Les Ouïghours, un peuple qui refuse de mourir

Les Ouïghours, aujourd'hui en 2024, beaucoup en ont entendu parler.
Alors comment aborder leur histoire en BD ?
Il aurait été possible de l'incarner dans une famille, par exemple, dont les membres témoigneraient des persécutions, des arrestations, des exécutions.
Ou bien en faisant parler des personnes ouïghoures réfugiées en France, de celles qui manifestent, qui alertent, qui revendiquent.
C'est un choix difficile.
Eric Darbré a choisi une autre voie : celle de raconter son propre parcours de journaliste, depuis 25 ans qu'il les connaît et qu'il documente leur cause, très souvent en prenant personnellement des risques.
Cela donne un album très émouvant, très sincère, dans lequel ses voyages et ses rencontres nous permettent, à nous aussi, de mesurer l'énormité de la répression chinoise et la résistance opiniâtre de ce peuple qui ne veut pas mourir.
Belles illustrations parfaitement adéquates, émouvantes elles aussi, d'Eliot Franques.

Challenge Bande dessinée 2024
Club de lecture février 2024 : "La PAL fraîche"

Eric Dabré se fait le porte parole d'une cause qu'il suit depuis 25 ans mais qui a mis très longtemps à atteindre les gros titres de l'actualité : la condition des Ouïghours et les odieux traitements, reconnus comme génocidaires, dont ils sont les victimes.
A travers son propre vécu, les témoignages qu'il a pu (difficilement) recueillir et les rencontres qu'il a faite, Darbré nous fait suivre non seulement la cause de ces Chinois turcophones , mais aussi le peu de cas que l'on a fait, au niveau mondial, de leur situation depuis les milieu des années 90.
C'est odieux, c'est révoltant.
Je dois avouer que je connaissais très mal le sujet et que cette BD m'a vraiment révulsée par son contenu.
C'est une lecture nécessaire qui devrait être lue par tout le monde...pour ne pas qu'on puisse dire qu'on ne savait pas. Surtout que l'esclavagiste qu'on leur fait subir remplit encore aujourd'hui les rayons de nos magasins de vêtements.
Le dessin n'est pas vraiment à mon gout mais fait ce qu'on attend de lui : il porte le récit sans en prendre le dessus.

Pourquoi faut-il lire cette BD ?
Avant tout pour comprendre ce qui se passe dans la région du Xinjiang, à l'extrême ouest de la Chine, depuis plusieurs décennies.
Éric Dabré est reporter et se rend depuis 1996 dans cette région, pourtant fermée aux journalistes du monde entier.

Et pour cause, les Ouïghours, communauté turcophone et musulmane y est opprimée par le pouvoir chinois. Ils subissent violence, travail forcé, avortements tardifs, torture… encore aujourd'hui. L'auteur et les organisations internationales dénoncent un génocide de ce peuple.

Quelles en sont les raisons ?
Elles sont essentiellement d'ordre géopolitique. La région est riche en ressources naturelles, une vraie mine d'or pour la Chine. de plus, les Ouïghours ne se laissent pas faire. Des voix s'opposent, au péril de leur vie, au pouvoir chinois. Une colère instrumentalisée à leurs dépens.

Éric Darbré et Éliot Franques livrent ici une BD passionnante et grand public, qui permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la crise ouïghoure, médiatisée finalement assez récemment. Un travail de vulgarisation efficace pour sensibiliser le plus grand nombre.

Compte-rendu à la première personne de l'expérience du journaliste Eric Darbré depuis qu'il a décidé de faire connaître le peuple ouïgour et ce qu'il subit. Intéressant, on ressent les frustrations de l'auteur : comment médiatiser les crimes commis par la Chine? Comment briser le silence? Comment rendre compte?
Un livre utile à la prise de conscience de la souffrance d'un peuple.

