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EAN : 9782898109690
75 pages
Editions Les Malins (02/11/2023)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Dernière journée avant les vacances de Noël à l’école Saint-Denis. Cet après-midi, toutes sortes d'activités festives remplacent les cours.

La fébrilité est palpable : une des premières neiges de décembre commence à tomber sur l’heure du dîner. Sous ces flocons, des amitiés se solidifient, des confidences s’échangent, des premiers frissons sont ressentis.

Et si la magie des flocons transformait les gens ? Et si c’était du courage, de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Incontournable Roman Novembre 2023




Avec ses cinq nouvelles chaleureuses, ouvrir ce livre, c'est un peu comme ouvrir une petite boîtes de pralines: C'est varié, sucré et ça fait du bien au moral. Entre amitiés et premiers amours, on est pas en reste d'enjeux sociaux tels que la précarité alimentaire et le premier Noël après une rupture conjugale parentale. Avec ses nuances de douceur, solidarité et créativité, c'est un petit monde d'école secondaire doux et chaleureux où des ados vivent leur dernière journée avant les vacances de Noël, le tout sous les flocons qui sont incontournables au pays de la fleur de lys et du sirop d'érable pour le temps des fêtes.




Voici, en plus amples précisions les cinq "pralines" en question ( qui comporte quelques petits divulgâches):




"Noël arc-en-ciel"
Mia et Fanny, en apparence différentes, et pourtant amies complémentaires, se sont rencontrée d'une façon cocasse: En pleine collision! de ce mini Big Bag est né une amitié sincère et tendre. En ce dernier jour d'école, Fanny propose un kiosque où elle peut mettre à contribution sa grande passion: La manucure ( plus y a de couleurs, mieux c'est!). C'est justement sur Mia que se porte sa première attention car la jeune femme a l'esprit un peu embrouillé par un premier émois pour le sympathique Cédric. Fanny est convaincue qu'une palette de couleurs choisie avec soin donnera le courage qu'il faut à Mia pour se déclarer, tout comme elle estime que plus tard, elle pourra donner de la joie aux autres avec son talent. Sauf que Mia ignore que le frère jumeau de Fanny, le Cédric en question, s'est déjà préparé de son côté à se déclarer ( et il le fait de manière fort touchante).




Je souhaite précise ma pensée sur les représentations ici. Je le mentionne souvent dans mes autres critiques, mais je trouve que les romances, majoritairement envers des personnages féminins, se sont dangereusement toxifiées ces dernières années, promouvant des relations malsaines, avec des gars exécrables avec leur "douce moitié" et glorifiant des éléments comme la jalousie, la domination, la souffrance et le statut socio-économique ( Richesse et pouvoir). Mais ici, on est pas du tout dans cette logique ( heureusement, vu qu'on est en lectorat intermédiaire!). Ici, on parle de premiers émois sains, basés sur quelque chose de doux, de sincère et de respectueux. Je sais que cela semble "ennuyeux" à côté des relations toxiques très pimentées, voir explosives, mais pour moi, l'amour ne devrait jamais servir la souffrance, la jalousie ou pire, l'iniquité. En outre, j'ai encore peu de relations amoureuses pour le lectorat intermédiaire, surtout le 3e cycle, qui y est néanmoins très intéressé. Je suis donc heureuse en tant que libraire et aussi en tant que lectrice que cette dimension du roman soit aussi saine. Je spécifie également qu'il s'agit de courts moments dans les cinq histoires, avec un focus sur la déclaration et le courage qu'il faut déployer pour se déclarer. Enfin, ça me fait sourire que dans les deux cas d'histoire romantiques, nous soyons avec des filles qui se déclarent, elles n'attendent pas que les choses arrivent, elles les initient.




