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Dominique Touati (Traducteur)
EAN : 9782729118334
91 pages
Editions de La Différence (20/05/2009)
4.45/5   48 notes
Résumé :

Je veux partir avec vous, je veux partir avec vous, En même temps avec vous tous, Partout où vous êtes allés ! Je veux affronter de front vos périls, Sentir sur mon visage les vents qui ont ridé les vôtres, Recracher de mes lèvres le sel des mers qui ont embrassé les vôtres, Prêter mon bras à vos manoeuvres, partager vos tempêtes, Comme vous arriver, enfin, en des ports extraordinaires ! Fui... >Voir plus
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Ode Maritime
Premier abord
Homme à la mer
Hommage amer… pardon, hommage à mer car point de noir désir (bien que… un peu quand même) dans ce magnifique poème dédié à l'Océan. Quelques jolis embruns introspectifs nous fouettent la sensibilité avec douceur et violence, le va et vient des vagues nous submerge au gré de la marée.
Un quai, un paquebot arrivant, un paquebot partant, un point à l'horizon, partout le voyage commence. Destination inconnue, on verra selon les courants. Voyage intérieur, voyage au long cours, entre rêve et délire, entre souvenirs et fantasmes.
Un pur moment de bonheur que ces mots amenés par les déferlantes de Pessoa, que cette houle est douce à mon âme, l'écume de mes jours, le… Oui oui, je me calme je me calme !
Sinon à part ça, ben… j'ai aimé.
Pas lu tout Pessoa and co mais ça devrait se faire parce que jusque là, c'est top niveau (pour moi parce que les gouts et blablabla…)
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Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui regarde.
Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui rêve.
Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui part.

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui regarde ses rêves de départ. Qui rêve de partir regarder. Qui part regarder ses rêves. Qui se regarde partir en rêvant.

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme. Non: quatre. Non: deux. C'est Alvaro de Campos, l'hétéronyme marin de Fernando Pessoa.

Deux poètes en un et mille vers.
Mille frissons, mille visions, mille chansons.

"La musique parfois me prend comme une mer".

La poésie fiévreuse, fervente, hallucinée de Pessoa c'est la mer tout entière au verbe attachée, qui le roule, le pétrit et le polit, comme les vagues le galet.

Ode maritime, c'est toutes les vies qu'on voudrait vivre, tous les départs qui enivrent, toutes les arrivées qui apaisent, toutes les histoires de marins, de pirates, de marchands avec leurs odeurs de pipe, de sang et d'épices, toutes les tempêtes qui secouent, tous les naufrages qui engloutissent, toutes les bordées qui dessoiffent.

Eh yo ho ho, and a bottle of rhum!

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a une voix qui déferle.

Ode maritime, c'est le poème fait mer.

