Le matin
Le matin / aujourd’hui / est un nom
Fiama, Barques nouvelles.
Le matin est ainsi, un nom
pour le monde, ouvrir les yeux comme
quelqu’un qui parle
Le temps ou la
mort diurne peuvent
donner aux yeux ouverts le néant des paroles
Le soleil sera alors
le silence dans le regard ou la main
sur le front
qui fait baisser les paupières
comme si les doigts donnaient à la tête la vérité
immergée de ce néant
et comme si le matin venait
non telle une ombre immense vêtir la voix
du corps
mais la recouvrir de la
lumière
des paroles manquantes
/ Traduit du portugais par Michelle Giudicelli
Dans la lumière de l’été
Sonne, clairon, sonne encore
Il ne t’entend pas
celui qui est perdu dans l’océan au milieu
des coraux Chaque vague soulève son dos
très haut Ta voix
ne s’entend même plus à présent
dans le chuintement de
l’écume La lumière qui te porte
est mortelle
/Traduit du portugais par Michelle Giudicelli
Visages dans les wagons
Peu
reviennent Ceux que la nuit relie
à leur destin informe se contentent
de dormir C’est là
fin de l’hiver Le ciel n’allume
que les étoiles qui dans la mer
se forment
Peu reviennent
au présent, berceau
du temps tout entier Il n’est mémoire ni
mer ni main qui puisse recueillir
la lumière que perd la nuit,
chaux
dont elle mouille ceux qui s’en reviennent
/ Traduit du portugais par Michelle Giudicelli