En écho à cela, je réitère que les relations amicales sont aussi, sinon plus, importantes que les relations amoureuses. Il y a de l'amour dans les amitié, comme il y a de la solidarité, de l'altruisme, de l'empathie, du respect, de la confiance et bien sur, des atomes crochus. Ici, les amitiés sont aussi douces et saines que les amours. Mieux, elles sont saines autant chez les filles que chez les gars ( il persiste un stéréotype voulant que les amitiés de filles soient plus conflictuelles, ce qui est faux). Encore mieux: Il y a des amitiés entre gars et filles. Ça vous semblera anodin, mais c'est encore un aspect qui résiste dans les mentalités de certaines personnes cette idée que les gars et les filles forment des couples, pas des amitiés. Dans le roman, j'ai vu pleins de belles choses, comme l'écoute, le support, la complicité, beaucoup de solidarité et un réel lien qui résiste et se renforce devant l'adversité. Les vrais ami.e.s sont aussi les vrais alliés face aux enjeux et aux moments difficiles. Je surf sur cette phrase pour vous présenter la prochaine histoire ( et ma préférée):




"Paniers de Noël"
Alexandro, Nina, Jospeh et Vivianne sont quatre amis de longue date. Ils se sont donné comme mission en ce dernier jour avant les fêtes, d'aller porter le panier de denrées pour les paniers de Noël ( dons pour les familles démunies) à l'épicerie du coin. La route se fait péniblement avec toute cette "slush"( Pour les européens, c'est une neige si mouillée qu'elle en est au stade de "barbotine" peu ragoutante à même le sol, un cauchemar pour les roues, une plaie pour les chaussures pas suffisamment étanches). Alors qu'ils pestent contre cette excursion peu réjouissante, certain.e.s se mettent également à parler de ces choses qu'on aime généralement moins durant le temps des fêtes: des familles pas reposantes, les "matantes" qui vous demande toujours si vous avez "un p'tit chum" quand vous êtes une fille, la séparation des tables entre enfants et adultes sans tenir compte des ados, etc. Mais Alex, qui semblait déjà d'humeur maussade, devient soudain exaspéré et empoignant le panier rempli de denrées, décide de le pousser seul. Malheureusement, le panier dérape et se renverse. Ce n'est toutefois pas le panier qui est le plus "endommagé". Alex, sous le regard attentif et l'oreille au aguets de ses trois ami.e.s leur livre alors une histoire personnelle: Il y a quelques années, il a vécu un Noël avec l'un de ces fameux paniers.




Évidemment, dès que ça prend une tournure d'enjeu social, forcément, ça m'interpelle! Livré sous le signe de l'amitié, l'histoire d'Alex traite d'une dimension de la pauvreté qu'on oublie souvent de traiter car elle diverge de l'image stéréotypée qu'on s'en fait souvent: La pauvreté temporaire. En effet, il arrive que dans une conjoncture d'évènements précis, certaines familles aient besoin d'un appuis temporaire pour se relever. Et comme on peut imaginer, prendre acte de cette situation est confrontant et demander de l'aide est souvent un dernier recours qui peut constituer un traumatisme ( pas majeur, mais tout-de-même assez pour marquer). Pour avoir travailler avec des gens qui avaient besoin de paniers, même qu'un seul, je garde en mémoire les larmes d'humiliation, d'impuissance et/ou de résignation, teinte de gratitude néanmoins. Surtout, je garde en tête l'accueil qu'on leur fait, dans le respect, l'écoute et surtout, l'absence de jugement. Personne n'est à l'abri d'une mauvaise passe. Alex l'illustre bien. Petit gars de la classe moyenne, c'est avec le chômage inattendu de ses parents, couplé de leur désir de ne pas nuire aux activités sportives de leurs garçons, que les factures se sont accumulées trop vite et les coupures devenaient difficiles à réaliser. Ils ont fini par demander une épicerie de secours, un panier de Noël. J'aime qu'Alex nous livre aussi son ressenti face à tout ça et ait tiré de belles leçons de son expérience. Noël, c'est pas seulement tout le tintouin matériel, c'est surtout de passer un beau moment en famille avec les gens qui comptent pour nous - Trucs plates inclus! Les trois amis, une fois le témoignage livré, se donnent même une idée de système pour récolter des denrées à l'année, une denrée pour chaque commentaire "poche" ( entendre "une plainte"). Mais je retiens surtout que les amis ont été attentifs et compréhensifs pour leur ami, qui leur a confié une histoire qui leur a fait voir de la vulnérabilité chez lui. Confiance, respect et écoute, de bons ingrédients pour une relation amicale saine.