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Fernando Pessoa a écrit sous au moins 72 hétéronymes différents, petits personnages imaginaires qui le dédoublent et sont dotés d'une biographie propre, d'une date de naissance (parfois de décès), d'un style différent des autres, et même d'une écriture différente (Pessoa jouant au graphologue). Dandy oisif, Álvaro de Campos à qui est attribuée l'Ode maritime, est l'un des hétéronymes majeurs. Il porte monocle, est à la fois bourgeois et antibourgeois, provocateur et «scandaleux» (dit Pessoa). Son style est plein de mots étrangers, reflétant son cosmopolitisme.
Dans la constellation hétéronymique, Álvaro de Campos est le poète d'avant-garde, celui des sensations, de l'énergie, des audaces que Pessoa aimerait avoir. Extraverti extrême, c'est en quelque sorte un anti-Soares ou un anti-Pessoa, porteur de ses fantasmes. Son graphisme volontaire et énergique se distingue des autres hétéronymes (pression forte, angulosité, énergie). Il mesure près de deux mètres. Pessoa le crée en 1914 et le fait naitre en Algarve en 1890 à 1h30 de l'après-midi (car il lui confère un thème astrologique en rapport avec son caractère), d'ascendance lointaine juive (comme Pessoa par sa mère). Il est donc de deux ans plus jeune que Pessoa lui-même. Pessoa a perdu son père à 5 ans et Campos est également orphelin. Pessoa est expatrié en Afrique du Sud à sept ans à cause du remariage de sa mère avec un général, consul du Portugal à Durban. de même, Alvaro de Campos étudie dans une ville anglophone, Glasgow, partagé donc lui aussi entre deux cultures. C'est un homme de la technique, qui aime la vitesse à cette époque marquée par le constructivisme. Il est ingénieur naval (comme le beau-père de Pessoa) mais n'a pas de véritable emploi et vit à Lisbonne. C'est le chantre du modernisme et des sensations, mais aussi de la mer et du dépaysement, avec les voyages que Pessoa aurait aimé faire (Ecosse, Orient, Irlande). C'est donc à la fois Pessoa et son contraire.
Certains poèmes de Campos évoquent des fantasmes homosexuels (ou un goût de la provocation?), rappelant Whitman et Shakespeare, deux des auteurs préférés de Pessoa, eux-mêmes homosexuels. Campos écrit dans «Passage des heures» «Afin de me sentir, j'ai besoin de tout sentir... Il y a dans chaque coin de mon âme un autel voué à un dieu différent». Cela rejoint une remarque typique de la mentalité de Pessoa, attribuée à un autre hétéronyme, Bernardo Soares, «J'aimerais être à la campagne pour pouvoir aimer être à la ville. J'aime sans cela être à la ville, cependant, avec cela, mon plaisir serait deux». La poussée vers le multiple est l'un des axes de la pensée de Pessoa, y compris pour une chose et sa négation. Il a écrit: «Plus j'aurai de personnalités, plus je serai analogue à Dieu».
Pessoa qui a toujours vécu seul se définit comme suit : «Je suis un tempérament féminin avec une intelligence masculine. Ma sensibilité... est celle d'une femme... Mes facultés de relation – l'intelligence, et la volonté qui est l'intelligence de la pulsion – sont masculines». Quant à l'hétéronyme Soares, il parle de «Sexe nul et de forme imprécise» dans «N.D. du silence». Absente de sa vie, la sexualité fait sans cesse retour dans son oeuvre comme un retour du refoulé.
Le sensationnisme que prône Campos en poésie dérive de la psychologie de l'époque de son adolescence, la loi de Weber. C'est la perception pure, l'observation systématique des modifications conscientes produites par une excitation physiologique. Dans une «Note pour une esthétique non aristotélicienne», il s'exprime comme suit : «J'appelle esthétique aristotélicienne, celle qui prétend que l'art a pour objet la beauté... (Dans la nouvelle esthétique), l'art est pour moi, comme toute activité, un indice de force ou d'énergie, force de désintégration ou d'intégration».
Outre l'Ode maritime, son oeuvre la plus célèbre, Campos est notamment l'auteur d'un «Ultimatum» à la classe littéraire de l'époque et de l''Ode triomphale".
Après que Pessoa ait fait mourir un autre hétéronyme, Caeiro, et envoyé un second en exil au Brésil, Reis, Campos restera l'hétéronyme le plus actif, le plus indispensable.
L'Ode maritime est le plus long des poèmes de Pessoa, riche de plus de 1.000 vers sur 70 pages. C'est le plus intense. Curieusement, on n'y trouve pas de description précise de la mer. Tout est dans l'imagination. L'océan est avant tout un énorme espace. Dans «Le Livre de l'intranquillité», Bernardo Soares, autre hétéronyme, contemplait les ruelles de Lisbonne par la fenêtre de sa mansarde du quatrième étage. Dans l'Ode maritime, Álvaro de Campos contemple l'au-delà de Lisbonne, immobile depuis le quai. le début du poème commence doucement avec plein de petites touches imptressionnistes. On peut penser à «La mer» de Debussy. Il aperçoit vaguement la fumée d'un paquebot, loin dans l'infini de l'espace liquide, ou plutôt dans son indéfini. Tout est encore flou et fait voyager sa pensée. Puis vient le crescendo, jusqu'au paroxysme délirant, avec un sens inouï du rythme, avant de revenir sagement à la quiétude, à la nostalgie de l'enfance, un peu comme dans les phases successives de «L'Apprenti Sorcier» de Paul Dukas ou dans une ouverture à la française de Lully (lent-vif-lent). Voici le début.
Seul, sur le quai désert, en ce matin d'été,
Je regarde du côté de la barre, je regarde l'Indéfini,
Je regarde, et j'ai plaisir à voir,
Petit, noir et clair, un paquebot qui entre.
Il apparaît au loin, net et classique à sa manière,
Laissant derrière lui dans l'air distant la lisière vaine de sa fumée.
Il entre, et le matin entre avec lui, et sur le fleuve,
Ici et là, s'éveille la vie maritime,
Des voiles se tendent, des remorqueurs avancent,
De frêles embarcations jaillissent de derrière les bateaux du port.
Il y a une vague brise,
Mais mon âme est avec ce que je vois le moins,
Avec le paquebot qui entre,
parce qu'il est avec la Distance, avec le Matin..
Les paquebots qui le matin passent la barre
Charrient devant mes yeux
Le mystère joyeux et triste des arrivées et des départs.

