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Critique de Bigmammy


Les vacances en famille donnent l'occasion de découvrir des livres oubliés … comme cette collection des oeuvres complètes d'Alphonse Daudet (1840 – 1897), livres reliés cuir datant de 1899 et édités chez Alexandre Houssiaux, illustrées de gravures à l'eau-forte protégées par un ultra-mince feuillet de papier transparent.

Dix-huit tomes en tout, un casier plein de ma bibliothèque, jamais ouverts jusque-là. Un legs de mon père … En réalité, j'avoue ne jamais avoir lu un ouvrage de Daudet, à part quelque contes archi-connus comme La chèvre de Monsieur Seguin ou Tartarin de Tarascon … On m'avait recommandé à l'adolescence, de lire le petit chose, mais, comme toujours, j'avais éludé la consigne, comme jadis, Eugénie Grandet.

C'est donc ce premier roman, publié en feuilleton dès 1866 dans Le Moniteur puis chez Hetzel en 1868, un roman d'apprentissage, qui lance vraiment la carrière du jeune auteur. Il y raconte ses souvenirs de jeune intellectuel dont la famille a été ruinée et qui doit travailler comme pion dans un collège.

Déjà, les phénomènes de harcèlement scolaire, la bonté de quelques personnages mais la cautèle d'autres. Cependant, le jeune Daniel est toujours sauvé au pire moment par des âmes généreuses …

Malgré le ton particulièrement larmoyant de ce garçon affublé d'une taille trop petite, et qui sans doute de ce fait restera toujours un enfant – le fameux syndrome de Peter Pan, malgré le racisme pur et dru (déjà !) le livre ne m'est pas tombé des mains ...

Malgré le sentimentalisme exacerbé de cette âme influençable, irrésolue, soumise, je ne puis m'empêcher d'apprécier le style, la description des personnages souvent pleine d'humour – c'est la même société que Zola – et j'ai suivi le scénario avec attention.

C'est cruel, vachard, mélodramatique et sentimentaliste à souhait, mais donne une description lucide de cette petite bourgeoisie de province et des aléas du commerce, un tableau terriblement réaliste d'une société en pleine mutation technique et politique …

J'ai donc apprécié cette plongée dans la lecture d'un autre siècle, et même commencé le deuxième roman de l'auteur … dont les idées réactionnaires m'effraient pourtant, et qui est mort jeune et syphilitique. Nobody is perfect !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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