"L'arbre à souhait"
Inès et Liam sont camarades de classes et le moins qu'on puisse dire c'est que côté personnalité, ils font contraste. Elle, c'est un esprit créatif, rêveur, audacieux, qui remodèle le monde et s'en inspire, entre deux pelletées de nuages colorés joyeusement "foufous". Lui, c'est un esprit cartésien, pragmatique, un peu obtus, mais bien organisé, qui aime davantage l'ordre. L'un pour l'autre, ils ont du mal à se comprendre au début, mais lorsqu'un projet leur échoie, à savoir celui de gérer le kiosque de "L'Arbre à souhaits", ils devront collaborer.




"L'arbre à souhait" est essentiellement un sapin auquel on dépose des souhaits sous forme de voeux et auquel on peut en retirer un pour soi. Liam propose d'en faire des flocons, ce qui dénote un côté créatif alors que lorsqu'il est évident que le kiosque est un succès, c'est Inès qui se montre alors anxieuse devant le manque de flocons prêts pour les étudiants. Comme quoi il fait faire attention à ses jugements! En outre, lorsque Inès devine que Liam va offrir des tasses à ses proches, ce qui traduit une certaine moquerie de sa part devant le peu de personnalisation de ce genre de cadeau, Liam s'inspire alors des voeux dans leur arbre à souhaits pour "approfondir" son projet en ajoutant des voeux sur ses tasses. Je retiens de cette histoire la complémentarité des personnalités, l'ouverture d'esprit et l'inspiration que nous procure les autres.




"Bataille de bas de neige"
Anna parvient tant bien que mal à convaincre Maève, sa meilleure amie, de rester avec elle dans la file d'attente pour la bataille de bas de neige prévue dans le gymnase. C'est que la personne qui a imaginé le décor de cette bataille de balles de neiges version intérieure est son compagnon d'autobus depuis neuf ans, Matéo, dont l'immense créativité n'a d'égal que sa verbomotricité. Durant cette bataille, Anna se retrouve dans le même groupe que Matéo et c'est pour elle une chance calculée de faire le premier pas vers "un peu plus que simples compagnons de bus". Mais une interruption inopinée vient les rattraper.




Un autre binôme de premiers émois ( après le duo de Mia et Cédric), cette fois avec un duo de longue date. Avec une ado sportive, pas très bavarde et un artiste qui éprouve le besoin de parler ( surtout pour mieux consolider ses idées), on a donc ici aussi la notion de complicité. Pas la peine de vous faire des films à l'eau de rose, on est pas dans ce genre de cliché, mais il y a quelque chose de doux dans la complicité naturelle et la dynamique paisible de ce futur couple. D'ailleurs, on a même pas le cliché du premier baiser, ici c'est un crochet du petit doigt plutôt. Mignon et pas banal! À rentenir: Pas besoin de fanfares et pétales de roses pour se déclarer, un geste qui a son importance peu amplement suffire, surtout quand il y a déjà des bases solides dans un binôme. Bon, en fait, ça s'enlignait vers ça, mais la meilleure amie est arrivée et pour sa défense, elle ne pouvait pas savoir ( après tout, on est en pleine guerre de bas de laine catapultés dans tous les sens).


"Noël Prise Deux"
Alexia s'apprête à vivre son premier Noël avec une division familiale. Ses repaires ont sombré et les rituels auxquels elle accordait beaucoup d'importance ne seront plus que des souvenirs. Alexia tente de faire face, mais les émotions sont lourdes et le coeur n'y est pas. Ce dernier jour avant les vacances n'a rien de magique et même ce beau costume de Noël qu'elle a mit beaucoup de soin à faire ne vient lui apporter du réconfort. Sauf que la magie possède divers formes et celle qui va l'enrober avec des bras aimants, c'est celle de l'amitié. Sam, son meilleur ami, qui est déjà passé au travers d'une rupture parentale, a su mettre en forme la peine de son amie avec l'aide d'un ballon, qu'il lui faudra relâcher. Un petit rituel qui sera effectué avec leurs autres amis. Par après. ils proposent d'aller faire le sapin, ce rituel familial qu'elle aimait tant, et qu'ils décident de réinventer à leurs couleurs. Une soirée entre amis avec leurs films préférés, leurs sucreries et leur complicité, qui passe de rituel familial à rituel amical.