Bientôt explose la sensualité, mâtinée de sadomasochisme, avec une femme enlevée par des pirates sanguinaires, le supplice, le viol, l'explosion de la libido hétérosexuelle et hétérosexuelle.

Aho-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô-yyy
Ah, pirates, pirates, pirates,
Pirates, aimez-moi, haïssez-moi.
Mélangez-moi avec vous, pirates...
Votre fureur, votre cruauté, comme elles parlent au sang
D'un corps de femme qui fut mien jadis et dont se perpétue l'orgasme...
Que mon corps passif soit la femme-toutes-les-femmes
Qui furent violées, tuées, blessées, déchirées par les pirates...
Être en mon être subjugué la femelle qui doit leur appartenir...
Mon anxiété masochiste à m'offrir à votre furie...
Obligez-moi à m'agenouiller devant vous
Humiliez-moi et battez-moi
Faites de moi votre esclave et votre cause
Et que votre mépris ne m'abandonne jamais.

Ah, être dans tous les crimes, être tout ce qui participe
Aux abordages, aux viols et aux massacres !
Être tout ce qui est arrivé pendant les mises à sac...
Être le pirate type de toute la piraterie à son apogée
Et la victime-synthèse, mais en chair et en os, de tous les pirates du monde.

Oui, oui, oui… Crucifiez-moi dans vos navigations
Et mes flancs jouiront de ma croix !
Ligotez-moi aux voyages comme à des piloris,
Et la sensation des piloris me pénétrera l'échine,
Et je me mettrai à les sentir en un vaste spasme passif !

Je me bouscule, je rugis, me précipite ! …
Mes désirs enfiévrés crèvent en écume
Et ma chair est une lame qui se brise sur les rochers !
Être soumis au monde, sans défense, être violé, supplicié, déchiré par lui.
Assouvissez en moi tout mon mysticisme de vous.
Ciselez-moi l'âme jusqu'au sang.
Taillez, striez !
Soumettez-moi comme un chien qu'on tue à coups de pied...
Qu'on m'arrache la peau, qu'on la cloue sur la paroi des quilles
Et que j'éprouve la perpétuelle souffrance des pointes enfoncées.
Ensuite, le poème ralentit, se calme, et c'est maintenant un enfant qui se remémore les chansons que sa mère chantait pour l'endormir. Cet enfant, c'est bien Pessoa lui-même et non Alvaro de Campos.
Après ces sommets de violence, c'est «Une mouette qui passe, et ma tendresse grandit». L'orage verbal s'apaise et cède la place à un retour nostalgique sur l'enfance, à une sorte de dépression de l'âme. La mer retrouve ses couleurs commerciales, ses liens avec la terre, ses marins, ses voyageurs, et c'est l'adieu au cargo anglais qui s'en va, quittant le port de Lisbonne.
Et vous, ô choses navales, mes vieux jouets de rêve
Composez hors de moi ma vie intérieure.

Ah! Qui sait, qui sait
Si je n'ai pas quitté jadis, avant d'être moi-même,
Un quai ; si je n'ai pas laissé, navire au soleil
Oblique du matin,
Une autre espèce de port ?
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C'est un très long poème dans lequel l'auteur immobile sur un ponton voit les navires arriver et partir et lui restant immobile voyage en pensée.
Il nous entraine dans ses voyages dans l'espace mais aussi dans le temps et nous sommes marins, passagers, pirates sanguinaires, femme enlevée par ces pirates etc.
Ce n'est certainement pas le texte le plus facile que j'ai lu mais si on rentre dedans et on se laisse emporter alors il est vraiment magique.
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Il y a de ces poèmes qui ne se lisent qu'à des moments précis, des instants choisis, lorsqu'on hume la fraîcheur du matin, la brise marine, l'iode saline, avant le premier café, cet instant il faut le saisir, Ode Maritime a dû être pensée et rédigée à ces instants par Alvaro de Campos (Fernando Pessoa), alors il ne faut pas décevoir le poète, il est sept heures du matin et je fais le plein de bonheur.

Pessoa encore une fois nous invite dans une odyssée où le temps n'a pas d'emprise, où la mer n'a ni début ni fin, les navires n'ont pas d'ancrage, seul le port du Tage fige le temps et le ciel dans une dynamique étourdissante de va-et-vient, de marins, de navires et de souvenirs, le poète nous transcende.

