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Je, François Villon tome 3 sur 3
EAN : 9782756024714
72 pages
Delcourt (16/11/2016)
4.07/5   52 notes
Résumé :
François Villon aura tout expérimenté de l'art de la subversion. Aucune règle ni aucun sentiment, même les plus naturels en apparence, n'auront pu éviter une remise en cause par son esprit fort et rebelle. Aucune fréquentation enfin ne l'aura rebuté, quand bien même elle serait désastreuse pour sa réputation. Il fut rejeté, banni, mais reste aujourd'hui encore l'un des plus grands poètes de notre histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ils sont loin, désormais, le jeune étudiant qui collectionnait les frasques plus ou moins bon enfant, et le mercenaire sans pitié qui violait et volait sans manifester guère de remords. Dans ce troisième et dernier album, François Villon n'est plus que l'ombre de lui-même, au point que certains de ses admirateurs ont du mal à croire qu'il s'agit bien de l'irrévérencieux poète. « -Tu sais ce qu'il ferait François Villon ? », lui demandera-t-on un soir. « Mais tu m'emmerdes. C'est moi Villon ! », lâchera l'intéressé avec colère. Il faut dire que le traitement subi dans les geôles de l'évêque d'Orléans ont considérablement miné le pauvre homme. Affaibli, prématurément vieilli, sans argent ni protecteur, Villon se résout à regagner Paris où le souvenir de ses précédentes incartades restent pourtant vivaces chez certains. Là, finis les banquets et les orgies, terminée les tournées des bordels et des tavernes : le poète semble n'avoir plus goût à grand chose et se lance alors dans la rédaction de l'une de ses oeuvres les plus connues : le Testament. En dépit des remords manifestés par l'écrivain qui a désormais bien mauvaise mine, le lecteur a du mal à compatir au sort de celui qui, lors du précédent album, c'était rendu coupable des pires crimes, sans apparemment en éprouver le moindre regret. le sort atroce réservé à la pauvre Isabelle de Bruyère est notamment difficile à oublier, et le bref aperçu que l'on a ici de la belle, des années après les faits, ne participent pas à redorer le blason du poète.

Alors que le précédent tome insistait presque exclusivement sur la légende noire entourant le personnage, ce troisième volume fait preuve de davantage de nuances et adopte un ton presque mélancolique, à l'image de l'état d'esprit du personnage. Assagi, le poète finit toutefois par être rattrapé par son passé et par les ennuis : impliqué dans une rixe qui tourne mal, le voilà bientôt à nouveau emprisonné en compagnie de trois de ses camarades. C'est à cette occasion qu'il compose sa fameuse « Ballade des pendus », texte qui accompagnera ses compagnons à l'échafaud, à défaut de lui-même puisqu'il sera finalement le seul à échapper à la corde. « Toi qui n'en as plus besoin, est-ce que je peux prendre cette « Ballade des pendus » qui traversera les siècles ? On la clouera au pilier près de mon noeud coulant ! Les copains ne vont pas en revenir : François Villon a écrit « l'épitaphe de Roger ». Maintenant je peux mourir ! » On reconnaît bien là l'ironie mordante et la cruauté dont fait souvent preuve Jean Teulé et que Luigi Critone se réapproprie ici avec talent. Ses graphismes ne manquent eux aussi pas de charme et baignent dans une lumière tour à tour brunâtre ou bleue qui renforce le caractère tragique des événements racontés. Exilé pendant dix ans, François Villon quittera Paris en 1463 et ne reparaîtra plus. Ses oeuvres, en revanche, rencontreront un incroyable succès que les extraits qui parsèment l'ouvrage nous permettent d'apprécier, ceux-ci proposant un bon aperçu de la qualité de la prose du jeune homme.

Un troisième tome plus nuancé et teinté de tristesse mettant un terme définitif aux frasques et à la créativité de François Villon qui connaît ici une métamorphose saisissante. Pari réussi pour Luigi Critone qui reste ici fidèle au ton du roman de Jean Teulé et propose un bel aperçu de la prose du poète à qui il convient de donner le mot de la fin : « Aux chartreux et aux célestins, aux mendiants et aux dévotes, aux flâneurs et aux élégants, aux serviteurs et aux filles légères (…), aux putains qui dévoilent leurs seins pour avoir plus de clients, aux voleurs, aux fauteurs de troubles, aux bateleurs qui exhibent des guenons, aux fous et aux folles, aux sots et aux sottes (…) : je crie à toutes gens merci. »
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Je referme a l'instant le 3ème volet de Je, François Villon. Je ne peux dissocier les 3 volumes de cette BD inspirée de Jean Teulé et superbement illustrée et scénarisé par Luigi Critone.
L'histoire de ce poète du XVe siècle, né le jour de la mort de Jeanne d'Arc, très vite orphelin et au destin hors du commun.
C'est cru, c'est violent, comme la France de cette époque.
J'ai apprécié.
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Suite et fin des pérégrinations connues de François Villon qui se fait châtier de ses méfaits comme on en avait coutume au Moyen Âge, c'est-à-dire sans pitié et avec un certain goût (et une grande créativité !) pour le sadisme.
Bref, s'il n'y a rien à redire sur le travail d'adaptation de Luigi Critone, j'avoue avour été soulagée de quitter ce personnage détestable. Comme quoi, l'homme "privé" et son oeuvre "publics" peuvent être les deux faces d'une même pièce certes, mais de manière étonnamment contrastée.
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Le triptyque de Luigi Critone sépare la vie de Villon entre ses premiers méfaits d'étudiant (Tome 1), sa vie de bandit (tome 2) et sa repentance (tome 3), de façon remarquablement équilibrée et logique. A la complexité des citations des poèmes en ancien français entre les parties répond une linéarité plaisante et l'élégance du trait.

