: la mort, la vie, la tyrannie, la folie
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