Il ne faut pas lire le récit de
Céleste Albaret « Monsieur
Proust » et ce roman graphique, ils sont difficilement compatibles.
Bien sur, il était nécessaire, je suppose, de donner un peu plus de relief aux personnages mais je ne crois pas qu'Odilon son mari ait pu lui dire qu'elle était « chiante », je ne pense pas non plus que
Proust avait ces allures de danseuse. Il n'a en outre jamais demandé à Céleste si elle était « masochiste » pour vouloir rester sa « domestique » et je ne pense pas encore qu'elle se présentait au téléphone comme « la domestique de monsieur
Proust » !
Céleste n'a jamais écrit qu'elle s'était permise devant la comtesse de Greffulhe de décrire
Proust comme un « cabri ». Et je n'ai pas compris à la lecture de ses mémoires qu'elle ait pu être "platoniquement amoureuse de lui" !
Elle l'admirait certes, avait de l'affection pour lui mais de là à évoquer de l'amour...
Trop d'insistance aussi sur ces fameux mouchoirs ou cette idée des notes en accordéon et sûrement pas assez sur les interdits érigés par
Proust et les contrôles qu'il effectuait au début pour s'assurer qu'il était obéi.
Dommage, car il aurait justement était intéressant de comprendre ici ce couple sado-masochiste dont plusieurs dimensions manquent.
Malheureusement pour moi, ce roman graphique adopte une tendance assez générale du genre : la niaiserie.
A confirmer ou pas dans le tome suivant…