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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Harry Crews arrive à nous captiver avec un roman "noir de noir" dans lequel il ne se passe rien... Enfin, qu'il ne se passe rien, c'est vite dit.

A Mystic, on prépare la foire aux serpents (d'où le titre... c'est pour voir si vous suivez). Et dans cette belle effervescence, qui va des combats de pitbulls à la chasse aux crotales, en passant par les concerts de musique traditionnelle et l'élection de miss "tout-ce-qu'on-veut-pourvu-que-ce-soit-mouillé"... Harry Crews nous livre une galerie de tronches...

L'alcool imbibe pas mal. le football américain rythme les espoirs tout autant qu'il brise les carrières. Et les blondasses qu'on dépiaute sur les banquettes arrière? Elles sont là aussi, en cheerleaders, of course.

Le roman est lent. De l'action, il n'y en a pas vraiment. La tension monte (mais assez peu) et le bang final arrive sans crier gare.

Cela se lit aisément, car Harry Crews cherche le récit et pas es effets de style. Une lecture sympathique, dont on ne sent pas vraiment que le livre date de 1976. Mais dans le même genre, j'ai préféré Jim Harrison, Elmore Leonard et consorts.
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Début novembre. La petite ville de Mystic se prépare à accueillir l'événement annuel qui a fait sa renommée : La Foire aux Serpents, dont les charmantes festivités -combat de pit-bull, élection de Miss Mystic à Sonnette- culmineront avec une chasse aux reptiles, délogés des terriers où ils viennent tout juste de se réfugier pour l'hiver...

Parmi les membres de la communauté, Joe Lon. Cet ancien joueur de base-ball prometteur dont les résultats scolaires catastrophiques ne lui ont pas permis d'intégrer l'université, en est réduit à vendre de l'alcool aux "nègres" dans le bistrot familial, et à tenir le camping qui accueillera les amateurs de crotales et autres autres serpents à sonnettes. Camping où il vit lui-même, dans une caravane, avec Elfie, déjà usée par deux grossesses trop rapprochées, et deux bébés dont il ne supporte plus les braillements incessants.

Entre un foyer qui lui inspire à la fois honte et dégoût, une soeur tellement traumatisée par la mort de leur mère qu'elle en a perdu les pédales, et un père qui s'obstine à dresser des pitbulls avec une brutalité insupportable, c'est au fond sa vie en général qu'il ne supporte plus. Pourtant encore jeune, il en est à ruminer sa relégation dans ce quotidien médiocre, sordide, avec une frustration rentrée qui lui donne de brusques envies de hurler. le retour à Mystic pour la fameuse foire de Bérénice, son ex partie à l'université, exacerbe sa rage et son amertume...

Orbitent autour de ce personnage forcené pléthore de quidams dont la perversion, la bêtise, et la cruauté donnent à cette foire aux serpents des airs de cirque cauchemardesque. Et Harry Crews n'y va pas avec le dos de la cuillère pour rendre compte de cet univers de bouseux décérébrés, brutaux et incultes. le récit s'acheminant vers l'apogée des festivités, l'alcool coule à flots et les esprits s'échauffent, la tension monte jusqu'à frôler l'hystérie collective, les débordements donnent lieu à des scènes d'une violence parfois presque insoutenable...

Un récit nerveux, noir, percutant... nécessitant un coeur bien accroché !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Tout est prêt à Mystic (Géorgie) pour la douzième édition de la Foire aux serpents et à l'étrange cohorte de bouseux, d'anciens joueurs de football alcooliques et d'un shérif vicelard et éclopé, s'ajoute celle encore plus dingue de sportifs et de fanatiques religieux de tous poils. Mystic est prête pour la tragédie, et si les serpents sont à la fête, ils ne seront pas les seuls à cracher leur venin.
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Pour public averti. Autant prévenir d'emblée, même si les premières pages mettront dans le bain les moins attentifs. J'ai souvent retrouvé Harry Crews mentionné aux côtés d'un Jim Thompson ou James M. Cain, soit 3 fleurons du noir à l'américaine. Celui des régions reculées, des cloaques à ciel ouvert et des personnages imprévisibles. La curiosité me poussa donc vers La Foire aux serpents, souvent regardé en tant qu'acmé du style Crews, plus orienté vers les "rednecks", habitants pauvres d'un sud rural particulièrement éprouvant. La traversée est mémorable, sans aucun doute.

Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, un fil rouge tout au plus (la fête des crotales). le reste est un panorama des moins égayants. Commençons avec le personnage principal, Joe Lon alcoolique patenté, mari violent et père absent. Rude ? Attendez de voir la suite, entre le père qui dresse les chiens au combat avec cruauté, la soeur recluse, le meilleur ami irresponsable ou le shérif dépravé. Arrivé au bout, l'empathie n'aura filtré qu'au travers de Beeder (la frangine détraquée) et Lottie Mae, adolescente afro-américaine victime du racisme ordinaire et de la sauvagerie environnante. le mot est faible.

La lecture est rapide mais difficile. La grosse différence avec L'assassin qui est en moi ou Pottsville, c'est que Thompson arrive admirablement bien à flouter la ligne entre témoin et complice chez son lecteur. Dans la Georgie profonde vue par Harry Crews, difficile de ne pas se sentir étranger face aux comportements de...allez 90 % des humains répertoriés. Ce qui cause quelques tracas, à force de scènes eruptives, dégoûtantes ou simplement insoutenables. Cependant, il n'est pas facile de décrocher. le réflexe est humain, on aime regarder l'abime tout en craignant la chute. Rien à faire, on continue de regarder.

La prose est directe, sans fioritures, conférant par bribes un peu de relief à ces âmes damnées ou résignées à un déterminisme crasseux. Même à Joe Lon, pur produit de son environnement radioactif, monstre pathétique qu'on sent au bord de l'implosion...en permanence. L'ironie étant que la toute fin a tout de la libération, pour Joe Lon et son "partenaire" (nous). Comme quoi, même le rebondissement le plus inattendu sonne presque comme le seul acte un tant soit peu raisonnable au milieu d'une région abandonnée aux pires enfers.
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