J'avais eu l'occasion de découvrir
Michael Crichton avec prisonnier du temps que j'avais adoré, j'ai donc décidé de renouveler l'expérience avec
La variété Andromède. Et je n'ai nullement éprouvé la même satisfaction.
Certes, le sujet est alléchant. Certes, l'intrigue est très prenante par moments. Certes, l'auteur est manifestement très bien renseigné, ce qui renforce la crédibilité du roman qui se veut réaliste (
Michael Crichton présente son livre sous la forme d'un rapport de crise officiel afin d'ancrer son récit au mieux dans la réalité.). Certes, l'auteur explique des faits en des termes compréhensibles de tous, des techniques médicales qui échappent à M. Tout le Monde.
« Les cellules vivantes étaient différentes. Là [...] Il n'y avait pas de séparations et l'homme ne pouvait pas plus copier ces réactions qu'on ne pourrait préparer un dîner complet, des hors d'oeuvre au dessert, en mélangeant les ingrédients de ceux-ci dans une casserole et en espérant séparer, après la cuisson, la tarte aux pommes du gratin.
[...] Chaque enzyme était comme un marmiton chargé d'une seule tâche. le pâtissier ne pouvait pas plus préparer une grillade que celui chargé de la grillade ne pouvait accommoder les hors d'oeuvre. »
Mais...
Mais le roman est lent, voire très lent par moments. Certains passages sont tout simplement barbants.
Michael Crichton cite des auteurs, explique certaines théories complexes, ce qui, non seulement est soporifique, mais surtout, casse le rythme du récit, brisant l'élan du lecteur et empêchant l'installation de suspense.
Par ailleurs, bien que
Michael Crichton se montre pédagogue en expliquant simplement des concepts ardus, il bombarde également le lecteur de descriptions : le fonctionnement de la base, des mesures de sécurité, des techniques médicales ou encore d'appareils sophistiqués.
« Le microscope électronique utilisé par Wildfire était le BVJ modèle JJ-42, à forte intensité et muni d'un système de résolution de l'image. le principe du microscope électronique est assez simple : il fonctionne exactement comme un microscope optique, mais au lieu de concentrer des rayons lumineux, il concentre un faisceau d'électrons. La lumière est concentrée à l'aide de lentilles de verre, tandis que les électrons le sont par des champs magnétiques. »
Last but not least, la piètre qualité de la traduction. Par moment, on se demanderait si celle-ci a été relue avant d'être publiée ! Quelques exemples : Un militaire change de grade au cours d'un même dialogue, un personnage se parle à lui même au téléphone, un personnage change de nom d'un chapitre à l'autre, un panneau indique la vitesse minimum à 65,40 km/h, un minerai est composé de silicone (silicon en anglais = silicium en français...), etc. Bref pas toujours marrant à lire.
Tout ceci semble bien négatif, mais il ne faut pas non plus broyer du noir.
La variété Andromède ne restera certainement pas dans les annales, ni même bien longtemps dans ma mémoire (d'accord elle n'est pas terrible), mais il constitue quand même une lecture relativement plaisante.