Pour parler des Ouïghours, Eric Darbré propose de raconter une partie de sa vie, celle qui l'a amené à s'intéresser à ce peuple et à ce coin de Chine, et qui l'a ensuite amené à ne pas lâcher, à toujours tenter de faire parler de ce peuple dans les médias. En vain souvent, sauf quelques articles et reportages ici ou là, mais les Ouïghours, entre la fin des années 90 et la fin des années 2010, ça ne fait pas vendre. Ils se font massacrer, siniser par les autorités chinoises, sont envoyés dans des camps, ramassent, tels les esclaves, le coton pour les industries chinoises en étant payé un minimum même pas vital. C'est cela que raconte Eric Darbré, ainsi que l'histoire du peuple Ouïghour, turcophone, musulman qui a eu son indépendance entre 1944 et 1949, une monnaie, un président avant que Mao ne réintègre le pays dans la Chine communiste.

Le combat des Ouïghours n'a pas cessé, malgré les risques de mort et enfin, quelques pays ont parlé de génocide, mais la Chine n'entend pas céder ce territoire riche, et le génocide continue.

Roman graphique indispensable pour comprendre le drame que vivent les Ouïghours, raconté par un journaliste qui connaît son sujet depuis vingt-cinq ans et dessiné par Eliot Franques. On ne sort pas de cet album aussi léger qu'on a pu y entrer.
Lien : http://www.lyvres.fr/

Éric Darbré, un journaliste reporter français, a passé vingt-cinq années à enquêter dans la province du Xinjiang au Nord-Ouest de la Chine. Il a vu naître la contestation de ce peuple musulman d'origine turque contre la Chine, mais aussi la montée en puissance de la répression, les violences, les camps, les morts jusqu'au désastre actuel.Une fois en Chine, Eric a pour objectif de montrer au monde entier ce que vivent les Ouïghours.

Ce récit est l'histoire d'un combat journalistique pour donner une voix et un visage à un peuple écrasé par un régime autoritaire. Il offre aussi une réflexion sur les conséquences du travail de reporter : met-on en danger les témoins que l'on cite ? Comment ne pas décevoir leurs espoirs ? Comment se prépare un reportage ? Quels obstacles faut-il vaincre pour le réaliser et le proposer à une rédaction ?Expérience médiatique rare, Éric Darbré a pu se rendre dans le Xinjiang une dizaine de fois depuis 1996. Il est l'un des rares témoin de la colonisation chinoise de la région.Une BD graphique à lire absolument, qui donne froid dans le dos..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Dans cette bande dessinée, le journaliste Eric Darbré nous invite à plonger dans son histoire. Cette histoire partagée avec le peuple Ouïghours, sous le prisme d'une vision journalistique, humaine, citoyenne.

Depuis 25 ans, le journaliste couvre le Xinjiang à travers reportages et enquêtes. Il raconte ce parcours semé d'embuches et les difficultés de montrer aux yeux du monde l'enfer que vit ce peuple turcophone chinois. En tant que reporter sur le terrain : parler avec les principaux intéressés mettent ces derniers particulièrement en danger. En tant que journaliste en rédaction, face à l'incompréhension de rédacteurs en chef qui ne voient pas l'intérêt de traiter d'un tel sujet. Alors que même les autorités françaises et internationales commencent peu à peu à se pencher sur la question. Et en tant que citoyen : comment se rendre utile et jusqu'où aller pour montrer et informer ? Des questions légitimes que tout journaliste peut se poser dans sa carrière - si ce n'est tous les jours.

On apprécie grandement sa lecture, ce retour dans le passé et la genèse d'une telle tragédie qui se déroule doucement mais sûrement sous nos yeux. On se scandalise et on se demande : pourquoi ? Pourquoi n'arrêtons pas le massacre ? Pourquoi ne pas stopper les partenariats économiques et politiques avec cette puissance qu'est la Chine ? A chaque génocide, l'humanité tente de prévenir et dire « Plus jamais ça ». Et pourtant.

Merci a Babelio et Marabulles pour le livre, recu en preparation de la rencontre avec l auteur (a laquelle finalement je n ai pu me rendre). La lecture de cet ouvrage
(dans lequel on apprend des faits) ne peut laisser indifferent. Travail de documentation, de recherche mais plus encore regroupant experiences, temoignages, evolution des situations aux vues de l histoire mondiale et rencontres, ce livre est un temoignage crucial sur ce qui se passe dans cette region du monde et pour son peuple. Temoignage de l engagement (dont celui de l auteur), le format permet une accessibilite elargie a son contenu. A lire.