Je réitère: Les relations amicales sont très importantes, tout autant que les relations amoureuses, sinon plus. Les sphères sociales de nos vies ne sont pas en forme de pyramide, mais en forme de cercle, elles ont chacune leur importance et leur pertinence. Surtout, quand surviennent les coups durs, une sphère abîmée ou compromise se soigne mieux quand les autres sphères sont solides. Je sais que je donne l'impression de parler de boules de Noël, mais c'est une vulgarisation qui se tient et qui permet de visualiser la chose. C'est exactement ce qui arrive ici, avec Alexia. Sa spère familiale a éclaté et sans minimiser la gravité de la chose, le fait d'avoir sa sphère amicale mobilisée, prévenante et même solidaire lui permettra de passer à travers de ce moment difficile avec plus de sérénité. En outre, dans la vie adulte comme dans la vie adolescente ( et celle des enfants), les amitiés sont précieuses et capitales pour le développement, mais aussi comme facteur de protection contre les divers enjeux auxquels font face les gens. Enfin, j'aime beaucoup la réappropriation d'un rituel, parce qu'il lui redonne sa place dans le coeur d'Alexia et permet de court-circuiter, dans une certaine mesure, le vide causé par l'éclat de sa sphère familiale. Ça ne veut pas dire que ça fonctionnera pour tous les gens dans la vie, mais ce peut tout-à-fait constituer un processus intéressant et pertinent.




Comme le le disais, j'ai affectionné les histoires d'Alexandro et d'Alexia, respectivement celles de la pauvreté temporaire et de la rupture familiale, car je suis de ces Lectrices qui ont une forte résonnante aux enjeux en tout genres. Cela étant, je suis aussi heureuse de trouver autant de douceur, de tendresse, de solidarité ( j'ai du l'écrire au moins dix fois ce mot là!) et de relations interpersonnelles saines, complices et confiantes. Je pense que nous aurons besoin d'oeuvres de ce genre en ces temps d'incertitude mondiale.




Côté texte, c'est relativement rapide et facile à lire, écrit dans une police qui, sans être "grosse" n'est pas standard non plus et on la retrouve plus souvent en deuxième cycle primaire ( 8-9 ans). Vous noterez aussi la présence d'un papier imprimé avec des motifs en forme de flocons, ça ajoute une touche d'hivernal assez chouette. En outre, malgré la forte présence de dialogue, on est dans une forme de français orale très teintée de français International, il n'y a donc AUCUNES RAISONS de re-traduire ce roman en français de France. Et ce n'est pas parce que le texte est accessible que la charge émotive n'y est pas, les émotions ont même une présence appréciable.




Et je réitère que je suis contente de pouvoir placer ce livre qui parle d'ados et de premiers émois dans la littérature intermédiaire, parce que j'ai des Lecteurs et des Lectrices de 10 à 12 ans qui veulent de ce genre de roman avec des personnages plus vieux et des histoires de coeur à leurs premiers balbutiements. Reste que les ados qui veulent le lire peuvent très bien le faire!




Un belle idée de cadeau que ce recueil doux et réconfortant comme un chocolat chaud à la cannelle un soir d'hiver.




Pour un lectorat intermédiaire du 3e cycle primaire, 10-12 ans+.
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J'ai lu Sous les flocons dans mon « marathon de lectures de Noël » et je dois dire qu'il correspond très bien à ce qu'on attend d'une oeuvre de ce type : c'est doux, c'est positif, et, si c'est l'amitié qui se trouve au coeur du récit, il y a même de petites touches romantiques !
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
02 janvier 2024
Écrivaine sensible et imaginative, Nadine Descheneaux propose donc cinq récits parallèles qui offrent une lecture réconfortante aux jeunes et les invitent à s’imprégner de la magie des premières neiges.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
26 décembre 2023
Des récits empreints de magie et de nostalgie qui plairont à petits et grands.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec

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