Ce dernier volume, après les horreurs passées, s'ouvre sur une séquence de théâtre où le public invisible est clairement le lecteur: Villon s'y confronte à ses démons, sa morale, son sur-moi avec qui il disserte de ce qu'il a fait et de ce qu'il doit faire. Cette introspection débouchera très rapidement sur l'emprisonnement et la torture, aussi abominable que les peines qu'il a causées. Là diverge la fiction des écrits de l'auteur où il se lamente longuement sur son sort et les malheurs que la Justice et quelques puissants lui ont infligé. Dans l'album pas de plaintes passée l'introduction: la dureté de la sanction semble lui mettre du plomb dans la cervelle et lui fait atteindre la maturité tant repoussée. La morale ne porte pas sur une sanction méritée, la BD a montré combien il n'y avait pas de morale en cette sombre époque. Simplement elle pose un principe de réalité à un personnage qui a tenté de s'en émanciper toute sa vie durant.

L'épisode nous fait rencontrer Louis XI qui le libère après un long et joli dialogue où les crimes du poètes répondent aux crimes du roi, en écho. Si l'intermède du tome 2 avec l'humaniste Charles d'Orléans était un peu frustrante par sa brièveté (l'enjeu pour Critone était de montrer une nouvelle fois la trahison de Villon), les échanges prennent ici une grande force sur des considération philosophico-morales.

La constance du personnage construit par l'auteur de BD est vraiment remarquable de cohérence tout au long de cette trilogie. Rarement un personnage de BD aura eu une telle épaisseur et le discours une telle solidité. le travail tant graphique (superbe) que littéraire mérite toute l'attention des lecteurs et je recommande très chaudement l'achat d'une série que Delcourt a eu la sagesse d'éditer en intégrale.
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C'est le troisième tour pour François Villon qui est passé (selon Jean Teulé, car historiquement, l'affaire est loin d'être entendue) d'étudiant frondeur à assassin. Il est désormais emprisonné à la prison de Meung-Sur-Loire, aux mains de Thibault d'Aussigny, l'évêque d'Orléans.
Torturé, aux portes de la mort, il appelle à l'aide dans le bel "Epître à ses amis".
Libéré par la grâce de l'avènement de Louis XI, c'est un autre Villon qui revient à Paris, brisé, accessible à la culpabilité et conscient que ses jours s'en sont allés si vite.
Entraîné malgré lui dans une nouvelle mésaventure, le gibet se profile, qui lui inspire son oeuvre la plus connue et poignante "La Ballade des Pendus".
Finalement, son appel accepté, il est condamné à l'exil.

Voici une nouvelle facette de Villon qui est montrée ici, définitivement et enfin, humain. Les séquences avec le chanoine Maître Guillaume sont belles et émouvantes.

Les libertés prises par Teulé acceptées, ne reste plus qu'à succomber au charme du dessin de Luigi Critone qui donne encore toute la mesure de son talent, sans oublier la magnifique mise en couleurs de Giorgia Casetti.
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critiques presse (3)
BoDoi
01 février 2017
Un poète rebelle qui emporte avec lui son mystère et un auteur complet à la maîtrise affirmée, cela donne une belle trilogie !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
07 décembre 2016
Critone parvient à nous communiquer l'esprit et les couleurs d'une époque de débauches et de croisades, où le diable et le bon Dieu jouent encore à cache-cache dans l'ombre mouvante des chandelles.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDGest
06 décembre 2016
Luigi Critone s'est vu confier les pleins pouvoirs par Jean Teulé. Cette confiance est totalement méritée, compte tenu de la qualité de cette adaptation. Un graphisme sublimé par une colorisation de toute beauté, une mise en scène juste et réaliste,
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En l'an de mon trentiesme aage,
Que toutes mes hontes j'ai beues,
Ne du tout fol, ne du tout sage,
Non obstant maintes peines eues ...
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Frères humains qui après nous vivrez !
N’ayez les cœurs contre nous endurcis
Car si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci !
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Aux chartreux et aux célestins
Aux mendiants et aux dévotes
Aux glaneurs et aux élégants
Aux serviteurs et aux filles légères
Qui portent tuniques enrobés moulantes,
Aux bêtas qui se meurent d'amour
Et chaussent sans se plaindre
Des bottes trop étroites
Je crie à toutes gens merci
Aux putains qui dévoilent leurs seins
Pour avoir plus de clients,
Aux voleurs, aux fauteurs de troubles,
Aux bateleurs qui exhibent des guenons,
Aux fous aux folles, aux sots aux sottes
Qui passent six par six en se moquant
Avec leurs vessies et leurs marottes
Je crie à toutes gens merci
Sauf à ces traitres chiens
Qui m'ont fait ronger de dures croutes,
Si longtemps soirs et matins
Aujourd'hui je les crains moins que trois crottes.
Je ferais bien pour eux des pets et des rots
Mais je ne puis car je suis assis
Bref pour éviter les querelles,
Je crie à toutes gens merci
Si on leur brise les quinze côtes
Avec de gros maillets massifs et durs,
Des boules de plomb
Et autres balles du même genre,
Je crie à toutes gens merci
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Charles d'ORLEANS qui m'accompagne dit que tu es le premier rossignol de France, que tu innoves dans les idées et la forme, que ta poésie commence là où finit la féodalité.
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Videos de Luigi Critone (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Critone
Le dessinateur italien Luigi Critone nous a ouvert les portes de son atelier pour nous parler de sa reprise du Scorpion, qui conjugue l'exotisme et la grande aventure chère à Stephen Desberg. En librairie : https://www.dargaud.com/bd/le-scorpion/le-scorpion/le-scorpion-tome-14-la-tombe-dun-dieu-bda5388380
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