Villon en
ballades
Le
François Villon qui apparaît sur cette couverture, l'allure négligée et le visage hâve, ne ressemble plus au jeune homme droit et arrogant du 1er volume.
Le temps des fêtes paillardes estudiantines est terminé. le massacre du 9 mai auquel Villon a échappé de justesse l'oblige à se cacher. Il fait alors la connaissance des coquillards, la plus grande bande d'écorcheurs et de brigands de l'époque. Pour faire partie de la bande, Villon n'hésitera pas à plonger dans l'ignoble.
On sait peu de choses de la vie du vrai
François Villon et il faut donc accepter les partis pris de
Jean Teulé, l'auteur du roman dont s'inspire la BD de
Luigi Critone.
Parmi les certitudes on peut toutefois ranger le passage de Villon à la Cour du Roi René à Angers, puis son séjour à Blois, à la cour du duc d'Orléans, où il composera plusieurs
ballades avant de repartir pour une vie d'errances, scandée par ce qui est sans doute un de ses plus beaux poèmes :
"Je reconnais le sommeil et le somme,
Je reconnais la faute des Bohèmes,
Je reconnais la puissance de Rome,
Je connais tout, hormis moi-même" ("la ballade des menus propos").
Avec ce 2ème tome, nous sommes loin de l'image de poète maudit accolée traditionnellement à Villon. Il n'emporte plus ici, la moindre sympathie tant son comportement est une course vers l'abîme.
Mais le dessin à l'aquarelle de
Luigi Critone est toujours aussi élégant et nous propose des pages de toute beauté qui justifient à elles seules, l'acquisition de cette bande dessinée.
En attendant la conclusion dans un 3ème volume.