La barre; les mats; les voiles; les navires de bois, univers matériel, l'océan; l'horizon; la mer profonde, univers insaisissable, ce sont là les prémisses du monde dans lequel nous entraîne Pessoa et dans lequel je me laisse inconsciemment sombrer.

Soyez les bienvenus au pays Océan, à l'Ode Maritime.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Ah, la fraîcheur des matins où l'on arrive,
Et la pâleur des matins où l'on s'en va,
Quand nos entrailles se serrent
Et qu'une vague sensation ressemblant à la peur
-La peur ancestrale de s'éloigner et de partir,
La mystérieuse crainte ancestrale de l'Arrivée et du Nouveau-
Nous rétrécit la peau et nous donne la nausée,
Et tout notre corps angoissé ressent,
Comme s'il était notre âme,
Une inexplicable envie de pouvoir ressentir cela d'une autre façon:
Une nostalgie de quelque chose,
Une perturbation des attachements à quelle vague patrie?
A quelle côte? A quel navire? A quel quai?
En nous la pensée tombe malade,
Et seul reste un grand vide au-dedans de nous,
Une satiété creuse de minutes maritimes,
Une inquiétude vague qui serait dégout ou douleur
Si elle savait comment le devenir...

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En mer, en mer, en mer, en mer.
Ah ! à la mer, au vent, dans les vagues,
Ma vie !
Saler de l’écume dispersée par les vents
Mon gout des grands voyages.
Fustiger d’eau cinglante les chairs de mon aventure,
Imbiber de froid océanique les os de mon existence,
Flageller, couper, creuser de vents, d’écumes, de soleils,
Mon être cyclonique et atlantique,
Mes nerfs tendus comme des haubans,
Lyre entre les mains des vents !

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Ah, n’importe comment, n'importe où, s’en aller !

Prendre le large, au gré des flots, au gré du danger, au gré de la mer,

Partir vers le Lointain, partir vers le Dehors, vers la Distance Abstraite,

Indéfiniment, par les nuits mystérieuses et profondes,

Emporté, comme la poussière, par les vents, par les tempêtes !

Partir, partir, partir, partir une fois pour toutes !

Tout mon sang rage pour des ailes !

Tout mon corps se jette en avant !

Je grimpe à travers mon imagination en torrents !

Je me renverse, je rugis, je me précipite !...

Explosent en écume mes désirs

Et ma chair est un flot qui cogne contre les rochers !
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Ah n'importe comment et n'importe où, partir !
Larguer vers la haute mer, par les vagues, par le péril, par la mer,
Allez vers le large, vers le dehors , vers la distance abstraite,
Indéfiniment, par les nuits mystérieuses et profondes,
Soulevés comme la poussière, par les vents et les ouragans !
Aller, aller, aller, aller d'un coup !

Tout mon sang rageusement aspire a des ailes,
Tout mon corps se jette en avant !
Je me laisse rouler par les cataractes de mon imagination !
Je piétine, rugis et me précipite !
En écume éclatent mes désirs
Et ma chair est une vague qui s'éclate sur les rochers !
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A la mer, a la mer, a la mer, a la mer,
Oh ! Mettre a la mer, aux vents, aux vagues ma vie !
Saler de l'écume rebroussée par les vents
Mon goût des grands voyages.
Fouetter de verges d'eau les chairs de mon aventure,
Imbiber de frimas océans les os de mon existence,
Flageller, couper, battre de vents d'écumes, de soleils,
Mon être cyclonique et atlantique,
Mes nerfs disposés comme des agrès,
Lyres aux mains des vents !
Oui, oui, oui... Crucifiez-moi dans les navigations
Et mes épaules jouirons du poids de ma croix !
Liez-moi aux voyages comme a des poteaux,
Et la sensation des poteaux me pénétrera l'épine dorsale,
Au point que je les éprouverai en un vaste spasme passif !
Faites de moi ce qui vous plaira, pourvu que ce soit sur les mers,
Sur un pont, au bruit des vagues,
Dechirez moi, tuez moi, blessez moi.
Ce que je veux, c'est emporter vers la Mort
Une âme a transborder de la mer,
Titubant de l'ivresse des choses maritimes,
Des matelots comme des ancres et des caps,
Des cotes lointaines comme du tumulte des vents,
Du large, comme du quai et des naufrages
Comme des tranquilles négoces,
Aussi bien des mats que des vergues,
Apporter a la mort avec une voluptueuse douleur
Un corps plein de sangsues, suceuses, suceuses,
D'étranges, vertes, et absurdes sangsues de mer !
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