Baltringue, on naît, baltringue on meurt, il n’y a pas à sortir de là
Le jour avec le jour, les morts d'un côté, les vivants de l'autre.
Il pleuvait toujours. Les arbres tremblaient de froid.
La nuit allait monter de nouveau, s'étaler de toutes parts comme une marée de sang noir. Silencieuse et tranquile, indélibile. Restait encore un morceau de ciel, plus pour longtemps.
Ensuite ils nous ont livré les pièces détachées...des lambeaux de chair, des os brisés, d'où s'échappait de la substance médullaire. Le tout en vrac dans de grands sacs poubelles.
La serveuse m'a frôlé. Des seins en forme d'obus. Un sourire en calandre de Buick...
Sa jupe s'arrêtait là où d'autres commencent.
Je suis sorti peu après. Mes gencives me faisaient mal, j'avais du sable sous les paupières et la gorge tapissée d'amiante à force devoir fumée.
Un sommeil crevé de cauchemars qui me traversaient la tête comme des échardes de verre...