Marcel Proust n'est vraiment pas ma tasse de thé…
Voilà un écrivain, découvert sur le tard, en reprise d'études de lettres à l'université, qui m'a toujours un peu rebutée. Pourtant, j'ai étudié de près deux de ses romans et lu (laborieusement) toute
La Recherche, comme disent les amateurs.
À l'occasion du centenaire de la mort de
Marcel Proust,
Chloé Cruchaudet, propose un diptyque sous forme de roman graphique où elle officie au scénario et au dessin.
Son travail s'appuie sur une structure en miroir et s'intéresse au lien qui unissait
Céleste Albaret, sa fidèle gouvernante et confidente, à l'écrivain. Je découvre la première partie grâce à NetGalley et je me réjouissais d'aborder
Marcel Proust par le biais de son intimité, pensant ainsi mieux le comprendre.
J'ai beaucoup apprécié les tonalités pastel et sépia des dessins, trouvé les personnages assez ressemblants avec les images d'archives glanées ici ou là.
J'étais pétrie de bonnes intentions et, très honnêtement, les portraits croisés de l'écrivain et de sa domestique apportent vraiment une touche originale au propos.
Mais je persiste dans mon opinion première et
Marcel Proust ne me paraît toujours pas très sympathique avec son attitude de dandy incapable de se suffire à lui-même, souffreteux. J'ai même trouvé cette mise à nu un peu gênante. En revanche, j'ai adoré le personnage de Céleste, l'épouse pas très futée de son chauffeur, issue de sa campagne, plus à l'aise auprès des animaux de la ferme (
Proust devient ici une bête curieuse…) qu'en la compagnie de ses semblables, embauchée sur un malentendu, inexpérimentée, puis indispensable au confort de son employeur.
Certaines métaphores sont très parlantes, notamment la comparaison entre l'écriture et la broderie, les atmosphères oniriques pour illustrer les extraits des livres de
Marcel Proust ou encore la représentation de Céleste en ombre chinoise pour accentuer son côté à la fois omniprésent et transparent.
Le point de vue est très original, à travers deux vies liées, deux progressions, l'égoïsme du maître et le dévouement masochiste de la domestique…
En parallèle, j'ai écouté les cinq épisodes que
Philippe Garbit a consacré dans son émission « Grande traversée » sur France Culture aux huit années pendant lesquelles
Céleste Albaret a été la gouvernante dévouée de
Marcel Proust. Enfin, écouté est un bien grand mot car la série est très longue et, parfois, la voix et les intonations de
Céleste Albaret se sont noyées dans les longueurs… C'est un peu comme pour
La Recherche, difficile à synthétiser, impossible à couper sans dénaturer l'ensemble.
Pour celles et ceux que cela intéresse, voici le lien vers la baladodiffusion :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grande-traversee-celeste-albaret-chez-
monsieur-proust
Une BD que je recommande aux inconditionnels de
Marcel Proust…
En ce qui me concerne personnellement, une tentative illusoire de me rapprocher de cet écrivain !
#CélesteBiensûrmonsieurproust #NetGalleyFrance
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