Le Silence des repentis

un nature writing pas mal mais sans plus. c'est loin d'être du David vanne. se lit vite heureusement. désolée d'être déçue car cet ouvrage a eu énormément de bonnes critiques mais voilà simpliste pour moi. la couverture était pleine de mystère. je n'ai pas été tirée par une intrigue ou un suspens.

Un vrai coup de coeur pour ce roman, à lire, à relire, à offrir !
Un père et sa fille vivent retirés dans une cabane rudimentaire, loin de toute civilisation. le récit est à la première personne, le point de vue est celui de Cooper, le père. Il s'adresse à nous et partage toutes ses réflexions, ses pensées, ses interrogations. Leur passé est peu à peu dévoilé, on apprend qu'ils sont là depuis 8 ans, qu'il a fait quelque chose qui l'oblige à se cacher avec sa fille.
Leur présent aussi est décrit. Les tâches quotidiennes, la forêt, les oiseaux, les arbres, l'importance des livres. La nature comme un terrain de jeux et d'apprentissage pour Finch, l'enfant, gaie et sautillante comme un petit oiseau. Et l'amour puissant de ce père pour sa fille.

Ce récit est presque un huis-clos dans une nature hostile mais protectrice, loin des hommes. Cependant d'autres personnages sont là. Jake, l'ami si présent malgré son absence ; Scotland, le voisin dont on ne sait s'il est une menace ou une protection ; et Marie, la soeur de Jake, qui permet quelques pages lumineuses dans la neige, seuls moments d'oubli et de sérénité pour Cooper. Puis la dégringolade, de catastrophes en catastrophes.

Le titre original "These silent woods" accorde à la nature un rôle de personnage mais reste plus neutre. Quelle jolie idée de l'éditeur français que ce "Silence des repentis", qui sans rien dévoiler, esquisse les différents aspects de ce pluriel et nous fait penser aux repentirs, en peinture, qu'on a voulu corriger ou masquer, mais dont il reste toujours la trace. Ainsi Cooper évoque l'importance des décisions dans certaines circonstances, de leurs conséquences, de la réparation possible ou non de certains actes. Et aussi l'importance d'être en cohérence avec les valeurs morales inculquées à sa fille.

Et on pourrait également décliner les différents aspects du silence : celui de la nature, apaisant ou inquiétant ; le silence comme une punition ; le silence comme une protection.... dans ce roman de "nature writing" qui souligne le pouvoir réparateur de la nature.
En espérant d'autres traductions des romans de cette autrice, merci à Buchet-Chastel et NetGalley pour cette très belle découverte.

Si l'histoire est plaisante, j'ai tout de même été très dérangée par l'une des idéologies véhiculées par cette histoire : C'est absolument OK qu'un homme enlève son enfant et le prive de sa famille.
Durant toute la lecture je pensais que la raison qui a poussé ce père à partir avec sa fille était une vraie bonne raison (genre de vie ou de mort). Mais non, c'est "juste" que les grands-parents souhaitaient la garde. Alors ce n'est pas cool, ce n'est pas ok, d'accord. Mais je ne crois pas que l'on puisse pour autant soutenir l'idée qu'il suffit que les pères concernés par des situations familiales compliqués peuvent simplement kidnappent leurs enfants et partir vivre en forêt avec, qui plus est en trouvant l'amour et en ne devant faire face à aucun conséquence.